AFRIQUE

Médias africains : l’influence des États-Unis affaiblie, la Chine renforce son emprise

Le Parti communiste chinois contrôle désormais l'information dans toute l'Afrique, tandis que les États-Unis réduisent leur présence médiatique
juin 13, 2024 22:22, Last Updated: juin 20, 2024 18:38
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JOHANNESBOURG – Le gouvernement chinois s’est approprié des espaces médiatiques dans toute l’Afrique, limitant fortement l’accès des Africains à des informations justes, nuancées et précises, et permettant à Pékin de diffuser à volonté des messages antiaméricains, selon des recherches menées par deux des plus grands centres d’études sur la Chine en sol africain.

Les rapports de Paul Nantulya, du Centre d’études stratégiques pour l’Afrique (Africa Center for Strategic Studies) à Washington, et de Joshua Eisenman, chargé d’études sur la Chine au Conseil américain de politique étrangère (American Foreign Policy Council), brossent un tableau inquiétant du succès que connaît le gouvernement chinois à diffuser de la propagande, de la désinformation et des informations erronées en Afrique, un continent qualifié d’ « incontournable » par le président des États-Unis.

Les recherches des experts montrent que l’administration Biden n’a pas fait grand-chose pour contrer la domination de la Chine sur les médias africains.

Au contraire, des coupes budgétaires ont contraint le radiodiffuseur international du gouvernement américain, Voice of America (VOA), à fermer des bureaux en Afrique et à limiter considérablement les reportages de ses collaborateurs et pigistes sur le continent.

Dans son rapport, M. Nantulya indique que les médias contrôlés par le Parti communiste chinois (PCC) sont désormais « intégrés » aux écosystèmes de l’information en Afrique, « déformant » la vérité et limitant l’accès à « l’information indépendante, façonnant les débats des citoyens sur une multitude de questions allant de la gouvernance à l’économie ».

Les recherches de MM. Nantulya et Eisenman relèvent que les agents du PCC ont recruté des centaines de professionnels des médias africains pour travailler dans quatre grandes agences de presse chinoises opérant sur le continent africain.

Il s’agit de Xinhua, China Global Television Network (CGTN), China Daily et China Radio International (CRI).

Les études révèlent que les organisations chinoises recrutent des personnalités médiatiques africaines de haut niveau pour « crédibiliser » leur propagande, en leur offrant des salaires élevés.

M. Eisenman a conclu que « les quatre agences de presse reçoivent de vastes ressources de l’État [chinois] qui leur permettent de couvrir une multitude de sujets en utilisant divers types de médias [presse écrite, télévision, radio et en ligne] dans les six langues des Nations Unies » – arabe, chinois, anglais, français, russe et espagnol.

Il a ajouté que chaque agence possède « de nombreux comptes de médias sociaux multilingues, tournés vers l’extérieur, avec des millions d’internautes sur des plateformes bloquées en Chine, telles que Facebook, Instagram, Twitter et YouTube ».

Par l’intermédiaire de Xinhua, CGTN, CRI et China Daily, le PCC finance de nombreux médias africains en difficulté, exigeant en retour des reportages qui leur sont « favorables », a déclaré M. Eisenman.

« Pour consolider la voix de la Chine, le ministère de la Propagande du PCC fournit du contenu gratuit, négocie des accords de partage de contenu avec des diffuseurs gouvernementaux et privés, paie généreusement les suppléments, offre des équipements de pointe, rachète des parts dans des sociétés de médias de premier plan » et propose des formations, a-t-il ajouté.

« Ces [formations] incluent un flux apparemment sans fin de journalistes africains se rendant en Chine dans le cadre de voyages entièrement payés, où ils sont traités comme des rois et participent à des visites guidées visant à les imprégner d’images et d’expériences positives. »

De nombreux jeunes journalistes africains sont formés en Chine et rémunérés par des organisations médiatiques chinoises.

Un garde d’honneur tient un drapeau lors de la cérémonie d’accueil du président de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo au Grand Hall du Peuple, le 28 mai 2024, à Pékin, en Chine. (Tingshu Wang/Getty Images)

Au Kenya seulement, 500 journalistes et personnels locaux sont employés par des agences de presse chinoises, relayant au moins 1800 contenus d’informations par mois.

