Le responsable administratif de la région autonome du Tibet, ancien chef du Département de la sécurité publique du Tibet, devenu député de l’assemblée populaire de la région, a été évincé récemment, selon les médias officiels.
L’agence anti-corruption du régime a annoncé, le 26 juin, sur son site web que Le Dake avait été arrêté et mis en examen pour « violations graves de la discipline et de la loi », selon les termes employés par le Parti communiste pour désigner les accusations de malversations et de corruption.
Comme dans la plupart des annonces de corruption, le Commission centrale d’inspection et de discipline n’a pas donné plus de détails sur le cas de Le Dake ni sur les soupçons portés sur lui. En revanche, les sites web d’actualité chinoise basés à l’étranger sont au fait des subtilités des luttes politiques en Chine. Ainsi, les relations étroites et durables entre Le Dake et Zeng Qinghong, le célèbre bras droit de l’ancien dirigeant Jiang Zemin, n’ont pas échappé aux médias étrangers. Jusqu’en 2007 Zeng Qinghong était membre de l’élitiste Comité permanent du Politburo (Bureau politique du Parti communiste chinois), et a dirigé le Département de l’organisation du Parti communiste chinois qui est l’organe chargé du contrôle de la dotation de postes au sein du Parti. Zeng Qinghong a eu un rôle important dans le renseignement au niveau international.
Selon la publication d’actualité basée à l’étranger Bowen Press, qui est affiliée à Boxun, connu pour s’infiltrer dans les causeries politiques, l’affaire de Le Dake est liée à Yang Jinshan, ancien commandant des forces militaires du Parti au Tibet. Bowen Press qualifie Yang Jinshan de client de Xu Caihou, l’une des anciennes personnalités les plus puissantes des forces militaires, qui a été purgé avant de décéder l’an dernier.
L’éviction de Le Dake par les enquêteurs anti-corruption semble soudaine. Deux jours avant, il avait été aperçu et semblait mener son quotidien.
Le Dake a fait presque toute sa carrière dans le dispositif chinois de la sécurité publique. Il a commencé en tant qu’officier de la sécurité publique dans la province Jiangxi avant de finir à la tête du Département de la sécurité publique du Tibet, poste qu’il occupa jusqu’en 2012. Il est originaire d’un village de Jiangxi, proche du village natal de Zeng Qinghong. Selon le média chinois Duowei, Le Dake aurait fait carrière sous l’aile de Zeng Qinghong.
La répression du mouvement des indépendantistes tibétains par le Bureau de la sécurité publique locale a été la plus sévère au cours du mandat de Le Dake en tant que chef de la sécurité publique, selon Bowen Press.
Le cas de Le Dake s’ajoute à la série de purges de fonctionnaires de la sécurité publique. Avant lui, Liang Ke travaillant pour Pékin, ainsi que Lu Zhongwei et Ma Jian, tous deux ministres adjoints de la sécurité d’Etat, ont été interrogés et inculpés pour corruption. Duowei note la similitude entre les rôles de Ma Jian et Le Dake, qui ont fait partie d’une dizaine d’agents du renseignement que Zeng Qinghong avait semé dans le pays, et dont les services avaient été fructueux bien plus tard.
D’autres personnes ont été évincées, ou soi-disant « interrogées », au sein du cercle politique qui comprend le vice-président de la Conférence consultative politique du peuple, Su Rong, et Liu Zhenya, dont le fils a été largement médiatisé pour avoir fait fortune sous la protection de Zeng Qinghong.
Article original : Fall of Top Tibet Official Seen to Implicate China’s Former Vice Chair
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