Une épave portugaise datée du XVIe siècle, découverte pour la première fois en 2003 sur le récif de Ngomeni (Kenya) fait depuis 2013 l’objet d’une étude archéologique. Le but est de confirmer qu’il s’agit bien du São Jorge, un navire ayant participé aux expéditions de l’explorateur portugais Vasco de Gama dans l’océan Indien.
Dans les fonds marins au large de la ville côtière de Malindi, au Kenya, pas moins de huit épaves portugaises du XVIe siècle attendent de révéler leurs secrets. Et parmi elles, l’une attire particulièrement l’attention. À en croire les spécialistes, il pourrait s’agir du São Jorge, galion ayant fait partie de la flotte du célèbre navigateur Vasco de Gama (~1469-1524) lors de son dernier voyage dans l’océan Indien.
Pour vérifier cette hypothèse, les archéologues ont réalisé une étude des récifs coralliens s’étendant sur environ 25 kilomètres, du nord de Malindi jusqu’au cap de Ras Ngomeni. Le 18 novembre 2024, le Journal of Maritime Archaeology a publié un article présentant leurs travaux.
« Peu de navires portugais ont été découverts, fouillés et publiés, et cet article se veut un examen critique des informations disponibles, un résumé de ce que l’on sait d’eux et des questions qui subsistent lorsque l’on tente d’interpréter et de reconstruire leurs vestiges », écrit Filipe Castro, l’auteur principale de l’étude, qui a été appelé sur place en 2013 par Caesar Bita, archéologue maritime aux Musées du Kenya.
Coulé en 1524, le São Jorge faisait partie des 20 navires partis avec Vasco de Gama lors de son ultime voyage vers les Indes, avant qu’il ne meure la même année de la malaria. Selon l’étude, il était l’un des deux premiers navires portugais à avoir coulé près de Malindi, le second étant le Nossa Senhora da Graça 20 ans plus tard.
Une des plus anciennes épaves européennes
Découverte en 2003, les restes du possible São Jorge n’avaient été fouillés qu’en 2013. Des lingots de cuivre ainsi que des défenses d’éléphants avaient notamment été récupérés. Les investigations sont toujours menées par l’équipe de Caesar Bita. Pour l’heure, les plongeurs ont exhumé des bois issues de la coque et de la charpente de l’épave.
L’épave reste partiellement enfouie sous les coraux, à environ 500 mètres de la côte et six mètres de profondeur. Deux tranchées archéologiques ont été creusées pour extraire davantage de preuves matérielles. S’il s’agit bel et bien du São Jorge, ce serait la plus ancienne épave européenne retrouvée dans l’océan Indien. Cela confirmerait également l’importance historique de cette région, carrefour des échanges commerciaux entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique au XVIe siècle.
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