Selon M. Eisenman, la présence de la Chine dans les médias a commencé à « s’étendre de façon marquée » immédiatement après la crise financière mondiale de 2008.

Alors que les coupes budgétaires ont contraint de nombreuses agences de presse occidentales à réduire leur couverture à l’étranger, la Chine a lancé une campagne mondiale de 7,25 milliards de dollars (6,73 milliards d’euros) connue sous le nom de « Big Foreign Propaganda », écrit-il.

Selon M. Nantulya, cette campagne a couvert le monde entier, mais a visé particulièrement l’Afrique, étant donné le rôle important que le continent est appelé à jouer dans un avenir proche.

De nombreux pays africains possèdent de vastes réserves de gisements de métaux rares et précieux, ainsi que d’autres minerais nécessaires à la fabrication de technologies énergétiques propres, tels que les éoliennes, les piles solaires, les matériaux informatiques et électroniques ainsi que les systèmes d’armement.

L’agence Xinhua est le principal organe de presse de l’État chinois et relève directement du département de la Propagande du PCC.

« La couverture de Xinhua en Afrique porte à croire que l’agence ne veut diffuser que des informations positives sur la Chine, le Parti communiste et […] Xi [Jinping] », a déclaré le professeur Herman Wasserman, directeur de l’université du Cap.

« Une grande partie du travail de Xinhua consiste à présenter les États-Unis sous un jour négatif, comme elle l’a fait dans un article récent consacré à l’augmentation des taxes sur les produits énergétiques chinois par l’administration Biden, en disant en substance que la décision se retournerait contre les États-Unis », a-t-il déclaré à Epoch Times.

Xinhua est présent dans les 54 pays d’Afrique, à l’exception de 14 d’entre eux. Elle dispose de 40 bureaux africains, soit plus que toute autre agence de presse sur le continent, et emploie près de 1000 personnes, pour la plupart des Africains.

Voice of America n’a plus qu’un seul bureau sur le continent.

« Il y a cinq ans, nous avions cinq bureaux, chacun couvrant une région différente de l’Afrique », a déclaré un cadre de VOA à Epoch Times.

« Par exemple, nous avions un bureau à Johannesburg pour l’Afrique australe et un bureau à Dakar [Sénégal] pour l’Afrique de l’Ouest. »

« En outre, nous avions des bureaux satellites dans les principales villes d’Afrique et nous avions toujours des fonds pour payer les pigistes. »

« Tout cela a pris fin. Le seul bureau qui reste en Afrique est celui de Nairobi et nous avons très peu de fonds pour payer les pigistes, ce qui nous empêche de couvrir une grande partie des nouvelles en Afrique. »

Le professeur Glenda Daniels, du département d’études des médias de l’université Wits à Johannesburg, a déclaré à Epoch Times que les « messages » des médias contrôlés par le gouvernement chinois et de leurs « mandataires africains » atteignaient régulièrement au moins le quart des 1,5 milliard d’habitants du continent.

Par exemple, Xinhua a conclu un accord de partage de contenu avec le groupe Nation Media du Kenya.

Cet accord permet à l’agence chinoise d’utiliser huit stations de radio et de télévision dans quatre pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale. Ses reportages atteignent 11,3 millions de personnes chaque mois.

L’accord donne également à Xinhua l’accès à 28 millions d’adeptes des médias sociaux et à 90.000 tirages de journaux quotidiens.

Les différents services africains de VOA couvrent une audience hebdomadaire de 78 millions de personnes.

China Radio International diffuse dans au moins neuf langues africaines depuis ses bureaux régionaux de Harare (Afrique australe), Lagos (Afrique de l’Ouest) et Le Caire (Afrique du Nord). En 2018, le ministère de la Propagande du PCC a fusionné CRI et la Radio nationale de Chine pour créer la Voix de la Chine.

Selon M. Nantulya, les 14.000 employés de la Voix de la Chine ont pour mission de « propager les théories, les orientations, les principes et les politiques [du PCC] » et de « raconter des histoires qui mettent en valeur la Chine ».

China Global Television Network Africa compte environ 200 employés, principalement africains, répartis sur tout le continent, « chargés de ne dire que du bien de la Chine », a déclaré M. Wasserman.

