Les dirigeants communistes chinois tentent d’interférer dans les prochaines élections de mi‑mandat aux États‑Unis en diffusant de la propagande et de la désinformation, selon les chercheurs.
Selon un rapport (pdf) publié le 13 octobre par la société de renseignement Recorded Future, le Parti communiste chinois (PCC) mène des campagnes d’influence dans l’intention apparente d’accroître la polarisation politique parmi les Américains et de nuire à la réputation des candidats au Congrès qui ont été critiques envers le régime.
« Il est presque certain que les influenceurs parrainés par l’État chinois mènent des opérations d’influence malveillantes ciblant les publics anglophones et sinophones des États‑Unis au moyen de contenu multimédia politique clivant sur les médias sociaux », indique le rapport.
« La Chine est susceptible de mener des efforts d’ingérence maligne contre les candidats et les membres du Congrès qui sont des opposants déclarés au Parti communiste chinois (PCC) et qui soutiennent des politiques qui auront des effets négatifs sur la Chine. »
Ce rapport survient moins d’un mois après l’annonce par le géant technologique Meta Platforms du démantèlement d’une campagne de désinformation basée en Chine avant les élections.
Cette campagne visait à accroître la polarisation politique parmi les électeurs américains en amplifiant les points de vue extrêmes des deux côtés de l’échiquier politique.
De même, le rapport de Recorded Future a constaté que les opérations d’influence basées en Chine visaient à promouvoir l’extrémisme et à semer la discorde parmi les électeurs américains.
« Nombre de ces opérations semblent critiquer les partis républicain et démocrate et promouvoir des points de vue extrêmes des deux côtés », indique le rapport.
Le PCC cherche à déstabiliser les États‑Unis
À l’instar de la Russie, le rapport indique que le PCC semble diffuser sur les médias sociaux des narratifs visant à discréditer les États‑Unis en exploitant des thèmes politiques sensibles, tels que l’avortement, les lois sur les armes à feu, le fascisme, les sans‑abri, l’immigration, la race, le découplage technologique, la guerre de la Russie en Ukraine, etc.
Selon le rapport, la plupart de ces efforts pourraient avoir une incidence indirecte sur le résultat des élections de mi‑mandat, mais il y a eu un cas où le PCC a tenté d’interférer directement.
C’est le cas de Xiong Yan, vétéran de l’armée américaine et candidat au Congrès dans la ville de New York, qui a été pris pour cible par le PCC au début de cette année. Le département de la Justice a accusé des membres connus du PCC d’avoir comploté pour racketter et même attaquer physiquement Xiong Yan afin de l’écarter de la course et d’empêcher ses opinions anticommunistes d’entrer dans le paysage politique.
Les auteurs du rapport ont noté qu’ils anticipent une implication plus directe du PCC.
« Nous pensons que les activités d’ingérence malveillante de la Chine, y compris le harcèlement, la surveillance et les menaces physiques, cibleront probablement les candidats et les membres du Congrès qui sont des opposants déclarés au PCC et les parlementaires qui soutiennent des politiques qui affecteront négativement la Chine », indique le rapport.
À cette fin, le rapport indique que les autorités du PCC s’appuient sur des diplomates, des journalistes et des experts pour diffuser des narratifs anti‑américains en ligne. Ces narratifs, à leur tour, sont amplifiés par de faux personnages et d’autres comptes de médias sociaux inauthentiques pour imiter artificiellement un engagement réel et encourager les gens à croire que les sentiments négatifs à l’égard des États‑Unis sont plus répandus qu’ils ne le sont réellement.
Un de ces exemples, selon le rapport, est le Pacific Dialogue, un canal de médias sociaux géré par le département de la Propagande du Comité central du PCC.
Le Pacific Dialogue a publié plus de 600 vidéos anti‑occidentales et a travaillé sans relâche pendant cinq ans pour les diffuser sur des plateformes, notamment Douyin, Facebook, Instagram, TikTok, Twitter, Weibo et Youtube, selon le rapport.
Le PCC est également susceptible de s’appuyer sur des personnes occupant des postes de pouvoir aux États‑Unis avant les élections, ajoute le rapport, afin de blanchir ses idéaux anti‑américains par le biais d’acteurs nationaux.
« Nous pensons que le PCC tentera probablement de manipuler les chefs d’État, les dirigeants locaux et les chefs d’entreprise américains pour qu’ils soutiennent les politiques favorables à Pékin et fassent avancer les intérêts géopolitiques du PCC par le biais de dons politiques, d’incitations et de coercition découlant d’opérations de cyberintrusions malveillantes », indique le rapport.
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