Le 17 décembre, le régime communiste chinois a déclaré qu’il continuerait à coopérer avec la Russie – et ce, à la suite de l’inscription sur la liste noire de l’Union européenne (UE) de plusieurs personnes et entités qui soutiendraient l’invasion russe de l’Ukraine.
Le 16 décembre, le Conseil européen – l’organe qui définit la direction politique générale et les priorités de l’UE – a mis en place une nouvelle série de sanctions à l’encontre de la Russie pour la guerre qu’elle mène en Ukraine. Ce train de mesures, le quinzième du genre, comprend des sanctions à l’encontre du ministre de la Défense de la Corée du Nord, ainsi que de sept personnes et entités chinoises.
« La coopération et les échanges normaux entre les entreprises chinoises et russes ne devraient pas être perturbés ou influencés », a réagi Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une réunion d’information à Pékin. L’État-parti chinois « prendra les mesures nécessaires pour protéger résolument les droits et les intérêts propres et légitimes des entreprises chinoises », a-t-elle ajouté.
La Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, a souligné dans un communiqué que c’était la première fois que des sanctions à part entière, comprenant des interdictions de voyager et des gels d’avoirs, étaient imposées à des acteurs chinois.
« La Commission se félicite de l’adoption par le Conseil du 15e paquet de sanctions à l’encontre de la Russie », a remarqué la Commission. « L’objectif principal de ce paquet est de continuer à attaquer la flotte [pétrolière] fantôme de la Russie et de lutter contre le contournement des sanctions. »
Parmi les acteurs sanctionnés, une personne et deux entités auraient contribué à contourner les sanctions de l’UE. Quatre entreprises de Chine continentale et de Hong Kong ont été ajoutées à la liste noire, car elles fourniraient des « composants sensibles de drones et des composants microélectroniques » à l’industrie de guerre russe.
Kaja Kallas, la nouvelle Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’UE, a déclaré que cette mesure portait le message suivant : « Aider la Russie dans cette guerre a également un coût pour la Chine. »
« Nous devons être très clairs sur ce point, car nous ne devons pas commettre l’erreur que nous avons faite avec la Russie », a précisé Mme Kallas à la presse à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
Parmi les personnes figurant désormais sur la liste noire de l’UE se trouve Li Xiaocui, homme d’affaires chinois lié à de multiples sociétés en Chine et à Hong Kong. Selon la liste publiée dans le Journal officiel de l’UE, il est accusé d’avoir exporté différents produits vers Unimatik, un acteur majeur de l’industrie de guerre russe qui a été sanctionné.
Les sociétés de Li Xiaocui, Shijiazhuang Hanqiang Technology Co., basée dans la province du Hebei, et ARCLM International Trading Co., basée à Hong Kong, figurent également sur la liste des sanctions.
En plus de ces sociétés, l’entreprise Asia Pacific Links Ltd – basée à Hong Kong et identifiée par l’UE comme « le plus grand fournisseur de composants microélectroniques à des entreprises russes » depuis le début de la guerre russo-ukrainienne -, a également été ajoutée à la liste noire. Ces composants auraient été utilisés pour fabriquer des « drones Orlan » pour l’armée russe, selon le journal de l’UE.
Les trois autres entreprises chinoises citées dans le dernier train de sanctions sont Juhang Aviation Technology Shenzhen Co., Redlepus TSK Vektor Industrial (Shenzhen) Co. et Xiamen Limbach Aviation Engine Co., un fabricant de moteurs de drones. Ces entreprises sont accusées d’avoir acheminé, par le biais d’intermédiaires, des composants qui auraient été utilisés pour produire des drones d’attaque à longue portée qui seraient fournis à une filiale d’Almaz-Antey – un fabricant d’armes appartenant à l’État russe.
La décision de l’UE d’imposer des sanctions aux acteurs chinois a été saluée par plusieurs législateurs européens.
La députée slovaque Miriam Lexmann a déclaré sur X que le régime chinois avait eu « beaucoup d’occasions de cesser de rendre possible l’agression russe contre l’Ukraine », qualifiant les sanctions de l’UE de « mesure limitée, mais néanmoins importante ».
Engin Eroglu, membre du Parlement européen, a applaudi cette décision qu’il a qualifiée de « juste et importante ».
« Un rival systémique pose des risques systémiques et l’UE doit s’y préparer. L’UE devrait maintenant agir rapidement aussi dans d’autres domaines, tels que l’examen et l’évaluation des investissements directs étrangers ou les contrôles des exportations », a-t-il écrit dans sa déclaration sur X.
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