La Corée du Nord montre qu’elle peut désormais frapper « partout dans le monde »

29 novembre 2017 12:57 Mis à jour: 30 avril 2021 15:15

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a estimé que le test balistique intercontinental effectué mercredi par la Corée du Nord montrait qu’elle pouvait désormais frapper « partout dans le monde ».

(JUNG YEON-JE/AFP/Getty Images)

Les militaires américains et les experts se basent pour faire cette analyse sur l’altitude du tir, jamais atteinte jusqu’ici par le régime de Pyongyang. Pour les États-Unis, il s’agit d’un nouveau défi lancé à leurs capacités de défense antimissile pour protéger le territoire américain et celui de leurs alliés.

Séoul (Corée du Sud), mercredi 29 novembre 2017. Des habitants de Pyongyang réagissent au lancement applaudissent à l’annonce du tir du nouveau missile balistique nord-coréen. Le dictateur Kim Jong-un affirme que son pays a réalisé son objectif de devenir un Etat nucléaire. (KIM WON-JIN/AFP/Getty Images)

 


(KIM WON-JIN/AFP/Getty Images)

Augmentation spectaculaire des capacités du régime nord-coréen

Les responsables militaires américains n’ont pas donné de détails sur les affirmations de Jim Mattis concernant l’altitude du tir. Mais le 4 juillet, après un test qualifié par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un de « cadeau » aux « salauds d’Américains », l’altitude atteinte par la fusée nord-coréenne avait été estimée à 2.802 km pour une distance parcourue de 933 km.

David Wright, expert et codirecteur de l’Union of Concerned Scientists, évoque des informations selon lesquelles l’engin se serait élevé de plus de 4.500 km ce qui lui donnerait un immense rayon d’action. « Si ces chiffres sont corrects, en volant sur une trajectoire normale et pas sur une trajectoire en cloche, ce missile pourrait avoir une portée de plus 13.000 km », estime le scientifique sur le blog de son organisation.

« Un tel missile aurait un rayon d’action suffisant pour atteindre Washington D.C. et en fait n’importe quelle partie des États-Unis continentaux », ajoute-t-il.

Après le test balistique du 4 juillet, les experts avaient estimé que l’Alaska était à portée de tir des Nord-Coréens. Si les informations sur l’altitude du tir de mercredi sont confirmées, cela marquerait une augmentation rapide et spectaculaire des capacités du régime de Kim Jong-Un.

La grande crainte de Washington et ses alliés est que les Nord-Coréens puissent un jour équiper un de leurs missiles d’une tête nucléaire.

Technologies pour se protéger contre les missiles balistiques

Les États-Unis ont dépensé des milliards de dollars pour développer des technologies capables de les protéger contre des missiles balistiques. Et ils restent convaincus de l’efficacité de ces systèmes.

« L’alliance entre les États-Unis et la Corée du Sud reste confiante dans sa capacité à se défendre contre la menace de la Corée du Nord », a déclaré un porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning, peu après le dernier tir nord-coréen.

Les Américains et leurs alliés disposent en effet d’une gamme de technologies, mais aucune n’est complètement infaillible.

Face aux missiles intercontinentaux, ils disposent du système GMD (Ground-based Midcourse Defense), installé à Fort Greely, à environ 160 km de Fairbanks, en Alaska et sur la base de Vandenberg, en Californie. Cet élément-clé de la défense antimissile américaine a été testé avec succès en mai en Californie mais il avait eu des performances plus mitigées auparavant et pourrait être débordé en cas de tir de missiles en rafale.

Outre le système GMD, les États-Unis et leurs alliés ont aussi à leur disposition le système AEGIS, pour Aegis Ballistic Defense System.

Il s’agit d’un dispositif embarqué sur des navires comprenant des radars et des capteurs extrêmement sensibles qui fournit des informations aux systèmes contre les missiles intercontinentaux GMD en Alaska et en Californie. Mais AEGIS a également sa propre capacité à intercepter des missiles de plus courte portée.

Certains experts estiment qu’AEGIS pourrait avoir un jour la capacité d’intercepter dans certaines circonstances des missiles intercontinentaux.

Les États-Unis ont également commencé à déployer en Corée du Sud des systèmes THAAD (Terminal High Altitude Area Defense), capables de détruire des missiles de portées courtes, moyennes et intermédiaires dans la phase finale de leur vol.

Ce déploiement avait suscité le mécontentement de la Chine qui y voit un facteur de déstabilisation de la péninsule coréenne.

Les Américains et leurs alliés de Corée du Sud et du Japon peuvent aussi compter sur des batteries de missiles Patriot Advanced Capability-3. Ils sont surtout destinés à affronter des menaces régionales et auraient des effets limités face à des tirs intercontinentaux.

En Europe, les alliés des États-Unis possèdent également des systèmes antimissiles, mais ils sont concentrés sur la menace d’armes de courte portée venant potentiellement de Russie ou du Moyen-Orient.

I.M. avec AFP

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