Alors que la France a connu plusieurs sortes de régimes politiques, qui n’ont cessé d’alterner les uns avec les autres au XIXe siècle, les États-Unis ont toujours vécu sous un seul et même système politique : le républicanisme constitutionnel.
Il y a eu jusqu’à présents cinq constitutions républicaines différentes dans notre pays, contre une seule outre-Atlantique : celle de 1787. L’essor fulgurant des États-Unis au XIXe et XXe siècles, l’incomparable prospérité qu’ils ont atteinte au cours de la même période, ne s’expliquent-ils pas, au moins en partie, par la force de la Constitution américaine, « le monument institutionnel le plus parfait pour la défense de la liberté », ainsi que l’écrit Pascal Salin (Français, n’ayez pas peur du libéralisme, 2007, p. 280), « imaginée par des hommes profondément désireux de défendre la liberté individuelle » ?
Même s’ils restent aujourd’hui le pays incarnant plus que tout autre l’idéal de liberté (bien que Heritage Foundation les classe 25e seulement pour la liberté économique), force est de constater que les États-Unis d’aujourd’hui se sont considérablement éloignés de ce qu’ils avaient été durant les 150 premières années de leur histoire. Le poids de l’État fédéral (Big Government) n’a cessé d’y croître, en particulier depuis le New Deal de Franklin Roosevelt. Cette tendance s’est poursuivie sous Obama, et encore dernièrement, depuis l’arrivée au pouvoir de Biden. À l’instar de Roosevelt qui voulait adopter une nouvelle Déclaration des droits (économiques et non plus politiques : droits au logement, au travail, à l’éducation, etc., qui impliquent nécessairement de prendre aux uns – les « riches » – pour le redistribuer aux autres ), nombre de démocrates radicaux insistent aujourd’hui sur le fait que la Constitution américaine serait un « document vivant » (living document), que l’on pourrait librement amender en fonction de l’évolution de la société et de ses besoins. Beaucoup rêveraient en fait de changer de constitution, mais étant donné que celle-ci constitue le ciment même des États-Unis, ils en sont réduits à espérer changer la Constitution. (Un Américain m’a même dit que la Constitution était selon lui tout à fait archaïque et qu’il serait grand temps de la remplacer…)
Selon un sondage de 2020, 57% des démocrates interrogés pensent que la Constitution américaine est « enracinée dans le racisme », et 64% considèrent qu’il s’agit d’un « document sexiste ». Soyons clairs : il s’agit là d’un énième alibi avancé par les démocrates les plus à gauche pour atteindre leur but ultime : vider la Constitution américaine de sa substance libérale et individualiste pour la remplacer par une approche beaucoup plus collectiviste de la société.
Article écrit par Matthieu Creson. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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