La Chine a mené une série d’exercices militaires sans précédent en utilisant ses deux porte-avions et une flotte de navires de soutien en mer de Chine méridionale.
Les médias d’État chinois ont dévoilé une vidéo des groupes de porte-avions Liaoning et Shandong lors de leur premier exercice en double formation le 31 octobre.
La vidéo des exercices montre les deux porte-avions, les premiers de la Chine, naviguant dans une zone non spécifiée de la mer de Chine méridionale avec une douzaine de navires de soutien plus petits en remorque et un nombre similaire d’avions de combat volant en formation au-dessus d’eux.
On peut également voir des avions de chasse décoller et atterrir sur le pont de l’un des navires en utilisant une technologie de lancement similaire à celle employée par les porte-avions russes et indiens.
Les exercices avaient pour but « d’affiner et d’améliorer la capacité de combat du système de formation des porte-avions », selon un compte de médias sociaux géré par l’Armée populaire de libération (APL), l’aile militaire du Parti communiste chinois au pouvoir.
Ces exercices sont les premiers du genre et marquent une étape importante dans le développement des capacités maritimes de la Chine. Ils font écho à des exercices similaires menés par deux porte-avions américains dans l’Indo-Pacifique en 2021.
Les exercices avec deux porte-avions et leurs navires de soutien associés exigent un niveau élevé de flexibilité opérationnelle et mettent en évidence la capacité de déployer et de maintenir une puissance aérienne et maritime importante, ce qui constitue un moyen de dissuasion puissant pour les adversaires potentiels.
La marine de l’APL dispose de deux porte-avions actifs, le Liaoning et le Shandong. Le troisième porte-avions chinois, le Fujian, a été dévoilé en juin 2022. Il est toujours en cours d’essais en mer et n’est pas encore opérationnel.
Le Liaoning a été initialement conçu comme un navire soviétique au milieu des années 80, tandis que le Shandong a été construit au niveau national à partir de 2013.
Le Fujian, quant à lui, a commencé ses essais en mer en mai de cette année et est le premier porte-avions chinois de conception nationale. Il bénéficie également de technologies de catapultes électromagnétiques plus avancées, similaires à celles des nouveaux porte-avions de la marine américaine.
Ces exercices sont également susceptibles d’ébranler les voisins de la Chine, dont beaucoup ont des différends territoriaux de longue date en raison des activités expansionnistes de Pékin dans la mer de Chine méridionale.
Ces derniers mois, des navires chinois ont harcelé à plusieurs reprises des navires philippins et vietnamiens, voire sont entrés en collision avec eux, et des affrontements ont eu lieu entre des navires chinois et indonésiens. Des représentants du Vietnam et des Philippines ont également signalé que leurs équipages avaient été aspergés de jets d’eau à haute pression et frappés avec des tuyaux métalliques par les forces de l’ordre chinoises opérant illégalement dans les eaux chinoises.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est adressé aux dirigeants de la région pour évoquer ces violences au début du mois d’octobre, condamnant les « actions de plus en plus dangereuses et illégales » menées par la Chine dans les mers de Chine méridionale et orientale.
La capacité à déployer les deux porte-avions en étroite coordination sera également primordiale pour permettre à la Chine de projeter sa puissance à l’échelle internationale, alors que Pékin poursuit ses tentatives d’expansion de sa présence militaire à l’étranger.
À cette fin, le Parti communiste chinois (PCC) a établi une base militaire à Djibouti et finance également la création d’un port en eau profonde au Cambodge, qui devrait rester accessible à l’APL.
Le PCC maintient également des bases d’espionnage à l’étranger, notamment à Cuba, et il est possible que l’APL envoie des moyens navals pour faire escale dans l’arrière-cour des États-Unis dans les années à venir.
Les exercices de jeudi pourraient en outre servir à signaler que la Chine est prête à conquérir Taïwan, une tâche que le chef du PCC, Xi Jinping, a exigé de l’APL qu’elle soit préparée à le faire d’ici 2027. La marine américaine, quant à elle, a également reçu l’ordre de se préparer à une guerre avec la Chine d’ici 2027.
On ne sait pas encore quel effet ces exercices auront, le cas échéant, sur la position et les actions des États-Unis dans la région indo-pacifique.
Epoch Times a contacté le ministère américain de la Défense pour obtenir des commentaires, mais n’a pas reçu de réponse au moment de la publication.
Avec Reuters
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