Un ancien parlementaire kényan a déposé lundi un recours devant la Cour suprême, contestant la réélection avec 98% des voix du président sortant Uhuru Kenyatta lors de l’élection du 26 octobre, boycottée par l’opposition.
John Harun Mwau, un homme d’affaires et ancien député, estime que la Cour suprême devrait invalider le scrutin du 26 octobre, comme elle l’avait fait, pour des « irrégularités » dans la transmission des résultats, pour l’élection du 8 août, déjà remportée par M. Kenyatta.
M. Mwau conteste l’inclusion dans la liste des candidats pour le second scrutin d’un individu qui avait été déclaré en faillite. Il estime aussi que la Commission électorale (IEBC) aurait dû procéder à une nouvelle sélection de candidats, selon le texte de son recours, dont l’AFP a obtenu copie.
Tous les recours contre la réélection de M. Kenyatta devaient être déposés devant la Cour suprême avant lundi minuit. Celle-ci dispose ensuite de 14 jours pour statuer.
M. Kenyatta a été réélu le 31 octobre avec 98,26% des voix. Mais la faible participation (38,8%), en très forte baisse par rapport au scrutin du 8 août (79%), a terni son succès.
Le président avait lui-même admis que sa victoire « serait probablement encore une fois soumise au test constitutionnel via (les) tribunaux », mais a affirmé qu’il s’y soumettrait « quels qu’en soient ses résultats ».
Le leader de l’opposition, Raila Odinga, avait boycotté l’élection d’octobre, estimant qu’elle ne pouvait être crédible, les réformes qu’il avait réclamées au sein de l’IEBC n’ayant selon lui pas été menées à bien.
On ne savait pas encore lundi si la coalition d’opposition Nasa, emmenée par M. Odinga, déposerait son propre recours ou non.
M. Odinga avait « promis de ne pas en rester » là après l’annonce de la victoire de M. Kenyatta.
Il avait notamment annoncé le lancement d’une « campagne de résistance nationale », qui comprendra « des boycottages économiques, des piquets de grève pacifiques et d’autres formes légitimes de protestation ».
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