Une centaine de pays ont voté en faveur de la régulation du commerce international des requins makos, très recherchés pour leur chair et leurs ailerons, lors de la conférence CITES qui se penchait dimanche sur plusieurs espèces marines.
La pêche menace le requin mako
Le requin mako, le plus rapide au monde et qui vit en Atlantique, Méditerranée, Pacifique Nord et océan Indien, est la cible de flottes de pêche puissantes. Il a pratiquement disparu en Méditerranée et sa population a fortement diminué ailleurs.
Le Mexique a présenté une proposition pour inscrire le requin taupe-bleu et le petit requin taupe (aussi dénommés mako) à l’annexe II de la conférence CITES, qui fixe les règles du commerce international de plus de 35.000 espèces de faune et de flore sauvages.
La proposition a donné lieu à de vifs débats avant d’être adoptée par 102 voix (40 contre), lors d’un vote à bulletin secret.
« La pêche est la principale menace à laquelle sont soumises ces requins », a relevé le délégué de l’Union européenne, qui soutenait cette mesure. « Des mesures de gestion beaucoup plus fortes sont nécessaires » que des tentatives nationales pour réduire la surpêche, a-t-il argumenté.
A l’inverse, des pays opposés à cette inscription, comme le Japon ou la Chine, ont fait valoir que les données scientifiques sont insuffisantes ou ne démontrent pas un déclin de l’espèce ou encore que leur commerce est déjà géré par les organisations intergouvernementales de pêche.
17 espèces de raies et requins étaient classées à risque d’extinction
Les délégués représentant plus de 180 pays, réunis à Genève pour 12 jours, ont aussi voté pour le classement de la famille des raies guitares (Rhinobatidae) et les raies de la famille Rhinidae à l’annexe II, soit au total 18 espèces de raies et de requins.
« Il y a un véritable élan global pour sauver ces espèces », a salué Megan O’Toole, de l’ONG Ifaw. « Il y a maintenant de l’espoir », a jugé Luke Warwick de Wildlife Conservation Society (WCS).
Ces votes devront être confirmés en séance plénière d’ici le 28 août, date de la clôture de la CITES. Si c’est le cas, le commerce international de ces espèces ne sera pas totalement interdit mais fera l’objet de permis d’exportation ou un certificat de réexportation à condition qu’il ne nuise pas à leur survie dans la nature.
La CITES peut imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles.
En mars, une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) avait révélé que 17 espèces de raies et requins sur les 58 dernièrement évaluées étaient classées à risque d’extinction, avec des craintes très fortes pour le requin mako et le petit requin-taupe.
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