L’agresseur de Rebecca Cheptegei a succombé aux brûlures subies lorsqu’il a mis le feu à la marathonienne ougandaise, décédée jeudi, a annoncé mardi à l’AFP l’hôpital de l’ouest du Kenya où il était soigné.
Présenté par la police kényane comme le compagnon de l’athlète, Dickson Ndiema Marangach avait été brûlé à 30% lors de cette attaque mortelle, devenue un cas emblématique des violences faites aux femmes.
« C’est vrai que nous avons perdu Dickson Ndiema hier soir vers 20h00 » (lundi 18h00 GMT), a déclaré mardi matin à l’AFP un responsable du service communication du Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) de la ville d’Eldoret.
Un « meurtre violent »
Le 1er septembre, l’homme avait arrosé d’essence et embrasé Rebecca Cheptegei alors qu’elle revenait de l’église avec ses enfants à son domicile d’Endebess, dans l’ouest du Kenya. Brûlée à plus de 80%, l’athlète de 33 ans est décédée jeudi. Elle sera enterrée samedi dans le village de sa famille dans l’est de l’Ouganda.
Selon le père de Rebecca Cheptegei, l’attaque a pour origine un différend au sujet du terrain que sa fille avait acheté pour construire sa maison. Ce meurtre, quelques semaines après sa participation au marathon des Jeux olympique de Paris (44e), a suscité une émotion et une indignation mondiales.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a notamment « fermement » condamné ce « meurtre violent », « qui illustre un problème plus large trop souvent ignoré », celui des violences faites aux femmes.
725 femmes tuées en 2022
La ville de Paris a annoncé qu’elle donnera son nom à un site sportif. Sa mort vient s’ajouter à celles de nombreuses victimes de violences sexistes au Kenya, où l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a recensé 725 femmes tuées dans des meurtres liés au genre en 2022. Le monde de l’athétisme a été endeuillé trois fois en trois ans par ce type de meurtres.
En octobre 2021, la prometteuse athlète Agnes Tirop (25 ans), double médaillée de bronze mondiale du 10.000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond dans la vallée du Rift. Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.
En avril 2022, une autre athlète bahreïnie d’origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvée morte à Iten. Son compagnon, en fuite, est soupçonné de l’avoir tuée.
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