Twu Shiing‑jer, fonctionnaire de Taïwan, a qualifié le régime chinois de « tigre de papier » le 2 août dans une interview exclusive accordée à Epoch Times après l’arrivée à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États‑Unis, Nancy Pelosi.
Mme Pelosi est arrivée pour une visite de 19 heures, malgré les menaces du Parti communiste chinois (PCC), et a rencontré la présidente de Taïwan, Tsai Ing‑wen, et le vice‑président, Lai Ching‑te. Elle a ensuite quitté l’île autonome pour la Corée du Sud.
Le Dr Twu, président du Centre de développement des biotechnologies de Taïwan et ancien ministre de la Santé de Taïwan, a déclaré à Epoch Times que la visite de Mme Pelosi était une occasion « très heureuse » et « très encourageante » pour le peuple taïwanais.
« Cela montre que la Chine n’est qu’un tigre de papier. Elle ne peut que faire de grands discours et n’ose rien faire aux États‑Unis. »
Il décrit les menaces de représailles de la République populaire de Chine [RPC] pour la visite comme « le comportement d’un petit voyou qui ne peut rien faire », et estime que « si [la Chine] veut s’attaquer à Taïwan ou changer le statu quo, les États‑Unis agiront. »
Au cours de l’interview, le Dr Twu, également ancien député taïwanais et maire de Chiayi, une des plus grandes villes de Taïwan, a vivement plaidé pour un changement formel de la politique « une seule Chine » des États‑Unis. Elle est stratégiquement ambiguë quant au statut de Taïwan en tant que nation.
« Taïwan est Taïwan, et la Chine est la Chine », affirme‑t‑il. « Taïwan et la Chine, un pays de chaque côté. J’espère que les États‑Unis entendront clairement la voix du peuple taïwanais et changeront définitivement la politique ‘une Chine’ en une politique ‘un Taïwan, une Chine’. »
Les menaces de la Chine contre les États‑Unis et Taïwan, une « propagande nationale »
Selon le Dr Twu, les menaces de la Chine contre les États‑Unis et Taïwan à l’occasion de la visite de Mme Pelosi font partie de la « propagande nationale » du Parti communiste chinois (PCC). Elle est destinée à apaiser et à distraire le peuple chinois en pleine instabilité politique et économique.
« Ce n’est pas agréable [pour la Chine] d’entendre cela, mais en réalité, [les menaces du PCC] sont avant tout de la propagande nationale, et ne sont pas principalement destinées à l’extérieur de la Chine », explique‑t‑il. « Parce qu’à l’étranger, les autres nations se méfient toujours plus de la Chine. »
Il ajoute que les menaces de la Chine, destinées à présenter la force du PCC au peuple chinois, révèlent une faiblesse aux autres nations.
« [La RPC] n’a pas le courage, ni la capacité [d’empêcher la visite de Mme Pelosi], alors tout ce qu’elle peut faire, c’est du grabuge. Elle fait du grabuge comme un petit hooligan. Elle ne s’élève même pas au niveau d’un grand hooligan. »
Interrogé sur les menaces de représailles de la RPC, le Dr Twu répond : « [La RPC] exercera des représailles, mais ce seront celles d’un petit hooligan, pas celles d’un grand pays », citant en exemple les restrictions chinoises à l’importation de fruits et de produits agricoles taïwanais.
La Chine montre un « front fort avec un crâne creux »
Le Dr Twu décrit la RPC comme « montrant front fort avec un crâne creux ».
« La politique interne de la Chine est très instable », précise‑t‑il. « Son économie est affectée négativement, et les problèmes économiques ont fait que personne n’a plus confiance en Xi Jinping. »
« Je pense que Xi Jinping se trouve dans une situation très, très difficile… Je sais que beaucoup, y compris en Chine, espèrent que Xi Jinping se retirera dès que possible. »
Il ajoute que « l’ensemble de l’économie chinoise est sur la voie du déclin ».
Le Dr Twu s’est étendu sur les problèmes croissants de la Chine, notamment les confinements liés au Covid, la bulle immobilière et les crises du secteur financier : « Je suis convaincu que la Chine va devenir de plus en plus chaotique, en particulier sur le plan économique et financier. De nombreuses [banques en Chine] sont insolvables, au point même que des banques font faillite. »
« En fait, la RPC montre un front fort alors que son crâne est creux. Elle se rapproche rapidement de la faillite. Je parle de la faillite politique et de la faillite économique. »
La politique « un Taïwan, une Chine »
Au cours de l’interview, le Dr Twu a fortement plaidé pour un changement de la politique « une Chine » des États‑Unis, proposant que les États‑Unis adoptent une politique « un Taïwan, une Chine » telle que la souhaite le peuple taïwanais. La victoire des États‑Unis lors de la Seconde Guerre mondiale a donné beaucoup de poids à la voix américaine concernant le statut international de Taïwan. La Seconde Guerre mondiale a entraîné l’abandon par le Japon de Taïwan, qu’il gouvernait depuis 50 ans. Et ceci a eu lieu des années avant la fondation de la RPC en 1949.
« La conscience en tant que structure du peuple taïwanais est de plus en plus forte », estime le Dr Twu. « Je pense que la politique américaine d’une seule Chine devrait être modifiée. Si l’on se base sur la pensée du peuple taïwanais, la politique devrait être ‘une Chine, un Taïwan’. »
Il ajoute : « D’après les sondages d’opinion, la plupart des Taïwanais pensent déjà que Taïwan est Taïwan [et non la Chine]. La politique devrait donc évoluer vers une politique ‘une Chine, un Taïwan’… Taïwan est Taïwan, et la Chine est la Chine. »
Le Dr Twu précise que, bien que le statut international officiel de Taïwan soit « non résolu » pour les grandes organisations comme les Nations unies, « ce n’est pas parce que le statut de Taïwan est non résolu qu’il devient simplement une partie de la Chine. Taïwan est Taïwan. »
Le Dr Twu décrit sa vision d’indépendance formelle pour Taïwan.
« En regardant la situation internationale et les votes du peuple taïwanais exprimant sa volonté, tout le monde ira dans le sens de l’indépendance », affirme‑t‑il. « Cela ne va certainement pas aller dans le sens d’un rattachement à la Chine… La Chine a tout simplement perdu la raison. »
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