La Chine met dans le collimateur Donald Trump, le commerce et les entreprises étrangères

Par Gordon G. Chang
25 novembre 2024 15:33 Mis à jour: 25 novembre 2024 16:09

« La tentative de bloquer la coopération économique sous toutes sortes de prétextes et de briser l’interdépendance du monde n’est rien d’autre que faire marche arrière », a déclaré le dirigeant et chef du Parti communiste chinois Xi Jinping lors du sommet de l’APEC qui vient de s’achever au Pérou.

« Résistons au protectionnisme et à l’unilatéralisme », a également appelé lors de ce sommet Ren Hongbin, président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international. « Il y a la rhétorique du découplage et du dérisquage », a-t-il mis en garde. « La rupture artificielle de la chaîne d’approvisionnement mondiale est nuisible pour chacun. »

La campagne de Pékin contre Donald Trump ne fait que commencer. La Chine tente de se positionner comme le défenseur du libre-échange et de présenter le prochain président américain comme le perturbateur mondial.

La rhétorique du Parti communiste chinois (PCC) est cependant loin de la vérité. La Chine est à la fois un commerçant prédateur et criminel, et elle l’est devenue encore plus ces derniers mois.

Comment le savons-nous ? Le régime chinois multiplie notamment les attaques contre les entreprises étrangères. Par exemple, AstraZeneca a confirmé ce mois-ci que des enquêteurs chinois avaient arrêté Leon Wang, responsable des activités de la société en Chine.

M. Wang fait l’objet d’une enquête pour corruption.

Le monde des affaires en Chine est gangrené par la corruption, et le secteur pharmaceutique est l’un des plus corrompus. Entre autres raisons, Pékin a traditionnellement forcé les hôpitaux à se débrouiller tout seuls, si bien que les médecins et les administrateurs ont imaginé des moyens détournés pour compenser le manque de soutien.

Il est vrai qu’AstraZeneca a fait l’objet d’une enquête pour avoir falsifié des tests génétiques et qu’il y a également eu des révélations sur l’importation illégale de médicaments en provenance de Hong Kong. Néanmoins, il est très peu probable qu’AstraZeneca soit la seule entreprise pharmaceutique coupable de manigances. Les poursuites sélectives à l’encontre des étrangers sont une spécialité de l’État-parti chinois.

Plusieurs facteurs sont actuellement en jeu. Premièrement, Xi Jinping est absolument déterminé à réserver le marché chinois aux entreprises d’État chinoises. Il frappe les entreprises étrangères chaque fois qu’il le peut. Il a fait tomber le groupe américain Mintz en mars de l’année dernière et n’a pas relâché ses efforts depuis.

Deuxièmement, les entreprises pharmaceutiques étrangères sont particulièrement menacées parce qu’elles occupent un secteur que Xi Jinping est déterminé à contrôler. Le chef du PCC joue, de manière tristement célèbre, le rôle du moteur de Made in China 2025 – le plan prédateur de dix ans visant à atteindre la domination chinoise dans dix domaines technologiques clés. L’un de ces dix secteurs est la médecine et les équipements médicaux. En outre, son « programme stratégique » vise l’autosuffisance, entre autres, en matière d’appareils médicaux haut de gamme et de produits pharmaceutiques brevetés.

L’attaque de Xi Jinping contre AstraZeneca – l’entreprise qui a bien réussi en Chine grâce à son portefeuille de produits pharmaceutiques innovants – est un avertissement pour les sociétés pharmaceutiques étrangères.

Troisièmement, Xi Jinping, tout en se présentant comme le principal champion de la mondialisation, coupe en réalité les liens de la Chine avec le monde. Il inverse la politique de « réforme et ouverture » mise en œuvre sous la direction de Deng Xiaoping, chef suprême de « deuxième génération » de la Chine communiste et successeur de Mao Zedong.

L’actuel chef du PCC ne néglige aucun aspect de la société et tente sans relâche d’éliminer l’influence étrangère. Son attaque continue contre les entreprises étrangères n’est qu’une partie de l’effort de l’ensemble du régime.

Le paradoxe est que Xi Jinping a plus que jamais besoin du reste du monde. Apparemment pour des raisons idéologiques et parce qu’il n’est pas disposé à remettre en question les fondements du Parti communiste, il a rejeté le conseil de bon sens qui consistait à faire de la consommation la base de l’économie chinoise. Au lieu de cela, pour sortir d’une crise qui s’annonce, il tente d’exporter des produits chinois à bas prix en utilisant des subsides d’État et d’autres moyens déloyaux, se qui rend la Chine extrêmement dépendante de l’accès aux marchés étrangers.

Dans ces circonstances, Donald Trump représente une menace directe pour le régime chinois. Lors de sa campagne présidentielle, il a mentionné qu’il pourrait imposer des droits de douane généralisés d’au moins 60 % sur les produits chinois, ce qui fermerait le marché américain à de nombreuses marchandises chinoises.

Pour maintenir ce marché accessible, Pékin devra absorber une grande partie du coût des nouveaux droits de douane, comme il l’a fait en 2018 lorsque Trump a imposé des tarifs douaniers allant jusqu’à 25 % sur les importations chinoises. Par le biais de divers stratagèmes, cela devait augmenter les prix à la consommation américains de tous les produits chinois concernés de seulement 4,5 % en moyenne, tandis que les exportateurs chinois devaient endosser environ 75 % de la charge tarifaire de 2018. Les droits de douane réduisaient les exportations chinoises vers les États-Unis d’environ 37 %.

L’histoire se répète. Ce mois-ci, juste avant les élections américaines, la Chine a fait baisser la valeur du yuan, rendant ainsi les produits chinois moins chers sur les marchés étrangers. Il s’agit d’une « manipulation de la monnaie » – une pratique particulièrement prédatrice.

Aujourd’hui, Xi Jinping espère apparemment que son offensive propagandiste lui permettra de convaincre les autres de l’aider à défendre ce qu’il appelle le « libre-échange ». Mais il ne croit pas vraiment au libre-échange : il veut que la Chine ait un accès illimité aux autres marchés tout en refusant aux autres l’accès au marché chinois.

Xi Jinping devrait savoir que ses tactiques déloyales convainquent les autres de protéger leurs industries contre les assauts de Pékin. Les États-Unis ne sont pas le seul marché à ériger des barrières tarifaires élevées. L’Union européenne fait de même et même les « pays du Sud » – bien que la Chine tente de passer pour le champion des régions les moins développées – érigent des barrières tarifaires contre les produits chinois.

Ainsi, malgré ses promesses de tarifs douaniers, ce n’est pas Trump qui s’attaque à l’ordre commercial fondé sur des règles.

Le vrai coupable est Xi Jinping.

Publié initialement par Gatestone Institute

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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