La ministre suédoise des Affaires étrangères a annoncé que la Chine avait refusé à son procureur l’accès complet à un navire soupçonné d’avoir saboté des câbles en mer Baltique.
Deux câbles sous-marins à fibre optique ont été endommagés les 17 et 18 novembre en l’espace de 24 heures, ce qui coïncide avec le passage du cargo chinois Yi Peng 3 qui a quitté le port russe d’Ust-Luga, sur la mer Baltique, le 15 novembre.
La Suède a critiqué la Chine, affirmant qu’elle avait refusé d’autoriser son principal enquêteur à monter à bord pour enquêter.
« Il est remarquable »
« Il s’agit d’une affaire que le gouvernement prend très au sérieux. Il est remarquable que le navire parte sans que le procureur ait la possibilité de l’inspecter et d’interroger l’équipage dans le cadre d’une enquête criminelle suédoise », a déclaré la ministre suédoise des Affaires étrangères, Maria Malmer Stenergard, dans des commentaires donnés le 22 décembre au Financial Times.
Le 23 décembre, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a répondu aux remarques de Mme Stenergard lors d’une conférence de presse, affirmant que la Chine avait fourni des informations et des documents dans le cadre de l’enquête conjointe.
« Afin de coopérer à l’enquête, le Yi Peng 3 a été arrêté pendant une longue période. Afin de préserver la santé physique et mentale de l’équipage, l’armateur a décidé de reprendre le voyage après une évaluation complète et une consultation avec les parties concernées », a indiqué Mao Ning.
Epoch Times a contacté l’équipe de presse de Mme Stenergard et le bureau du procureur suédois pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse avant la publication de cet article.
« Observateurs seulement »
Le Yi Peng 3, qui était resté sur place pendant plus d’un mois dans les eaux internationales à l’intérieur de la zone économique exclusive du Danemark, s’est éloigné de son amarrage le 21 décembre. Il semble se diriger vers l’Égypte.
Le 19 décembre, la Chine avait autorisé des représentants de l’Allemagne, de la Suède, de la Finlande et du Danemark à monter à bord du Yi Peng 3 avec des enquêteurs chinois.
Le 20 décembre, la police suédoise a déclaré dans un communiqué qu’elle n’a été présente qu’en qualité d’observateur pendant que les autorités chinoises menaient leurs investigations. La police a précisé que les mesures prises à bord du navire le 19 décembre ne faisaient pas partie de l’enquête préliminaire menée par la Suède.
« Parallèlement, l’enquête préliminaire sur le sabotage lié à deux ruptures de câbles en mer Baltique se poursuit », a laissé entendre la police.
« Le navire a commencé à se déplacer et a indiqué qu’il se rendait à Port-Saïd en Égypte », a fait remarquer à Reuters le porte-parole des garde-côtes suédois. « Nous suivons le navire et sommes en contact étroit avec les autres autorités concernées. »
Jonas Backstrand, président de l’autorité suédoise chargée des enquêtes sur les accidents, a mentionné le 20 décembre qu’il était « satisfait » de la visite et qu’ils ont « eu la possibilité de voir ce [qu’ils voulaient] voir et de parler aux membres de l’équipage avec lesquels [ils voulaient] parler ».
Le précédent
Le 22 décembre, le ministre lituanien des Affaires étrangères, Kestutis Budrys, a posté sur X que « le refus du régime chinois de coopérer dans les enquêtes sur les incidents sous-marins en mer Baltique ne peut pas servir de précédent en Europe ou ailleurs ».
« Si l’approche ‘ce qui est à moi – c’est à moi de m’en occuper’ devient une nouvelle norme mondiale, elle devra être contrée par de nouvelles règles de navigation dans les eaux de l’UE afin de remédier aux failles », a-t-il souligné.
« Pour assurer la sécurité, il faut commencer par réduire les insuffisances. »
La zone grise
Le câble sous-marin de télécommunications de Telia Lietuva entre la Lituanie et l’île Gotland de Suède est tombé en panne le 17 novembre à 8 heures GMT, suivi par le câble de Cinia C-Lion1 reliant la Finlande et l’Allemagne, qui est tombé en panne le 18 novembre à 2 heures GMT.
Le câble C-Lion1 longe les gazoducs Nord Stream.
Les gazoducs Nord Stream 1 et 2, d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, qui transportaient du gaz sous la mer Baltique, ont été sabotés par une série d’explosions qui ont fait échapper dans l’air de grandes quantités de méthane. Ces incidents sont survenus dans les zones économiques suédoise et danoise en septembre 2022, sept mois après le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
En outre, les récents incidents en mer Baltique se sont produits environ un an après que le porte-conteneurs Newnew Polar Bear, immatriculé à Hong Kong, a été soupçonné d’avoir endommagé le gazoduc Estonie-Finlande et deux câbles sous-marins entre l’Estonie, la Finlande et la Suède.
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