La Corée du Nord continue à pratiquer des exécutions publiques mais s’efforce désormais de les rendre invisibles au monde extérieur, a rapporté une organisation basée à Séoul, qui suggère que Pyongyang se soucie davantage de son image à l’étranger.
Cette organisation, Transitional Justice Working Group (TJWG), a analysé des images satellite et recueilli 442 témoignages concernant 23 personnes fusillées ou pendues en public depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un en décembre 2011.
Empêcher toute information de filtrer à l’extérieur
Des transfuges nord-coréens ont raconté que ces exécutions s’étaient déroulées sur des sites étroitement surveillés, les autorités faisant le maximum pour empêcher toute information de filtrer à l’extérieur, selon un rapport de TJWG publié mercredi.
« Ces dernières années, la Corée du Nord semble choisir de façon stratégique des sites éloignés des zones frontalières pour procéder à ces exécutions », indique cette organisation de défense des droits humains.
« De plus, la surveillance et le contrôle des spectateurs lors de ces événements sont resserrés pour éviter que des informations sur les exécutions publiques soient diffusées hors du pays », ajoute-t-elle, avançant comme raison la « plus grande surveillance internationale » sur les violations des droits humains en Corée du Nord.
Les familles des condamnés forcées d’assister aux exécutions
La Corée du Nord est accusée depuis longtemps de pratiquer des exécutions publiques afin de soumettre la population par la terreur. Kim Jong Un a même fait mettre à mort plusieurs de ses proches conseillers, notamment son puissant oncle Jang Song Thaek en 2013.
La Corée du Nord nie ces accusations, qu’elle qualifie de mensonges propagés par les transfuges, et affirme respecter les droits de l’Homme. Le pays ne publie aucune statistique sur la peine de mort.
Sur les 23 exécutions rapportées par TJWG, 21 ont eu lieu par fusillade et les deux autres par pendaison. Elles se sont souvent déroulées devant des centaines de spectateurs, et les familles des condamnés étaient forcées d’y assister.
Sept des personnes mises à mort avaient été condamnées pour avoir distribué ou regardé des vidéos en provenance de Corée du Sud, strictement interdites par le régime.
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