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La Chine enquête sur le propriétaire de Calvin Klein pour boycott présumé des produits du Xinjiang

L'enquête sur le groupe PVH fait suite à la décision de Washington de bloquer les logiciels et le matériel chinois dans les véhicules connectés
octobre 9, 2024 20:26, Last Updated: octobre 10, 2024 14:37
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Le 24 septembre, Pékin a annoncé l’ouverture d’une enquête sur le groupe PVH, un géant américain de la distribution qui possède des marques telles que Calvin Klein et Tommy Hilfiger, pour des « mesures discriminatoires » présumées relatives à des produits provenant du Xinjiang.

Le ministère chinois du Commerce a déclaré que son examen minutieux de la société basée à New York était conforme au mécanisme de travail de la « liste des entités non fiables ». Cette liste de restrictions commerciales chinoises a été établie peu après que Washington a placé le géant chinois des télécommunications Huawei sur une liste noire en 2019.

Une fois qu’une entreprise ou un individu étranger est ajouté à la liste « non fiables », il lui est interdit de participer à des activités d’importation et d’exportation et d’investissement en Chine. Le Parti Communiste Chinois (PCC) a déjà utilisé cette liste pour restreindre l’accès des entreprises de défense américaines au marché chinois pour les ventes d’armes à Taïwan.

Dans un communiqué publié en ligne, le ministère chinois du Commerce a accusé le groupe PVH de « violer les principes usuels du commerce de marché » en « boycottant injustement » le coton et d’autres produits provenant de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine. Le boycott manque de « base factuelle » et « porte gravement atteinte » aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises, a-t-il ajouté.

Dans une déclaration distincte, le ministère a demandé au groupe PVH de fournir des documents et des preuves écrites pour démontrer si des « mesures discriminatoires » ont été mises en œuvre à l’égard des produits du Xinjiang au cours des trois dernières années. Il a fixé un délai de 30 jours, à compter du jour de l’annonce, pour que PVH Group se conforme à cette demande.

Le groupe PVH a répondu qu’il était en contact avec le ministère et qu’il répondrait « conformément à la réglementation en vigueur ».

« Dans le cadre de la politique de l’entreprise, PVH veille à respecter strictement toutes les lois et réglementations en vigueur dans tous les pays et régions où nous opérons », a déclaré l’entreprise dans un communiqué envoyé par courrier électronique à Epoch Times. « Nous n’avons pas d’autre commentaire à faire pour le moment. »

Pékin a annoncé l’ouverture de cette enquête un jour après le lancement par l’administration Biden d’une initiative visant à interdire la vente de logiciels et de matériel développés par des « pays préoccupants » – en particulier la Chine communiste – pour les véhicules connectés aux États-Unis, en raison de problèmes de sécurité.

En 2021, les États-Unis ont interdit l’importation de coton et de tomates en provenance du Xinjiang, invoquant le recours au travail forcé. La même année, le président Joe Biden a promulgué la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours, qui interdit l’importation de produits en provenance du Xinjiang à moins que les exportateurs ne puissent prouver que leurs produits n’ont pas été fabriqués en recourant au travail forcé.

Les administrations Biden et Trump ont toutes deux établi qu’un « génocide » était en cours dans le Xinjiang, rappelant la détention par le PCC de plus d’un million de musulmans ouïghours dans un réseau tentaculaire de camps d’internement.

Des survivants du camp ont déclaré avoir été soumis au travail forcé, à des stérilisations et des avortements forcés, à la torture et à d’autres abus. En 2022, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a estimé que les exactions commises par Pékin à l’encontre des Ouïghours pouvaient être assimilées à des « crimes contre l’humanité ».

Pékin a nié ces accusations et fait pression sur des entreprises et des personnalités publiques pour qu’elles défendent sa politique à l’égard du Xinjiang.

Ces dernières années, plusieurs entreprises étrangères se sont retrouvées mêlées à une vague d’indignation nationaliste – amplifiée par Pékin et les médias d’État – après avoir exprimé des inquiétudes quant aux violations des droits de l’homme commises par le PCC et refusé de s’approvisionner en produits provenant de la région.

En 2021, face à la pression croissante des nationalistes en ligne, plus de 30 célébrités chinoises ont rompu leurs liens avec des marques étrangères de vêtements et de chaussures, ce qui a conduit plusieurs marques américaines, comme Tommy Hilfiger et Calvin Klein, à perdre leurs ambassadeurs.

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