Alors que l’Occident et le Japon se montrent de plus en plus réticents à renouveller leurs opérations chinoises existantes, l’intérieur de la Chine, qui est peu développé, pourrait encore attirer les investisseurs étrangers. En ralentissant leur départ de Chine, ils permettraient également d’atténuer toute répercussion négative sur l’économie chinoise.
Les bas salaires et la fiabilité de la main-d’œuvre – deux éléments qui attiraient autrefois les capitaux étrangers dans les villes côtières telles que Shanghai et Pékin – pourraient convaincre les capitaux étrangers de se tourner vers le centre et l’ouest de la Chine plutôt que vers des destinations comme le Vietnam, l’Inde et le Mexique. Ce type de mouvement semble se produire, mais cet avantage continu ne saurait répondre entièrement aux difficultés économiques que connaît la Chine.
À bien des égards, les provinces occidentales et centrales les plus pauvres et enclavées de Chine ressemblent à la Chine d’autrefois, celle qui s’est développée à des rythmes stupéfiants. Leurs populations sont désireuses de travailler pour des salaires bien inférieurs à ceux de Shanghai, de Pékin et d’autres villes côtières pleinement développées. En général, les salaires chinois ont augmenté à un taux impressionnant de 10,6% par an au cours des dix dernières années, selon le Bureau national des statistiques. Mais ces augmentations concernent principalement les villes côtières à développement rapide. Dans les provinces moins développées du Guangxi et du Hunan, par exemple, les coûts de la main-d’œuvre restent inférieurs de 30% à ceux de Guangzhou ou de Shanghai, villes côtières très développées.
Si les investissements occidentaux et japonais ont commencé à se déplacer des villes côtières chinoises vers des pays comme l’Inde, le Vietnam et le Mexique, ils se sont également déplacés à l’intérieur des terres vers ces provinces moins chères. En effet, ces provinces chinoises ont de plus en plus la cote et semblent s’en sortir bien mieux que certaines alternatives étrangères.
Depuis 2018, par exemple, la production et les exportations de 15 provinces du centre et de l’ouest de la Chine ont connu une croissance impressionnante de 94%. Ce chiffre dépasse celui de l’Inde, dont les exportations ont augmenté de 41% au cours de cette période, et celui du Vietnam, dont les exportations ont augmenté de 56%. Bien evidemment, toute comparaison de croissance en pourcentage peut être trompeuse. Le Vietnam, l’Inde et le Mexique partent de plus haut que ces 15 provinces et, au cours des 12 derniers mois jusqu’au mois d’août, leurs exportations combinées ont plus que doublé par rapport à celles de ces provinces. La tendance observée dans ces 15 provinces n’en est pas moins impressionnante.
Il ne fait aucun doute que l’attrait de ces provinces centrales et occidentales atténuera les effets néfastes du désenchantement occidental et japonais à l’égard de la Chine. Mais pour les intérêts étrangers, se contenter de changer de provinces chinoises est, au mieux, une réponse incomplète face à l’énorme problème économique que pose le pays. Le désenchantement des étrangers va bien au-delà du coût de la main-d’œuvre, et ces provinces désormais recherchées sont certes moins coûteuses mais elles ont aussi leur part de désagréments.
S’il est indéniable que ces provinces offrent des coûts de main-d’œuvre inférieurs, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps dans les centres côtiers, les travailleurs de ces provinces n’ont pas les compétences ni l’éducation qui caractérisent les régions côtières. Ces travailleurs ressemblent en fait beaucoup à la main-d’œuvre chinoise d’il y a quelques décennies, surtout adaptée à la production de produits simples et bon marché. En effet, les produits issus de ces provinces du centre et de l’ouest sont peu sophistiqués, et se concentrent plutôt sur les textiles, les jouets, les meubles, les produits chimiques, les métaux et les assemblages de véhicules.
Ces provinces n’échapperont pas non plus aux obstacles économiques à long terme inhérents à la démographie chinoise. Ces régions précédemment négligées seront finalement confrontées à une pénurie de jeunes travailleurs, puisque des décennies de faibles taux de natalité à travers toute la Chine ralentissent le flux de jeunes travailleurs désireux de travailler dans les usines. Mais l’élement le plus important est que déplacer les investissements vers l’intérieur du pays n’apportera aucune solution à la plainte majeure de tout investisseur occidental ou japonais, à savoir les politiques de plus en plus intrusives de Pékin qui rendent les affaires en Chine plus difficiles et plus risquées qu’ailleurs. Ces politiques insupportables continueront d’exister dans le Hunan et le Guangxi comme elles existent à Pékin et à Shanghai.
C’est en partie grâce à l’attrait de ces provinces centrales et occidentales que l’économie chinoise restera puissante et continuera de croître, bien qu’à un rythme beaucoup plus lent que par le passé. Le succès relativement récent de ces provinces intérieures atténuera l’ampleur de ce ralentissement, mais il ne peut et ne pourra pas l’inverser. Il ne permettra pas non plus de retrouver la croissance rapide des dernières décennies.
Il est clair que l’économie chinoise, quel que soit le lieu de production, est confrontée à de graves problèmes, dont beaucoup trouvent leur origine à Pékin. Ces problèmes ne sont pas circonscrits aux centres côtiers. Ils s’étendent à l’ensemble du pays et risquent de persister.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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