Le Kremlin s’appuie toujours sur le marxisme pour maintenir son pouvoir, constate un expert

Par Hannah Ng
19 juillet 2022 10:44 Mis à jour: 24 juillet 2022 15:51

La Russie actuelle est le sous-produit de l’effondrement de la moralité et de l’absence de droit, ce qui se fond sur l’idéologie marxiste, a constaté David Satter, chercheur principal au centre de recherche Hudson Institute. Ce n’est pas par hasard que la Russie s’est alliée et a établi un partenariat « sans limites » avec la Chine – un pays où règne le Parti communiste qui professe l’idéologie marxiste.

« L’absence de droit [et] l’absence de normes objectives ont créé une certaine conjoncture lorsque la Russie a entamé son immense transition de l’économie socialiste et de la propriété d’État vers un système capitaliste fondé sur le marché libre de la propriété individuelle », a expliqué M. Satter lors de l’émission China Insider d’EpochTV.

« Le résultat n’a pas été la création d’une démocratie basée sur le marché libre ou d’institutions démocratiques habituelles – mais au contraire, la création d’un capitalisme criminel, un capitalisme dirigé par des bandits », a-t-il ajouté.

Selon cet expert, la « classe dominante » qui dirige la Russie « a eu recours à la terreur pour renforcer et maintenir son emprise sur le pouvoir ».

Afin de maintenir la façade d’un pays démocratique, les membres de cette élite doivent obtenir l’appui de la population et, a noté M. Satter, ils l’ont obtenu en utilisant l’esprit de la lutte en attaquant les autres pays.

« Qu’il s’agisse d’une attaque contre la république sécessionniste de Tchétchénie – qu’ils ont traitée comme un pays étranger – ou contre l’Ukraine, la Géorgie, etc. »

Dans ce contexte, il a rappelé que la théorie marxiste de la lutte des classes formait la base idéologique du fonctionnement de l’Union soviétique, dont faisait partie à l’époque la Fédération de Russie.

« Le marxisme part du principe que la force motrice de l’histoire est la lutte des classes. Cela ne laisse donc aucune place à l’observation des normes morales », a indiqué David Satter.

« La classe dominante était libre de faire tout ce qu’elle voulait, car elle agissait selon les ‘objectifs historiques’. Le meurtre de masse n’était donc pas particulièrement sanctionné. »

Pour illustrer comment l’éthique et la moralité étaient rejetées par le communisme, M. Satter a cité le discours que Lénine avait adressé au Komsomol – la Ligue de la jeunesse communiste.

« Lénine a dit dans son discours au Komsomol que… le bien et le mal sont déterminés par les intérêts de la classe dominante.

« En Union soviétique, cette classe était censée être représentée par le Parti communiste. »

Après la chute de l’Union soviétique, la poursuite de cette même doctrine a conduit à l’échec de la Russie à établir l’État de droit.

« Dans les républiques qui ont émergé des décombres de l’Union soviétique, cela [c.-à-d. l’établissement de l’État de droit] s’est rarement produit – et en Russie, pratiquement pas du tout », a poursuivi l’expert.

Bien qu’il soit largement admis que la menace du communisme n’existe plus, David Satter a constaté que les idées communistes continuent de persister dans la pensée humaine.

Pour mettre fin définitivement au communisme, a-t-il souligné, il faut « reconnaître qu’il doit y avoir des principes moraux, plutôt que des intérêts politiques d’un groupe particulier ».

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