La mère patrie de Taïwan n’a jamais été la Chine communiste, déclare le président de Taïwan

Taïwan est un "pays souverain et indépendant", a assuré le président taïwanais Lai Ching-te

Par Frank Fang
8 octobre 2024 02:17 Mis à jour: 9 octobre 2024 00:24

TAIPEI, Taïwan – La démocratie taïwanaise est plus ancienne que la Chine communiste et il est donc erroné pour Pékin de se considérer comme la mère patrie, estime le Président de l’île, Lai Ching-te.

M. Lai a fait ces commentaires lors d’un discours prononcé à l’occasion d’un gala au Dôme de Taipei le 5 octobre, à l’approche de la fête nationale de Taïwan, le 10 octobre. Taïwan, officiellement appelée République de Chine (ROC : Republic of China), célèbre cette année son 113anniversaire à l’occasion de la fête nationale. La République populaire de Chine (RPC), nom officiel de la Chine continentale dirigée par le Parti communiste chinois (PCC), a fêté ses 75 ans le 1er octobre.

« Par conséquent, en termes d’âge, il est absolument impossible que la République populaire de Chine devienne la ‘mère patrie’ du peuple de la République de Chine. Au contraire, la République de Chine peut être la patrie des habitants de la République populaire de Chine âgés de plus de 75 ans », a déclaré M. Lai.

« Si quelqu’un à Taïwan veut souhaiter un bon anniversaire à la République populaire de Chine, qu’il ne l’appelle pas la mère patrie. »

La fête nationale de Taïwan, également appelée « journée du double dix », marque le début du soulèvement de Wuchang en 1911, qui a renversé l’empereur de la dynastie Qing. La ROC a été fondée en Chine en 1912.

Le gouvernement de la République de Chine s’est retiré à Taïwan en 1949 après avoir perdu la guerre civile contre le Parti communiste chinois (PCC).

La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire et qualifie de « séparatistes » tous ceux qui défendent la souveraineté de l’île, notamment M. Lai.

« L’une des significations les plus importantes de ces célébrations est que nous devons nous rappeler que nous sommes un pays souverain et indépendant », a souligné M. Lai.

Pour M. Lai, le peuple taïwanais doit s’unir pour sauvegarder la souveraineté de la nation et protéger la démocratie, la liberté et les droits de l’homme.

M. Lai, qui a pris ses fonctions en mai après avoir été élu en janvier, prononcera son propre discours à l’occasion de la fête nationale le 10 octobre.

Début septembre, M. Lai a déclaré que si les revendications de la Chine sur Taïwan concernaient l’intégrité territoriale, Pékin devrait également demander à Moscou de restituer les terres cédées par la dynastie Qing en 1858.

Le plan du PCC pour s’emparer de Taïwan

La Chine s’est engagée dans des opérations de « zone grise » pour faire pression sur Taïwan. Ces activités non combattantes comprennent des exercices militaires à proximité de Taïwan, des sorties aériennes et des opérations navales près de l’île.

Dimanche vers midi, le ministère de la Défense taïwanais a signalé la présence de plus de 20 avions militaires chinois à proximité de l’île depuis plusieurs heures.

L’année dernière, le directeur de la CIA, William Burns, a révélé que le dirigeant du PCC, Xi Jinping, aurait demandé à l’armée chinoise « d’être prête d’ici 2027 » pour mener à bien l’invasion de Taïwan.

Ces derniers mois, le Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS : Center for Strategic and International Studies) a publié deux rapports sur l’éventualité d’une mise en quarantaine ou d’un blocus de Taïwan par la Chine.

Dans un scénario de quarantaine, la Chine déploierait les navires de ses garde-côtes pour faire respecter ses règles douanières autour de Taïwan. En contrôlant le trafic maritime autour de l’île, les cargos et les pétroliers à destination de Taïwan seraient soumis à une inspection chinoise et leur personnel serait interrogé par les autorités chinoises.

Ce faisant, la Chine pourrait punir Taïwan sur le plan économique et porter atteinte à la souveraineté de l’île, a précisé le CSIS.

Dans un scénario de blocus, la Chine arrêterait « toutes ou la plupart des importations » de pétrole, de gaz naturel et de gaz. Compte tenu de l’énorme dépendance de Taïwan aux importations de nourriture et d’énergie pour sa population de près de 24 millions d’habitants, l’île serait paralysée par des « défaillances progressives dans la distribution d’énergie électrique » dans l’ensemble de l’île, a déclaré le CSIS.

L’objectif est de « briser la volonté de résistance du peuple taïwanais », ce qui conduirait à la capitulation de Taipei, estime le CSIS. Un blocus infructueux pourrait néanmoins constituer une « victoire » pour la Chine, si elle parvenait à s’emparer des îles situées au large de Taïwan, comme Kinmen ou Matsu.

Avec Reuters

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