La Chine est à blâmer, quelle que soit la manière dont le Covid-19 est apparu, selon un sénateur

Un consensus bipartisan se forme autour du renforcement de la surveillance des expériences sur les virus dangereux

Par Eva Fu
26 juin 2024 00:12 Mis à jour: 29 juin 2024 17:06

La responsabilité incombe au régime chinois, quelle que soit la façon dont le Covid-19 est apparu, a déclaré le 18 juin le sénateur Mitt Romney (Parti républicain-Utah), homme d’affaires brillant, ancien gouverneur du Massachusetts qui s’est incliné face à Barack Obama lors de l’élection présidentielle de 2012.

« Qu’il (le Covid-19) provienne d’un marché clandestin ou du laboratoire de Wuhan, c’est la Chine qui est à blâmer. Ces deux éléments se trouvaient en Chine », affirme-t-il  lors d’une audition de la Commission sénatoriale de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales, qui examine les preuves sur les origines du SRAS-CoV-2, le virus à l’origine du Covid-19.

« Ils devraient en assumer la responsabilité et s’ouvrir à une transparence totale. »

Depuis que le virus a émergé de la ville chinoise de Wuhan et s’est transformé en pandémie mondiale, Pékin n’a cessé de rejeter toute responsabilité, demandant aux critiques de chercher ailleurs dans le monde les sources possibles de la maladie.

Entre-temps, elle a réprimé les lanceurs d’alerte et refusé de transmettre des données complètes à des enquêteurs extérieurs, y compris des experts de l’Organisation mondiale de la santé, alors même qu’elle se déclare « ouverte et transparente » sur la question des origines.

La question reste de savoir si le virus existait à Wuhan avant que la pandémie n’éclate, et pendant combien de temps.

« C’est l’un des nombreux éléments qui nous manquent et que nous aimerions obtenir du gouvernement chinois », reconnaît le Dr Robert Garry, professeur de microbiologie et d’immunologie à l’université de Tulane.

En ce qui concerne l’Institut de virologie de Wuhan, qui est au centre des soupçons de fuite de laboratoire, des experts extérieurs espèrent toujours examiner les dossiers relatifs aux recherches menées par le laboratoire, à la surveillance médicale des chercheurs de l’établissement et aux opérations de maintenance de l’équipement de confinement biologique, afin de déterminer s’il y a eu des signes d’accidents ou de fuite du virus du laboratoire.

Selon Gregory Koblentz, directeur du programme d’études supérieures en biodéfense à l’université George Mason, « le gouvernement chinois a choisi d’être opaque sur ce qu’il possède et ce qu’il sait, ce qui a frustré les personnes chargées d’évaluer à la fois la voie naturelle de la propagation zoonotique et la voie de l’accident de laboratoire ».

Le Dr Garry et M. Koblentz penchent tous deux en faveur d’une théorie des origines naturelles. Le Dr Garry est l’un des coauteurs d’un article de Nature intitulé The proximal origin of SARS-CoV-2 (L’origine proximale du SRAS-CoV-2), qui minimise la probabilité que le virus soit né en laboratoire.

Steven Quay, fondateur d’Atossa Therapeutics, une société biopharmaceutique en phase clinique, a mis en avant des preuves circonstancielles comme les liens du laboratoire de Wuhan avec l’armée, la suppression de la base de données de séquences virales du laboratoire en septembre 2019 et l’envoi de flacons d’agents pathogènes dangereux au laboratoire avant l’épidémie, comme autant de facteurs qui ont éveillé ses soupçons.

Le génome du virus Covid-19 contient des caractéristiques uniques telles qu’un site de clivage de la furine dans sa protéine de pointe, qui a été lié à la grande infectiosité du virus. Certains scientifiques américains avaient proposé d’expérimenter cette caractéristique sur des génomes de coronavirus en 2018, en collaboration avec l’Institut de Wuhan.

Rue vide à Wuhan, dans la province de Hubei, en Chine, le 3  février 2020. (Getty Images)

Le Dr Quay a également noté les protéines du cadre de lecture d’ouverture 8 dans le génome du SRAS-CoV-2, une protéine accessoire qui, selon les chercheurs, a pour fonction d’empêcher le corps de présenter les symptômes d’infection, ce qu’il a qualifié de « très inhabituel » et de « très synthétique ».

« La probabilité que le SRAS-2 provienne de la nature, sur la base de ces caractéristiques, est de un sur 1 milliard », affirme-t-il .

En l’absence de preuves définitives sur l’origine du virus, les parlementaires et les témoins de l’audition s’accordent à dire que la recherche sur le gain de fonction, ou la manipulation d’un agent pathogène susceptible d’accroître son potentiel pandémique, devrait faire l’objet de garde-fous plus stricts.

« Dans cette catégorie de recherche, la plus importante en termes de conséquences et de risque existentiel, il n’existe pratiquement aucune réglementation ayant force de loi », fait remarquer le Dr Richard Ebright, biologiste moléculaire à l’université Rutgers. « Il faut que cela change. »

En ce qui concerne la responsabilité, le sénateur Roger Marshall (Parti républicain) appelle à une « commission du type 11 septembre » pour sonder la question.

« Il y a trop de choses à voir ici. Il y a trop de caméras, c’est trop politique », confie-t-il à NTD, un média partenaire d’Epoch Times. « Nous devons sortir de Washington, D.C., et enquêter sur cette affaire. »

« La chose la plus importante que nous sommes en train de faire est d’essayer d’empêcher que cela ne se reproduise. »

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