Il prend l’exemple de la couverture par CGTN du bloc des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), composé de certaines des principales économies en développement du monde.

« CGTN a vraiment poussé le récit selon lequel les BRICS sont un rival imposant du G7 et qu’ils sont en voie de supplanter économiquement l’Occident », a déclaré M. Wasserman.

« Cependant, dans le passé, leurs reportages étaient généralement de piètre qualité. Aujourd’hui, la qualité de leur contenu, en termes de graphismes et de vidéos de haute qualité, présentés par des présentateurs très compétents, rivalise avec les contenus produits par la BBC et CNN. »

« Les reportages de CGTN semblent donc extrêmement crédibles. »

Mais ce « vernis s’efface facilement », dit-il, lorsqu’on examine de plus près la manière dont les médias chinois en Afrique rendent compte de la guerre de la Russie en Ukraine. Ils soutiennent « sans complexe » que l’invasion du président Vladimir Poutine est légitime et destinée à empêcher « l’expansionnisme de l’Occident ».

« J’ai vu des reportages de CGTN et de Xinhua qui expliquent en détail comment les entreprises américaines profitent de la guerre, suggérant que Washington maintient la guerre parce qu’elle rapporte de l’argent », a déclaré M. Wasserman.

Il a ajouté que la désinformation du PCC a « de graves conséquences dans toute l’Afrique ». Il prend l’exemple du soutien du PCC au régime zimbabwéen de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) à la fin de l’année 2022.

« Les médias chinois, utilisant le journal d’État zimbabwéen Herald, ont répandu des mensonges selon lesquels le gouvernement américain finançait et coopérait avec le parti de l’opposition MDC [Mouvement pour le changement démocratique] pour renverser le gouvernement », a expliqué M. Wasserman.

L’article suggère également que les États-Unis et le MDC ont payé des journalistes de médias indépendants 1000 dollars (924 euros) pour chaque « faux » article critiquant la Chine pour « violation des droits de la communauté et des droits de l’homme ».

Le Herald copie aussi régulièrement Xinhua, affirmant que « l’expansionnisme de l’OTAN » a causé la guerre en Ukraine, que la pandémie de Covid-19 tire son origine des laboratoires en Ukraine et que les reportages sur les violations des droits de l’homme en Chine sont « faux », ayant pour seul but de « salir » la Chine.

Selon M. Wasserman, la désinformation du PCC au sujet d’un complot présumé visant à renverser le gouvernement du ZANU-PF « a donné une excuse au régime [zimbabwéen] pour emprisonner des journalistes et des activistes ».

Il a ajouté que les États-Unis n’avaient « pratiquement pas riposté avec détermination » à la propagande, à la désinformation et à la mésinformation chinoises au Zimbabwe et dans l’ensemble de l’Afrique.

Lors du sommet États-Unis–Afrique de décembre 2022, le premier depuis 2014, le président américain Joe Biden s’est engagé à investir 55 milliards de dollars (51 milliards d’euros) en Afrique en 2023, 2024 et 2025.

Une partie de ces fonds, a-t-il déclaré, sera utilisée pour soutenir les médias africains « démocratiques » afin de lutter contre les « fausses informations ».

Mme Daniels et M. Wasserman ont déclaré ne pas avoir connaissance de grands projets médiatiques financés par le gouvernement américain en Afrique.

« Bill Gates finance quelques groupes de médias en Afrique, tout comme des donateurs américains tels que l’Open Society Foundation. Mais je ne connais aucun média qui s’attaque spécifiquement à la propagande chinoise en Afrique », a déclaré Mme Daniels.

En mars 2023, dans une déclaration à la sous-commission des crédits de la Chambre des représentants pour l’État, des opérations étrangères et des programmes connexes (House Appropriations Subcommittee on State, Foreign Operations, and Related Programs), la directrice générale de l’Agence américaine pour les médias mondiaux (U.S. Agency for Global Media, USAGM), Amanda Bennett, a déclaré que ses réseaux avaient « réalisé des progrès significatifs […] en soutenant les partenaires médiatiques dans les régions ciblées par la Chine, malgré le fait que les médias mondiaux indépendants ne fonctionnent qu’avec une fraction du budget des médias contrôlés par l’État chinois ».

