OPINIONS

La Chine bénéficie directement de la politique énergétique américaine

septembre 25, 2023 6:31, Last Updated: septembre 25, 2023 6:31
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La volonté de l’administration Biden de transformer l’économie américaine en réglementant à outrance et en supprimant l’exploration pétrolière et gazière, tout en subventionnant fortement les sources d’énergie dites renouvelables (et coûteuses), telles que l’énergie éolienne et solaire, non seulement ignore la clé de la croissance économique (une énergie bon marché), mais joue également en faveur de la principale menace pour la République américaine : le Parti communiste chinois (PCC).

Examinons la question.

La politique énergétique de Biden

La politique énergétique du président Joe Biden est inscrite dans « l’Inflation Reduction Act », un projet de loi gigantesque de 700 milliards de dollars adopté en août 2022. Près de 369 milliards de dollars au total ont été affectés aux « énergies renouvelables » (30 milliards de dollars), à la conversion des services publics à l’énergie verte (30 milliards de dollars), à dix ans de subventions pour les portes et fenêtres « économes en énergie » et à des dizaines de milliards d’« investissements » dans les transports à énergie verte, comme l’a noté la Heritage Foundation. En ce qui concerne ce dernier point, le président Biden a signé un décret en août 2021, « fixant un objectif national pour que les véhicules à zéro émission représentent la moitié des nouvelles voitures et des nouveaux camions vendus d’ici 2030, » comme l’a rapporté NBC News à cette époque.

Le président Joe Biden prononce un discours sur les efforts visant à réduire les prix élevés de l’essence dans l’auditorium de la cour sud du bâtiment du bureau exécutif Eisenhower à Washington le 22 juin 2022. (Jim Watson/AFP via Getty Images)

En outre, le président Biden a complètement inversé les politiques de l’administration Trump qui ont déréglementé et encouragé la production de pétrole et de gaz aux États-Unis en annulant les oléoducs Keystone XL et Dakota Access, en mettant en suspens les nouveaux baux pétroliers et gaziers (ajoutant de l’incertitude parmi les investisseurs), et en arrêtant en définitive l’exploration sur les terres fédérales « protégées ».

Le résultat est le passage d’un statut d’exportateur de pétrole et de gaz à celui d’importateur en l’espace de deux ans et une flambée des prix de l’essence à la pompe, qui sont passés de 2,195 dollars le gallon (3,785 litres) en décembre 2020 à 4,444 dollars en mai 2022. Avant les élections de mi-mandat de 2022, l’administration a été contrainte de puiser dans la réserve stratégique de pétrole (Strategic Petroleum Reserve, SPR) à hauteur de 40%, ce qui n’avait jamais été fait auparavant, afin de faire baisser les prix. La réserve stratégique de pétrole est censée être utilisée en cas d’urgence et en temps de guerre, et non pour gérer les prix au cours d’un cycle électoral.

L’objectif global de la politique énergétique de Biden fait le jeu du PCC, qui cherche à supplanter les États-Unis comme unique superpuissance mondiale tout en gagnant de l’argent grâce à l’affaiblissement des États-Unis qui poursuivent une conversion énergétique erronée, passant d’hydrocarbures fiables et bon marché à des sources d’« énergie verte » éphémères, intermittentes et coûteuses.

L’administration Biden est en train d’éliminer progressivement les atouts de longue date des États-Unis en matière de pétrole, de gaz naturel et de fabrication de véhicules à essence, tout en encourageant les Américains à investir dans les technologies vertes et à acheter des véhicules électriques qui nécessitent des composants contenant des éléments de terre rare. Selon le Financial Times, « la Chine produit environ 90% des terres rares du monde » et « couvre au moins 80% des étapes de fabrication des panneaux solaires et 60% des éoliennes et des batteries de voitures électriques ». Comme l’a rapporté Real Clear Wire en août, « les métaux de terres rares font partie intégrante des éléments magnétiques indispensables aux moteurs des véhicules électriques et aux turbines des éoliennes. L’Amérique dépend à 95% des importations nettes de ces matériaux, que la Chine produit à 70% à l’échelle mondiale ».

En bref, la politique énergétique de Biden donne à la Chine un pouvoir économique sur les États-Unis au fil du temps, tout en augmentant considérablement les coûts de l’énergie pour les entreprises, les consommateurs et les militaires américains. Cet effet de levier se renforce encore davantage au moment où l’envoyé pour le climat, John Kerry, déploie ses talents auprès de Pékin pour persuader la Chine de coopérer avec les politiques de l’administration Biden qui ont pour but de réduire les émissions afin d’atteindre les objectifs des Nations unies de zéro émissions nettes de carbone. Les communistes sourient poliment alors qu’ils sont les premiers à construire des centrales à charbon, dont le nombre est six fois supérieur à celui du reste du monde.

