200 policiers en colère jettent leurs menottes à terre à Bobigny: la colère des policiers ne faiblit pas contre Christophe Castaner, au point que désormais leurs syndicats demandent à être reçus par le chef de l’Etat.
Des policiers en colère, d’autres présidents ou ministres de l’Intérieur ont dû en affronter par le passé. Mais ce nouvel épisode intervient dans un climat de défiance vis-à-vis de l’exécutif, des rumeurs de remaniement et une longue séquence de manifestations et de sollicitations des forces de l’ordre, des « gilets jaunes » au contrôle du confinement en passant par le mouvement contre la réforme des retraites.
Il survient en outre la veille de nouvelles manifestations contre les violences policières et le racisme et 48 heures avant une allocution du président Emmanuel Macron.
« On est venu dire au président Macron qu’il doit soutenir, respecter, considérer sa police (…) La police n’est pas raciste, la police est républicaine (…), elle ne choisit pas sa délinquance, elle ne choisit pas la couleur de la délinquance (…) et elle sauve des vies quelle que soit la couleur de la peau de l’individu« , s’est agacé vendredi Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, à deux pas de l’Elysée.
Un peu partout en France, depuis jeudi, les policiers organisent des actions diverses et symboliques, comme jeter à terre leurs menottes, pour clamer leur ras-le-bol et leur demande de soutien de la part de l’exécutif. Ainsi, jeudi soir plus de 200 agents se sont délestés de leurs menottes devant la préfecture à Bobigny.
Des policiers jettent leurs menottes à terre pour exprimer leur colère pic.twitter.com/CdCXbks5v8
— BFMTV (@BFMTV) June 11, 2020
?? FLASH – Des #policiers jettent leurs menottes à terre, pour protester contre les déclarations de Christophe #Castanet sur les #ViolencesPolicieres, et la « tolérance zéro » qu’il souhaite imposer. (?: @CharlesBaudry) pic.twitter.com/x1qxkh065G
— La Plume Libre (@LPLdirect) June 11, 2020
Pour Patrice Ribeiro du syndicat Synergie, on « conspue la police ». « Pourquoi ? Parce qu’au plus haut niveau de l’Etat on a peur d’une minorité agissante (…), on voudrait que les politiques, au premier rang desquels le président de la République, nous apportent leur soutien, il doit nous recevoir », a-t-il dit.
Le succès de la manifestation à l’appel du comité Traoré, qui a rassemblé le 2 juin à Paris 20.000 personnes, a surpris et frappé l’exécutif. Si bien que le président Macron a demandé à Christophe Castaner d’agir et de renforcer les règles de déontologie de la police.
C’est ainsi que lundi le ministre a prôné la « tolérance zéro » envers le racisme dans les rangs de la police et l’interdiction d’une technique d’interpellation sans la mise en oeuvre d’une autre méthode. Le lendemain, il autorisait les manifestations contre les violences policières justifiant que l’émotion dépassait les règles juridiques, ce qui a déclenché la colère des policiers.
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