En pleine tourmente politique post-dissolution, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s’est engagé le 11 juin à diminuer la facture d’électricité des Français de 10 à 15 % en février 2025.
Cette baisse, qui était prévue et corrélée au lancement de l’EPR de Flamanville cet été, arrivera en même temps qu’une hausse de la taxe du bouclier tarifaire que le gouvernement va pleinement remettre en service en février 2025.
Derrière l’annonce électorale faite aux Français, le gouvernement est pris en étau par une dette qu’il a largement contribué à creuser et une rigueur budgétaire qu’il veut « en même temps » montrer aux marchés.
De leur côté, les Français voient d’un mauvais œil les nouvelles taxes, après trois années d’inflation, des dépenses mal orientées ou inefficaces au niveau national et un triste record de pays le plus taxé au monde.
La promesse d’une baisse de 10 à 15 % de la facture d’électricité en 2025
« La facture d’électricité de chaque Français baissera de 10 à 15 % en février 2025. C’est l’engagement que je prends ce matin », a déclaré Bruno Le Maire sur BFMTV/RMC, « parce que nous avons relancé le nucléaire […] parce qu’on a investi sur les renouvelables, parce que nous croyons à l’indépendance de la France et à son indépendance énergétique », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre Gabriel Attal a confirmé cette baisse des factures d’électricité de 15 % « dès l’hiver prochain », ce qui représentera pour chaque Français « 200 euros de moins » sur leur facture à l’année, grâce, selon lui, « à la réforme du marché européen de l’électricité que nous avons obtenue », a-t-il déclaré.
Le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français pour les élections législatives et le parti présidentiel veut marquer des points face au Rassemblement national qui propose une baisse de 40 % de la facture d’électricité avec une baisse de la TVA sur les prix de l’énergie de 20 % à 5,5 %.
Un effort qui n’en est pas vraiment un
« Si les tendances actuelles de marché se poursuivent, le prix du mégawattheure hors taxes, utilisé dans le calcul du tarif réglementé de vente de l’électricité, devrait baisser d’environ 20 % en début d’année », a déclaré Julien Tchernia, président du fournisseur d’électricité et de gaz ekWateur, aux Échos.
En d’autres termes, l’effort annoncé du gouvernement n’en est pas vraiment un, tant il est facilité par la baisse des prix observée sur les marchés et la montée de la production du nucléaire. L’ouverture de l’EPR de Flamanville cet été produira de nouveaux kilowattheures sur le marché français, ce qui permettra de gagner des marges de manœuvres, de vendre de l’électricité à l’étranger et de faire baisser les prix dans l’Hexagone.
Cette baisse des prix promise par le ministre de l’Économie et le Premier ministre ne remettra cependant pas les compteurs à zéro après une succession de hausses de l’énergie depuis 2021.
Un effort en plus après trois ans de hausse
L’annonce du gouvernement, en campagne pour les législatives, arrive en même temps qu’une augmentation de 12 % des prix du gaz en juillet, la dernière d’une longue série d’augmentations des factures d’énergie.
En février dernier, le gouvernement avait voulu sortir du bouclier tarifaire pour alléger les finances publiques et malgré la baisse des prix sur le marché de gros, la facture d’électricité des Français avait augmenté de près de 10 %. La hausse était due au retour de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TIFCE), qui avait augmenté de 1 à 21 euros par mégawattheure.
En 2023, les prix de l’électricité avaient déjà connu deux augmentations, de 15 % et 10 %. En dépit du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement Castex, le tarif réglementé de l’électricité a progressé de plus de 30 % depuis 2021.
Une nouvelle taxe « en même temps » que la baisse annoncée
En février 2025, le gouvernement prévoit de sortir complètement du bouclier tarifaire, en rétablissant totalement la TIFCE, qui augmentera une dernière fois de 11 euros par MWh.
« Il a toujours été prévu de sortir définitivement du bouclier en février prochain, cela est bien compté dans la baisse de prix », a confirmé le cabinet du ministre au magazine Marianne.
En d’autres termes, la baisse du prix de l’électricité, normalement prévue par le marché et le démarrage de l’EPR de Flamanville, sera atténuée par une nouvelle taxe que le gouvernement avait prévu de remettre en place, alors que les prix de l’électricité ne sont pas revenus au tarif d’avant-crise.
La réalité veut que l’exécutif doit trouver au moins 20 milliards d’euros d’économies en 2025, afin de montrer sa rigueur budgétaire sur les marchés et éviter d’entrer dans une phase de crise financière qui serait beaucoup plus difficile pour les Français.
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