L’USAGM supervise les opérations de sept réseaux de radiodiffusion internationaux : VOA, l’Office of Cuba Broadcasting, Radio Liberty, Radio Free Europe, Radio Free Asia, Middle East Broadcasting Networks et l’Open Technology Fund.

Mme Bennett a mis l’accent sur le projet de vérification des faits de la VOA en langue anglaise, Polygraph.

Le site web Polygraph, a-t-elle dit, produit « des vidéos et des articles en mandarin visant à contrer la désinformation de la Chine et présenter des preuves démystifiant les faussetés ».

En mars 2023, l’USAGM a présenté une demande de budget 2024 de 944 millions de dollars (877 millions d’euros) pour financer l’ensemble de ses sept entités.

Mme Bennett a déclaré dans un communiqué que le budget avait été élaboré pour contrer « la manipulation de l’information et les tactiques de suppression des médias émanant de gouvernements autoritaires en Chine, en Russie, en Iran et dans d’autres pays, qui s’efforcent de saper les valeurs américaines et d’inciter à des crises politiques, économiques et humanitaires dans le monde entier ».

Elle s’est engagée à ce que la VOA et les autres entités de l’agence continuent à fournir « des informations basées sur les faits et à gagner la confiance des marchés de plus en plus ciblés par l’influence malveillante des gouvernements chinois et russe, notamment l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et le Pacifique au sens large ».

La demande de budget, a-t-elle ajouté, permet d’augmenter le journalisme d’investigation et les « laboratoires de vérification des faits ».

Plusieurs employés de la VOA ont déclaré à Epoch Times que rien ne bouge de ce côté en ce qui concerne l’Afrique.

L’un d’entre eux a déclaré : « Je ne sais pas si des fonds ont été alloués au journalisme d’investigation en Afrique. Polygraph s’intéresse au continent africain de temps en temps, mais son personnel est basé à Washington, pas en Afrique. »

« Nous n’avons plus beaucoup de personnel basé en Afrique, juste quelques contractuels. »

Un autre commente : « Nous n’avons pas encore traversé la phase initiale, malgré les promesses de l’administration Biden de contrer la Chine en Afrique. »

« Nous avons besoin que le gouvernement américain nous finance pour mettre en place davantage de programmes en Afrique et augmenter les budgets pour recruter des correspondants crédibles sur le terrain. »

« Il est tragique de voir nos budgets africains réduits à un point tel que nous ne pouvons même plus payer les pigistes, et d’entendre des journalistes africains nous dire que les Chinois leur proposent des salaires mirobolants. »

« Nous ne pouvons pas les blâmer s’ils acceptent, ils ont des familles à nourrir. »

Dans sa demande de fonds pour l’année 2025 de l’USAGM, envoyée au Congrès le 11 mars 2024, l’agence a demandé 950 millions de dollars (883 millions d’euros).

Mme Bennett a de nouveau affirmé les « efforts prioritaires » de l’USAGM pour « contrer l’influence néfaste de la République populaire de Chine (RPC), de la Russie, de l’Iran et d’autres pays ».

En 2021, la VOA a dépensé 32 millions de dollars, soit moins de 13 % de son budget de 253 millions de dollars (170 millions d’euros), pour développer du contenu pour l’Afrique, selon le rapport de M. Eisenman.

En 2023, le budget de la VOA s’élevait à 267,5 millions de dollars (180 millions d’euros), et le radiodiffuseur ne consacrait que 10 % de son budget à l’Afrique, soit moins de 27 millions de dollars (18 millions d’euros).

En 2014, selon l’Australia Center on China in the World, le PCC dépensait 6 milliards de dollars (4 milliards d’euros) par an rien que pour la Voix de la Chine.

En 2017, David Shambaugh, directeur du China Policy Program à l’Elliott School of International Affairs de l’université George Washington à Washington, évaluait les dépenses annuelles du PCC pour les « programmes d’information » à environ 10 milliards de dollars (6,75 milliards d’euros) par an.

En 2020, le groupe de réflexion Freedom House a estimé que le PCC « consacrait des milliards de dollars par an à ses efforts de propagande et de censure à l’étranger ».

