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La corruption affaiblit l’efficacité au combat de l’armée chinoise

janvier 4, 2022 23:10, Last Updated: janvier 4, 2022 23:10
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La corruption est un phénomène très répandu dans l’armée chinoise, chez les officiers, y compris les généraux. Leur capacité à gravir les échelons ne repose pas sur leurs états de service ou sur leurs prouesses militaires, mais bien plus sur la corruption et leurs influences.

Selon les observateurs, l’absence d’un leadership compétent risque désormais de nuire gravement aux capacités de combat de la Chine.

Selon l’agence de presse d’État Xinhua citant trois grands généraux de l’Académie des sciences militaires dans un article du 10 mars 2015, dans l’armée chinoise, tous les postes et les rangs ont été vendus à des prix annoncés.

« Un commandant d’un district militaire a soudoyé Xu Caihou [alors vice-président de la Commission militaire centrale (CMC)] à hauteur de 20 millions de yuans [2,78 millions d’euros] pour obtenir un poste supérieur. Xu Caihou a ensuite promu celui-ci, plutôt qu’un autre commandant qui venait de le soudoyer pour 10 millions de yuans [1,39 millions d’euros] », a dévoilé le général de division Yang Chunchang.



Xu Caihou (à droite), ancien vice-président de la Commission militaire centrale, parle à Bo Xilai, ancien membre du Politburo, lors de la session d’ouverture de l’Assemblée nationale populaire au Grand Hall du Peuple à Pékin, le 5 mars 2012. (Liu Jin/AFP/Getty Images)

Dans l’armée chinoise, il n’y a qu’un seul général avec une véritable expérience du combat. Le général Li Zuocheng, 68 ans, a servi pendant la guerre du Vietnam en 1979 en tant que directeur d’une compagnie composée d’une centaine de soldats. Li Zuocheng est le chef d’état-major interarmées de la CMC.

« Ils ont acheté leur poste. Ils ne passeront pas leur vie à se battre », a déclaré Zhou Meisen, scénariste de la série télévisée de propagande anticorruption « Au nom du peuple », au média d’État le Quotidien du peuple, le 6 avril 2017. « Une fois qu’il y a une guerre, qui sera capable de se battre ? Qui sacrifiera sa vie pour défendre le pays ? »

« Un général peut toujours diriger l’armée alors qu’il n’a aucune expérience du combat. Il peut apprendre dans les livres et les exercices militaires », a déclaré Tang Jingyuan, commentateur des affaires chinoises basé aux États-Unis, à Epoch Times le 17 décembre. « Mais si les généraux et les officiers ont reçu leurs positions et leurs rangs grâce à des pots-de-vin, ils n’ont pas les connaissances et les capacités nécessaires pour commander l’armée afin de combattre dans une guerre. »

Des délégués militaires chinois arrivent au Grand Hall du Peuple avant la troisième session plénière de l’organe législatif de la Chine, l’Assemblée nationale populaire (ANP), à Pékin, le 12 mars 2015. (Feng Li/Getty Images)

Tang Jingyuan a ajouté que, par conséquent, les officiers et les soldats chinois ne se concentreront pas sur l’amélioration de leurs compétences, sachant qu’ils doivent acheter la position et les rangs qu’ils espèrent atteindre.

« Combattre n’est pas un jeu », a déclaré Tang Jingyuan. « Une fois qu’il y a une guerre, ces officiers et soldats ne peuvent pas se battre. »

Une faible capacité de combat

Les cas de licenciement de généraux sont devenus courants sous le régime de Xi Jinping.

Le 29 avril, le régime chinois a annoncé que le général de division Song Xue, ancien chef d’état-major adjoint de la marine chinoise, était soupçonné d’une « violation grave de la discipline et de la loi » et tout juste démis de ses fonctions le 8 avril.

Or Song Xue était un personnage clé, le principal responsable de la rénovation du Liaoning, le premier porte-avion acquis par l’armée chinoise, en charge aussi de la formation du personnel. Les commentateurs chinois d’outre-mer affirment que Song Xue était impliqué dans la corruption entourant le projet Liaoning. Il a été puni parce que le porte-avions n’a pas l’efficacité de combat qu’un porte-avions est censé avoir.

Le 26 avril, le groupe d’attaque du porte-avions Liaoning – qui compte trois destroyers, une frégate et un navire de ravitaillement – n’a pas réussi à empêcher un destroyer de classe Arleigh Burke de la marine américaine d’entrer au milieu de sa formation alors qu’il naviguait en mer des Philippines.

Le porte-avions chinois Liaoning (au centre) participe à un exercice militaire en mer de Chine méridionale, le 2 janvier 2017. (STR/AFP via Getty Images)

« L’armée chinoise est devenue une flaque de boue, sans efficacité au combat », a déclaré Luo Yu, fils de l’ancien général révolutionnaire chinois Lou Ruiqing, à Epoch Times le 14 novembre 2017. « Aucun fonctionnaire ou officier chinois qui ne soit pas impliqué dans la corruption, c’est un problème systématique. »

« Il n’y a aucun moyen d’arrêter la corruption dans l’armée chinoise. »

Dans ses remarques, Zhou Meisen a cité un exemple d’officiers détournant les fonds de l’armée.

