Le régime chinois sape les sanctions internationales contre la Russie en lui fournissant des fonds et des armes, prolongeant ainsi la guerre du Kremlin en Ukraine.
Moscou a entamé la plus vaste expansion militaire depuis la fin de la guerre froide. Le Parti communiste chinois (PCC) fournit à la Russie des machines-outils, de la microélectronique, des turboréacteurs pour drones, de la technologie pour missiles de croisière, de la nitrocellulose et d’autres produits et technologies essentiels utilisés dans la production d’armes pour la guerre en Ukraine.
Le financement et les exportations de l’État-parti chinois stimulent la fabrication de missiles, de chars et d’avions en Russie. Les entreprises chinoises fournissent à Moscou des drones capables de transporter des obus de 120 mm. La Russie utilise même des moteurs de drones achetés sur AliExpress, une importante société chinoise de commerce électronique.
Des sociétés chinoises, dont Wuhan Global Sensor Technology Company, Wuhan Tongsheng Technology Company et Hikvision exportent des composants optiques que la Russie utilise dans ses chars et ses véhicules blindés. D’autres sociétés chinoises, telles que iRay Technology et North China Research Institute of Electro-Optics fournissent également à Moscou des optiques de qualité pour les véhicules blindés. Depuis 2021, les importations russes de semi-conducteurs chinois ont plus que doublé.
La décision des pays occidentaux de ne pas vendre de technologies avancées à la Russie s’est avérée une aubaine pour la Chine, qui assure aujourd’hui 90% des importations de microélectronique de la Russie. En outre, les importations de nitrocellulose chinoise – un ingrédient hautement inflammable essentiel à la production d’explosifs – ont permis à la Russie de presque tripler sa production de munitions d’artillerie par rapport à celle des États-Unis et d’Europe.
Le soutien du PCC permet à la Russie de maintenir le fonctionnement de ses chaînes d’assemblage et de produire des armes à grande vitesse. En même temps, l’Ukraine connaît une pénurie d’armes et de munitions. Un autre avantage pour la Russie est que la guerre ne se déroule pas sur son territoire, ce qui facilite le fonctionnement de ses usines. L’Ukraine, en revanche, est le théâtre de différentes batailles, tandis que ses usines et centrales électriques sont systématiquement exposées aux attaques russes.
La conscription des jeunes pour la guerre a également eu un impact négatif plus important sur l’Ukraine que sur la Russie. La population russe s’élève à 144 millions d’habitants, alors que l’Ukraine n’en compte que 38 millions. Environ un million d’Ukrainiens, volontaires et conscrits confondus, servent actuellement dans l’armée. En décembre, Vladimir Poutine a ordonné l’augmentation des effectifs de l’armée russe à 1,3 million de soldats. Ainsi, un nombre beaucoup plus important de jeunes Russes sont disponibles pour travailler dans les usines de fabrication d’équipements militaires.
Stimulée par les importations d’équipement militaire chinois ainsi que par l’argent provenant du commerce avec la Chine et de ses investissements, la machine militaire russe a retrouvé son niveau d’avant-guerre.
La guerre russo-ukrainienne est devenue une guerre d’usure. L’Europe et les États-Unis ont soutenu l’Ukraine – militairement et économiquement moins puissante que la Russie – afin qu’elle tienne le plus longtemps possible et puisse épuiser les Russes. On pensait que les sanctions économiques casseraient l’économie russe tandis qu’une guerre prolongée épuiserait le matériel militaire, les munitions et le personnel russes. On espérait qu’en fin de compte Poutine ne serait plus en mesure de poursuivre la guerre. Cependant, le soutien du régime chinois s’est avéré être une bouée de sauvetage pour Moscou.
Le soutien apporté par la Chine à l’économie russe et dans le domaine de production de matériel militaire a également stimulé une course aux armes non conventionnelles (nucléaires, biologiques, chimiques, etc.), engageant les pays occidentaux à une épreuve de force avec Pékin en matière de dépenses. L’aide financière envoyée à l’Ukraine par les pays qui la soutiennent pèse sur leur économie et leur base industrielle. Cependant, les bénéfices du commerce avec la Russie et des investissements rapatriés en Chine, ainsi que le soutien diplomatique russe aux Nations unies contribuent à la réalisation de la stratégie d’expansion économique mondiale du PCC.
En fait, les échanges commerciaux soutenus avec la Russie permettent à Pékin d’acquérir des combustibles fossiles russes à des prix réduits. Cela stimule le développement de l’économie chinoise et permet à Pékin d’offrir ses produits à un prix en dessous des prix des pays qui se procurent du pétrole, du gaz et d’autres sources d’énergie aux taux du marché mondial.
Les charges financières qui pèsent sur l’Occident, combinées à la militarisation accrue de la Russie, rendent l’Europe et le monde entier moins sûrs. Pékin aide également la Russie en utilisant ses satellites et ses capacités d’espionnage, ce qui accroît en même temps les capacités de collecte de renseignements du PCC et augmente la menace d’être exposé à son espionnage.
L’administration de Joe Biden a mis en garde contre la politique de l’État-parti chinois en déclarant qu’elle est « préoccupée par le rôle que jouent les sociétés, y compris celles de la République populaire de Chine, dans l’approvisionnement militaire de la Russie », en adressant des avertissements à la Chine et en convoquant des réunions des alliés des États-Unis pour discuter des moyens de mettre fin au soutien de la Chine à la Russie.
Toutefois, les rouages de la justice internationale tournent très lentement. L’expérience a montré que les sociétés chinoises contourneront presque immédiatement toute nouvelle restriction imposée à la Chine et n’auront que peu, voire pas du tout, d’impact sur la réduction de l’accès de la Russie aux armes et aux munitions.
Étant donné que l’Ukraine mène une guerre défensive et n’aurait pas l’intention d’envahir et d’occuper Moscou, la seule façon de mettre fin à cette guerre est d’obliger Poutine de l’abandonner, ce qui ne se produira que lorsqu’il décidera que la Russie n’est plus capable de la continuer. Le soutien continu du régime chinois repousse ce moment à une date lointaine et hypothétique, qui pourrait ne jamais arriver.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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