La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains « jusqu’au bout » malgré la menace de Donald Trump de nouvelles surtaxes, les deux premières économies mondiales semblant prêtes à l’escalade malgré la déroute des marchés financiers.
L’Union européenne (UE) s’est, elle, vue opposer une fin de non recevoir par le président américain à sa proposition pour échapper aux droits de douane américains.
L’administration américaine assure néanmoins rester ouverte à la négociation, contribuant au rebond des Bourses asiatiques mardi après plusieurs séances de plongeon : Tokyo a ainsi clôturé en hausse de 6,02%, Séoul et Sydney se sont également ressaisies. Les indices européens repassaient eux aussi dans le vert à l’ouverture mardi, Paris gagnant 1,4% dans les premiers échanges, +1,2% pour Londres.
Mais les marchés mondiaux sont pour l’instant loin de compenser les milliards de dollars partis en fumée – 5000 milliards de dollars pour le seul S&P – depuis mercredi dernier, quand le président américain a annoncé des droits de douane visant les importations de la plupart des pays dans le monde, particulièrement élevés pour l’Europe et l’Asie.
Une erreur
Et les risques d’escalade d’une hausse des droits de douane tous azimuts persistent, Donald Trump reprochant à Pékin de ne « pas avoir pris en compte son avertissement de ne pas répliquer ».
Le dirigeant républicain a ainsi brandi la menace d’imposer dès mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès jeudi.
Mais le ministère chinois du Commerce a déclaré que ce serait une erreur si M. Trump procédait à l’imposition de tarifs supplémentaires et a promis de « se battre jusqu’au bout » pour protéger ses intérêts.

Selon les analystes, la hausse des droits de douane risque de générer de l’inflation, du chômage et une baisse de croissance.
Pas d’accord avec la Chine si elle ne s’attaque pas à l’« énorme problème du déficit » avec les États-Unis
Donald Trump affirme que les États-Unis sont « pillés » par le reste du monde, raison pour laquelle il a décidé d’imposer ce taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi, avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.
Dimanche, Donald Trump a déclaré à la presse qu’il n’envisageait pas de conclure un accord avec la Chine si celle-ci ne s’attaquait pas à l’« énorme problème du déficit » avec les États-Unis, rapporte Epoch Times.
« Lorsque vous regardez le déficit commercial que nous avons avec certains pays – bien au-delà d’un milliard par pays – dans le cas de la Chine, il s’élève à des milliers de milliards de dollars », a-t-il dit aux journalistes à bord d’Air Force One. « Je suis prêt à traiter avec la Chine, mais elle doit résoudre [le problème de] son excédent. »
Trump maintient la pression sur l’UE et le Vietnam, prêts à négocier
Il doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).
Le Vietnam cherche à obtenir un report de l’application des droits de douane colossaux annoncés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains, notamment du matériel de sécurité et de défense.
L’UE, qui tente de faire taire les intérêts divergents de ses États membres sur la réponse à apporter, a proposé lundi une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, dont les voitures. « Pas suffisant », pour Donald Trump, qui reproche régulièrement à l’Europe de ne pas acheter assez de biens industriels américains (alors que dans le secteur des services, les États-Unis sont excédentaires).
Son secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a expliqué sur Fox News que les droits de douane annoncés le 2 avril servaient à placer les États-Unis en position de force. Il a assuré qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays sur une plus grande ouverture de leurs marchés aux produits américains, « le président Trump sera prêt à négocier ».

Scott Bessent a aussi précisé que « 50, 60, peut être près de 70 pays » avaient déjà contacté l’administration américaine pour discuter, relevant que le Japon aurait « la priorité » dans toute négociation en raison de la réaction rapide de Tokyo et de ses liens avec les États-Unis.
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