« Lors d’un exercice militaire, ils [les officiers] ont vendu les véhicules et l’essence », a-t-il dévoilé. « Ils ont ensuite déclaré que les véhicules avaient été détruits pendant l’exercice et que l’essence avait été utilisée. Les fonds supplémentaires vont alors dans les poches des officiers. »

Dans un autre exemple, Zhou Meisen a noté que lors d’un exercice militaire, « les soldats n’ont tiré que 10 canons lors de l’exercice, mais ils ont déclaré que 100 canons avaient été utilisés. »

« La corruption est trop grave pour être décrite », a-t-il reconnu. « Pour reprendre leurs mots [ceux des officiers], [l’armée] est toute sombre de la surface à l’intérieur. »

Le 18 août, le site dwnews.com, basé à Pékin, a rapporté que le général Zhang Yang, qui se serait suicidé, était surnommé « Gunny Sack Zhang » (Zhang sac de jute) parce qu’il avait l’habitude de mettre de l’argent dans des sacs de jute et de les utiliser pour soudoyer des officiers supérieurs ou recevoir des pots-de-vin d’officiers subalternes. Zhang Yang avait donné à chacun des vice-présidents de la CMC de l’époque, les généraux Guo Boxiong et Xu Caihou, 25 millions de yuans (3,5 millions d’euros) en espèces, en une fois.

« Seuls quelques généraux sont morts sur les champs de bataille depuis que le Parti communiste chinois (PCC) a lancé sa première guerre, le soulèvement de Nanchang, le 1er août 1927, jusqu’à la guerre de Corée [qui s’est terminée par une trêve le 27 juillet 1953] », a confié Zhou Meisen au Quotidien du Peuple en 2017.

Corruption et remplacement

La lutte contre la corruption a été la principale tâche du dirigeant chinois Xi Jinping après avoir pris le poste de président de la Commission militaire centrale (CMC) en 2012. Xi Jinping, le commandant suprême de l’armée chinoise, a mené une campagne de lutte contre la corruption pour renvoyer les généraux qui manquaient de loyauté et pour promouvoir de nouveaux généraux qui le soutiennent.

Le 16 juin 2018, dwnews.com a rapporté que les tentatives de Xi Jinping de réformer l’armée chinoise se heurtaient à une résistance.

« À l’heure actuelle, la situation de la lutte contre la corruption dans l’armée est encore sévère et complexe », a publié le média d’État People’s Liberation Army Daily le 13 avril 2020. « Le problème de la violation des règles et de la violation de la discipline se produit fréquemment. »

Le 28 août 2017, le général Zhang Yang, ancien directeur du département du travail politique de la CMC, et le général Fang Fenghui, ancien chef d’état-major interarmées, ont fait l’objet d’une enquête pour corruption et violation de la discipline.

Trois mois plus tard, le 25 novembre, Zhang Yang s’est suicidé. En octobre 2018, le PCC a radié Zhang Yang à titre posthume de la CMC et du Parti communiste, l’a dépouillé de son rang et a confisqué ses biens. Xinhua a rapporté que Zhang Yang possédait une très grande richesse inexpliquée et que son niveau de corruption était très élevé.

Fang Fenghui a été condamné à la prison à vie par un tribunal militaire chinois le 20 février 2019, pour les crimes de corruption et de possession d’énormes quantités de biens de sources inconnues.

La résidence du Henan de l’ancien général de la logistique militaire Gu Junshan à Puyang, dans la province du Henan, en Chine, le 17 janvier 2014. (AFP/Getty Images)

L’armée chinoise dispose de cinq commandements de théâtre d’opérations, chacun couvrant une région. Parallèlement, il existe des forces terrestres, une armée de l’air, une marine, une force des fusées, une force de soutien stratégique, une force de soutien du service conjoint et une force de police armée. Les troupes sont dirigées à la fois par les commandements des théâtres d’opérations et par les forces. En outre, l’Armée populaire de libération compte 25 districts militaires provinciaux et trois garnisons qui rendent compte directement à la CMC.

Le 6 septembre 2021, Xi Jinping a promu cinq généraux de corps d’armée au rang de général, ainsi qu’à des postes de commandement plus élevés. Il s’agit du commandant du théâtre occidental Wang Haijiang, du commandant du théâtre central Lin Xiangyang, du commandant de la marine Dong Jun, du commandant de l’armée de l’air Chang Dingqiu et du directeur de l’Université de défense nationale de l’APL Xu Xueqiang.

Deux mois plus tôt, le 5 juillet, Xi Jinping avait promu quatre autres généraux de corps d’armée au rang de général. Il s’agit du commandant du Commandement du théâtre occidental Xu Lingqi, du commandant du théâtre sud Wang Xiubin, du commandant de la force terrestre Liu Zhenli et du commandant de la force de soutien stratégique Ju Qiansheng.

Xi Jinping a changé le commandant du Commandement du théâtre occidental quatre fois en neuf mois. En décembre 2020, le commandant d’alors, Zhao Zongqi, a pris sa retraite. Xi Jinping a promu Zhang Xudong, alors commandant adjoint du commandement du théâtre central, pour prendre la relève. En juin, Zhang Xudong a été licencié pour cause de maladie. Xu Lingqi a repris le poste et a été remplacé en septembre par Wang. On ignore pourquoi Xi Jinping a renvoyé Xu Lingqi et où il se trouve.

« Xi Jinping n’a pas construit une armée qui lui soit loyale », a écrit Wang Youqun, chroniqueur pour l’édition en langue chinoise d’Epoch Times, le 8 septembre. « Xi Jinping a promu plus de 60 généraux depuis son arrivée à la tête de la CMC. Ces généraux contrôlent la CMC, cinq commandements de théâtre, sept forces et des académies militaires. Cependant, tous ces commandants nouvellement nommés ne lui sont pas fidèles, et c’est la raison pour laquelle il a continué à nommer de nouveaux commandants. »

Wang Youqun a également écrit que Xi Jinping a nommé la corruption comme raison de la destitution des généraux qui ne lui sont pas loyaux. En effet, la majorité des généraux sont impliqués dans des affaires de corruption, d’abus de pouvoir, d’extorsion, de fraude, de collusion et de détournement de fonds.


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