En dépit d’une très faible demande de la part des consommateurs, les opérateurs téléphoniques imposent la 5G par une incitation forte.
Les consommateurs en auraient-il assez de toujours plus de vitesse de connexion ? Depuis son déploiement, le réseau 5G n’a entrainé que peu d’engouement. « Les utilisateurs ne se sont pas emparés de cette nouvelle technologie ; la 5G ne suscite pas autant d’intérêt que la 4G à l’époque », confie à Enquêtes d’actu un analyste de l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep).
En effet, fin 2023, soit trois ans ans après le lancement de la 5G, on ne comptait que 15 % des cartes SIM utilisant cette 5e génération de téléphonie mobile. En comparaison, dès la fin de la première année du déploiement de la 4e génération, en 2014, l’Arcep recensait déjà 15 % de cartes actives en 4G.
Pourtant, la promesse de la 5G semble alléchante pour tous ceux qui courent après le temps : réduire le temps de latence, augmenter la masse de données à envoyer et recevoir, possibilité de connecter de nombreux appareils en simultané…
Mais de nombreux spécialistes n’y voient pas vraiment d’avancées. « Si on développe une technologie, ce n’est pas juste parce qu’on aime la technologie, c’est aussi parce qu’elle peut servir à quelque chose. Or, personne n’est capable de nous dire à quoi sert la 5G », déplore Stephen Kerckhove, directeur général d’Agir pour l’environnement sur Actu.fr.
Peu de demande mais une offre de 5G quasi exclusive
Les journalistes d’Actu.fr ont enquêté auprès des opérateurs, demandant par exemple un changement de forfait sans la 5G. La réponse donnée chez SFR est celle-ci : « Nous ne proposons quasiment plus d’abonnements 4G, sauf pour une offre avec 60 Go d’internet », et chez Orange, le conseiller propose directement une simulation pour un forfait en 5G.
Chez Bouygues, même son de cloche, puisque nombre de clients se sont vus basculer sur la 5G sans même avoir été consultés, mais moyennant tout de même une augmentation tarifaire.
Le déploiement de cette technologie s’effectue donc, même parfois sans la volonté des consommateurs.
Des effets sanitaires et psycho-sociaux ?
Comment expliquer ce désaveu pour cette 5e génération de téléphonie mobile ? Avant même son lancement en 2020, nombre de scientifiques et politiques tiraient la sonnette d’alarme quant aux effets sanitaires de cette technologie.
La première des inquiétudes concerne les effets « psycho-sociaux » de cette connexion en ultra haut-débit. Marine Cholley, candidate aux élections européennes pour le parti Equinoxe, dénonce ainsi des addictions de plus en plus fréquentes chez les jeunes : « Les moins de 30 ans n’ont jamais été autant consommateurs de psychotropes, n’ont jamais autant séjourné en hôpital psychiatrique. On a un rapport à la technologie qui nous enferme et qui fait beaucoup de dégâts auprès des plus jeunes. »
Outre ce risque bien réel, la particularité énergétique de la 5G pose aussi problème. En effet, cette cinquième génération de communication mobile fait appel à des ondes électromagnétiques de fréquence radio plus élevées que les technologies précédentes. Avec la multiplication des antennes, ces ondes radio inondent notre environnement et inquiètent quant à leurs effets sur le corps humain.
En mai 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), basé à Lyon (Rhône), a classé les champs électromagnétiques de radiofréquences comme « peut‐être cancérogènes pour l’homme ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît également les craintes liées à une exposition intensive à ces appareils connectés sur la santé.
En France, si l’Anses reconnaît une souffrance liée à l’exposition à des champs électromagnétiques chez certaines personnes qui se décrivent comme « électrosensibles », l’agence nationale de sécurité sanitaire a récemment actualisé l’état de ses travaux de recherche et indique « qu’il n’existe à l’heure actuelle pas de preuve d’effet sanitaire lié à des expositions à des sources de champs électromagnétiques correspondant aux usages numériques courants. »
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