M. Eisenman, M. Nantulya et Epoch Times n’ont pas pu trouver de chiffres officiels concernant les dépenses de propagande de la Chine en Afrique.

M. Wasserman a déclaré qu’étant donné « l’ampleur et la profondeur » des investissements des médias chinois en Afrique ces dernières années, « ils se chiffrent certainement en centaines de millions de dollars, et éclipsent ce que le gouvernement américain donne au programme de VOA pour l’Afrique ».

« Il s’agit probablement d’un milliard de dollars par an, compte tenu de l’intérêt accru que la Chine porte à l’Afrique depuis environ cinq ans. »

Dans son rapport, M. Eisenman conclut : « Le gouvernement américain n’a pas encore contesté ouvertement la propagande médiatique antiaméricaine de la Chine en Afrique. »

« La raison principale de cette situation semble être la négligence de longue date et bipartisane de Washington à l’égard de l’Afrique. »

Les sentiments du chercheur semblent être partagés par le chef du commandement de l’armée américaine pour l’Afrique, le général Michael Langley.

Dans une interview accordée à l’Associated Press (AP) le 29 mai, il a accusé une vague de désinformation russe d’être à l’origine du sentiment antiaméricain dans les régions instables du continent.

Certains gouvernements, dont ceux du Tchad et du Niger, se sont ralliés aux forces et aux paramilitaires russes et font pression pour que les forces américaines quittent la région du Sahel.

L’Associated Press a cité les propos du général Langley : « Au cours des deux dernières années, un sentiment négatif s’est manifesté à l’égard de l’un de nos alliés les plus précieux, la France, comme en témoignent les médias sociaux et les médias en général. »

« Une grande partie de ce sentiment négatif a été alimentée par la désinformation de la Fédération de Russie. »

Il a ajouté : « Nous devons faire passer notre message. »

George Bota, analyste en technologie et en information basé à Johannesburg, est du même avis.

« Les États-Unis sont loin derrière la Chine, et même la Russie, à tous égards en Afrique. »

« Ils doivent se réveiller. Ils dorment au volant. Ils ne financent pas leurs propres agences de presse sur le continent, sans parler des autres médias. »

« À ce stade, ils ne semblent pas comprendre l’importance de l’information à notre époque. C’est d’autant plus étonnant que le monde entier sait à quel point les messages et l’image sont devenus importants dans le monde moderne », a-t-il déclaré.

« La communication permet de gagner les cœurs et les esprits. Si vous n’avez pas les moyens de communiquer les bons messages aux gens, vous ne pouvez pas raconter votre histoire. Si vous ne gagnez pas les cœurs et les esprits, peu importe le bien que vous faites, personne ne le sait. »

Il a fait référence au projet de corridor de Lobito de l’administration Biden, annoncé en mai 2023, avec un engagement initial de 360 millions de dollars (334 millions d’euros).

Les États-Unis construisent une ligne ferroviaire de 550 km de chemin de fer et 258 km de routes en Zambie pour acheminer les métaux et minéraux extraits en République démocratique du Congo (RDC) vers l’Amérique et l’Europe via un port situé à Lobito, sur l’Atlantique, en Angola.

« L’acheminement de ces ressources précieuses de la ceinture de cuivre d’Afrique centrale vers les marchés occidentaux est essentiel pour les États-Unis et l’Europe, en particulier dans le cadre de la transition énergétique », a déclaré le consortium Trafigura, qui est impliqué dans le projet.

M. Bota a déclaré : « Il s’agit du plus grand projet d’infrastructure jamais réalisé par les États-Unis, et il permettra à de nombreuses personnes en Afrique de gagner leur vie. »

« Or, les Africains n’en savent rien. Ce projet n’est pas ‘vivant’ pour eux. C’est comme s’il n’existait pas. »

« Les Chinois financent des journalistes pour couvrir leurs projets d’infrastructure. Les États-Unis doivent faire de même. »

« Jouer à des jeux de guerre avec les armées africaines de temps à autre ne permet pas de gagner les cœurs et les esprits du public. »

« Les États-Unis doivent commencer à combattre le feu par le feu dans les espaces d’information africains, sinon ils mourront ici. »

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