À la poursuite des rêves verts

Le 23 avril, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a révélé un changement majeur dans les orientations économiques mondiales, qui s’éloignent des politiques consensuelles sur « le libre-échange, la déréglementation, une fiscalité tolérable et des dépenses publiques modérées, » au profit d’une approche centralisée et descendante dans laquelle « le gouvernement fixera les programmes [économiques] […] et les contribuables seront invités à financer les dépenses publiques [le cas échéant] »,selon un rapport du GIS (Geopolitical Intelligence Services). Cette approche revient à s’orienter vers une économie centralisée et dirigée qui a échoué partout où elle a été tentée, de l’ancienne Union soviétique à Cuba, en passant par la Corée du Nord et la Chine communiste.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’exprime lors de la séance d’information quotidienne à la Maison-Blanche, à Washington, le 24 avril 2023. (Win McNamee/Getty Images)

Le 23 juillet, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a proposé deux nouvelles règles qui mettront à rude épreuve le réseau électrique américain déjà surchargé : selon RealClearWire, « une norme sur les émissions d’échappement qui exigerait que 60% des nouvelles voitures vendues en 2030 soient électriques » et un « Clean Power Plan 2.0 [qui] est si strict que le seul moyen réaliste pour de nombreuses centrales de s’y conformer est de fermer ».

L’EPA affirme qu’aucune de ces règles n’entraînera de problèmes de fiabilité énergétique ni d’augmentation des prix. Les obligations relatives aux véhicules électriques augmenteront la demande sur le réseau électrique et nécessiteront des investissements substantiels des services publics dans les systèmes de distribution locaux afin de recharger ces véhicules.

Le 22 août, un accord a été conclu avec plusieurs groupes écologistes pour « protéger une espèce de baleine », ce qui a entraîné de nouvelles restrictions pour les compagnies pétrolières et gazières opérant dans le golfe du Mexique. Moins de production de pétrole et de gaz et des coûts d’extraction plus élevés.

Le 7 septembre, l’administration Biden « a annulé les sept dernières concessions pétrolières et gazières dans la Réserve naturelle nationale de l’Arctique, en Alaska, et a proposé de renforcer les protections contre l’exploitation de vastes étendues de la Réserve nationale de pétrole de l’Alaska, » a rapporté l’Associated Press.

Le 8 septembre, des représentants de l’industrie du transport routier ont indiqué que les nouvelles réglementations proposées par l’EPA sur les véhicules lourds et les machines visant à réduire les émissions d’oxydes d’azote et d’autres polluants seraient « irréalisables », « entraîneraient une forte inflation et mettraient les entreprises de transport routier en faillite, » et « écraseraient la chaîne d’approvisionnement pour mettre en péril l’approvisionnement alimentaire des États-Unis », selon The Post Millenial.

Le 13 septembre, le président de la Securities and Exchange Commission a indiqué qu’une proposition de règle de divulgation sur le climat pour les entreprises publiques n’était « pas une grosse affaire ». Au contraire, la règle proposée exigerait que « les entreprises publiques divulguent leurs risques climatiques supposés et leurs émissions de gaz à effet de serre, y compris celles des fournisseurs et des clients, » a rapporté le Wall Street Journal. La SEC a élaboré cette règle avec l’aide de groupes d’activistes climatiques tels que « Ceres, dont l’objectif déclaré est de ‘parvenir à un avenir sans émissions' ».

Le 15 septembre, le gouvernement fédéral a révélé qu’il accordait 7,5 milliards de dollars d’incitations fiscales sur cinq ans à Gotion High-Tech Co, une entreprise chinoise qui aurait des liens avec le PCC et des institutions financières d’État, pour un projet de production de batteries dans le Michigan.

Le 18 septembre, l’administration a proposé d’interdire pendant 50 ans le forage pétrolier et l’exploitation minière sur des milliers d’hectares au Nouveau-Mexique.

Réflexions finales

Au cours des derniers siècles, la civilisation moderne et le progrès humain ont reposé sur l’exploitation efficace des hydrocarbures (combustibles fossiles). Sans eux, nous vivrions dans des maisons froides et sombres, sans les appareils modernes qui rendent la vie tellement plus facile que celle de nos ancêtres. L’amélioration considérable de la richesse et du niveau de vie de la civilisation occidentale depuis le XIXe siècle est directement attribuable à l’industrialisation rendue possible par une énergie bon marché et fiable.

Il est évident que « les pays qui se sont industrialisés grâce à une utilisation accrue des combustibles fossiles ont connu non seulement un essor économique, mais aussi des avantages tels que l’allongement de l’espérance de vie, l’assainissement de l’air et de l’eau, la réduction de la malnutrition, la diminution du nombre de décès dus aux maladies infectieuses et la réduction du nombre de décès liés au climat, » comme le souligne la Fondation pour l’éducation économique.

La transformation verte de l’administration Biden par des mandats imposés d’en haut n’aboutira jamais à la fourniture d’une énergie fiable et peu coûteuse aux foyers et aux entreprises, car le soleil ne brille pas la nuit, le vent ne souffle pas toujours et la technologie de stockage de l’énergie existante ne peut pas répondre à la demande dans ces conditions.

Mais les Chinois communistes sont parfaitement satisfaits de cette transformation vers l’énergie verte de l’administration Biden, car ils en bénéficient directement de plusieurs façons : un excédent commercial continu avec les États-Unis grâce aux ventes directes de technologies vertes, une influence économique accrue sur les États-Unis et leurs alliés, une économie américaine en transition, chaotique et en ébullition, affaiblie par une forte inflation, et un affaiblissement des capacités de sécurité nationale des États-Unis, l’argent des contribuables se trouvant détourné de la modernisation et de la préparation de l’armée au profit d’initiatives en matière d’énergie verte.

La politique énergétique de Biden pourrait, à l’évidence, être estampillée « Made in China ».

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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