La Cour de cassation a définitivement écarté mercredi les accusations de viol de l’actrice Sand Van Roy contre Luc Besson en rejetant le pourvoi formé par celle-ci contre le non-lieu au bénéfice du cinéaste, selon une décision dont l’AFP a eu connaissance.
La plus haute juridiction judiciaire a en effet estimé qu’il n’y avait « aucun moyen de nature à permettre l’admission du pourvoi » et a donc prononcé sa non-admission. « Cette décision confirme le non-lieu en faveur de Luc Besson et entérine l’ensemble des décisions des cinq dernières années qui l’ont reconnu non-coupable », avec un non-lieu en décembre 2021, confirmé par la cour d’appel de Paris en mai 2022, a réagi Me Thierry Marembert, avocat du cinéaste.
« Elle met donc un terme définitif à cette procédure initiée en 2018, durant laquelle Luc Besson a été systématiquement innocenté par tous les magistrats qui ont examiné l’affaire. En tant qu’avocat, je me félicite de cette procédure exemplaire, laquelle a permis la manifestation de la vérité qui est que Luc Besson est innocent », a ajouté le conseil, qui avait reçu l’appui pour la procédure en cassation de Me Patrice Spinosi.
L’actrice veut saisir la Cour européenne des droits de l’homme
La plaignante, Sand Van Roy, a immédiatement réagi sur Twitter : « La Cour de cassation a décidé de ne pas admettre mon pourvoi, ce qui aboutit une nouvelle fois à ce que la justice française refuse de se pencher sur des éléments de preuve du dossier. » « Je continue les procédures en cours et je vais saisir la Cour européenne des droits de l’homme », a-t-elle ajouté.
Extrait de la décision belge l’affaire #LucBesson :“il semblerait que la plainte antérieure n’ait été traitée que de manière très insuffisante par la justice française,qui n’a pas du tout recherché la vérité de manière efficace à la suite de quoi une décision de non lieu a suivi” pic.twitter.com/b6lXSKrkD2
— Sand Van Roy (@SandVanRoy) June 21, 2023
Lors d’une audience le 24 mai sur le pourvoi, le rapporteur public avait proposé la non-admission du pourvoi, estimant que la défense remettait en cause « l’appréciation souveraine » de la cour d’appel, que ses arguments n’étaient pas sérieux et que la plus haute juridiction judiciaire française n’avait pas le droit de se prononcer sur la nécessité d’une enquête complémentaire.
L’avocate générale avait également prôné la non-admission, reprenant un argumentaire comparable à celui du rapporteur.
Deux versions différentes
Dans cette affaire emblématique de #MeToo version cinéma, l’actrice belgo-néerlandaise de 35 ans avait déposé une plainte pour viol le 18 mai 2018, quelques heures après un rendez-vous dans un palace parisien dont les protagonistes ont donné deux versions différentes.
Pour Sand Van Roy, l’influent cinéaste lui avait imposé une pénétration digitale, source d’évanouissement, malgré ses injonctions à arrêter. Une version selon elle accréditée par des constatations, le jour des faits, par les urgences médico-judiciaires.
Deux mois plus tard, l’actrice déposait une plainte contre le cinéaste pour d’autres viols et agressions sexuelles commis, selon elle, entre 2016 et 2018, épisodes d’une « relation d’emprise professionnelle » sous menaces de « rétorsion sur sa carrière d’actrice ».
Luc Besson a regretté une relation extra-conjugale dans un contexte de « subordination », alors que l’actrice avait tourné dans certains de ses films. Mais il a indiqué à deux reprises qu’il n’avait « pas le souvenir » d’une partie des faits dénoncés et relaté un rapport consenti empreint de « douceur ».
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