ÉTATS-UNIS

La Chine dépasse les États-Unis dans la construction de navires militaires, explique un ancien officier du renseignement

mars 8, 2023 18:45, Last Updated: mars 8, 2023 18:45
By Hannah Ng & Tiffany Meier

Le secrétaire à la marine Carlos Del Toro a déclaré le 28 février que l’armée chinoise produit des navires de guerre à un rythme plus rapide que les États‑Unis. La suprématie américaine sur les mers est en péril, selon lui.

Grant Newsham est un ancien officier du renseignement, contributeur d’Epoch Times. Il s’est exprimé sur le sujet dans l’émission China in Focus de NTDTV, le 4 mars. Selon lui, la Chine possède actuellement près de 340 navires et cherche à en avoir 100 de plus d’ici 2030. Il rejoint les conclusions de Carlos Del Toro. Il précise que ses chiffres ne tiennent pas compte des navires de la garde côtière chinoise. Or, ces bâtiments sont conçus comme des navires de guerre. Le régime possède également une milice maritime avec une flotte de milliers de navires.

La marine américaine déclare disposer d’environ 295 navires pour couvrir le monde.

« Les chantiers navals chinois ont produit cinq navires pour un (navire américain) durant ces dix dernières années. Ainsi, pour chaque navire de guerre que nous mettons à l’eau, ils en mettent cinq, et ils ont une capacité de construire des navires bien plus importante que la nôtre. Nous avons laissé la nôtre s’étioler. Et les Chinois ont développé la leur à une vitesse vertigineuse », explique Grant Newsham.

« Si les autorités chinoises choisissent leurs cibles et profitent de bonnes conjonctures, elles vont nous battre à plate couture, et c’est peu de le dire. »

« Et nous leur avons concrètement permis de nous rattraper et de nous dépasser. Au cours des 20 dernières années au moins, nous avons rejeté la menace, nous avons refusé d’y faire face, et les personnes qui ont exprimé des inquiétudes… ont été mises sur la touche et réduites au silence. »

Une guerre sur plusieurs niveaux

La Chine mène une guerre sur plusieurs niveaux contre les États‑Unis, et ce, depuis plusieurs décennies.

« Ce que je souligne, c’est que la Chine nous attaque déjà. Et ils nous attaquent depuis au moins 30 ans – plus longtemps, très probablement, mais prenons juste 30 ans – et c’est un front à multiples facettes. »

Grant Newsham, auteur de l’ouvrage « When China Attacks », a travaillé en Asie pendant plusieurs décennies, en tant que Marines et en tant diplomate. « L’approche chinoise de la guerre et la conception qu’ils en ont sont très différentes des nôtres. »

« Pour la Chine, la partie où on se tire dessus, la guerre de terrain, c’est ce qui arrive presque en dernier et on en vient là que s’il n’y a vraiment plus d’autres choix. »

Grant Newsham évoque l’épidémie de Covid‑19 qui selon certaines sources a démarré s dans le laboratoire de Wuhan en Chine. Selon lui, c’était « une attaque biologique contre les États‑Unis ».

« Regardez à quel point elle a réussi à nous affaiblir, à nous amener à nous battre les uns contre les autres, à détruire réellement notre économie, à la bloquer. »

L’ancien officier évoque également l’afflux de fentanyl en provenance de Chine, qui entraîne la mort d’environ 70.000 Américains par an. Selon un rapport des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), plus de 100.000 Américains sont morts d’une overdose de drogue d’avril 2020 à avril 2021.

Plus de 64.000 de ces décès étaient dus à des opioïdes synthétiques tels que le fentanyl – considéré aujourd’hui comme l’opioïde le plus mortel.

Abordant la guerre économique, Grant Newsham déclare : « Les Chinois ont obtenu des classes politique, économique et financière américaines leur entrée dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Et cela a coûté plus de 3 millions d’emplois au secteur manufacturier américain. »

« La Chine a rejoint l’OMC en 2000 grâce à l‘administration Clinton et profite de la clause de l’OMC intitulée ‘Clause de la nation la plus favorisée (NPF) : égalité de traitement pour les autres’. »

[La clause stipule qu’aux termes des Accords de l’OMC, les pays ne peuvent pas, en principe, établir de discrimination entre leurs partenaires commerciaux. Si un pays reçoit une faveur spéciale, celle‑ci doit en principe s’appliquer à tous les autres membres de l’OMC.]

« Avec cela, elle s’est attaquée aux organisations internationales, aux Nations unies, à l’Organisation mondiale de la santé, pour en prendre le contrôle, exercer une grande influence sur ces organisations et leur faire faire ce qu’elle veut. »

« Ils ont essayé de réinterpréter le droit international, ou l’ont simplement ignoré, et ont défié le monde à ce niveau. »

Les vulnérabilités de Pékin

Lors du sommet virtuel de 2021 avec Joe Biden, Xi Jinping a exhorté les États‑Unis de ne pas « abuser du concept de sécurité nationale pour opprimer les entreprises chinoises ».

Le Parti communiste chinois a ensuite régulièrement mis en avant cette attaque.

« Cela montre qu’ils sont terrifiés à l’idée d’être coupés de la technologie américaine, coupés des marchés américains, etc. et même des marchés de nos alliés. Le Parti communiste chinois est vulnérable à un ralentissement économique, et il le sait. »

Grant Newsham a également souligné la crainte du PCC de voir les États‑Unis ou d’autres pays aux points de vue similaires se regrouper pour présenter un front unifié contre lui.

« Lorsque les nations libres du monde s’unissent pour se protéger, cela contrarie énormément Pékin. »

La Chine est extrêmement vulnérable sur le plan financier car sa monnaie n’est pas librement convertible, poursuit Grant Newsham.

Si l’accès de la Chine aux devises étrangères est coupé, ce sera plus difficile pour les entreprises américaines d’investir en Chine, le régime sera en grande difficulté

Appréhender les points où on peut faire pression sur le régime donnerait aux États‑Unis un bon aperçu de ce à quoi devrait ressembler une contre‑stratégie, conclut l’ancien officier.

 

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