La Cour pénale internationale (CPI) refuse d’enquêter sur la minorité musulmane ouïghoure en Chine

Par Epoch Times avec AFP
14 décembre 2020 20:56 Mis à jour: 16 décembre 2020 09:31

Les procureurs de la CPI ont indiqué ne rien pouvoir faire d’un point de vue juridique sur la minorité musulmane ouïghoure en Chine.

Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) qui sont chargés de juger les personnes accusées de génocide, ont refusé d’enquêter sur la situation de la minorité musulmane ouïghoure dans la région chinoise du Xinjiang, la Chine n’étant pas membre de la CPI, selon un rapport publié le 14 décembre.

Le bureau de la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, a expliqué que s’agissant de faits commis en territoire chinois, et la Chine n’étant pas signataire du traité de Rome qui a créé la CPI en 2002, une telle enquête était impossible. « Cette condition préalable à l’exercice de la juridiction territoriale de la Cour ne semble pas réunie en ce qui concerne la majorité des cas présentés » par des membres de la communauté ouïghoure en exil, a fait valoir le bureau de la procureure dans son rapport.

En outre, en ce qui concerne des déportations forcées de populations ouïghoures vers la Chine en provenance du Tadjikistan et du Cambodge dénoncées par la communauté ouïghoure, le bureau de la procureure a estimé qu’« il n’y avait pas à ce stade d’éléments suffisants » pour lancer des enquêtes.

Les membres de la communauté ouïghoure en exil estimaient eux que le Tadjikistan et le Cambodge étant parties au traité de Rome et les faits s’étant déroulés sur leurs territoires, la CPI pouvait lancer des enquêtes sur ces déportations dénoncées.

Plus d’un million de Ouïghours internés dans des « camps »

Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une immense région de la Chine qui a notamment des frontières communes avec l’Afghanistan et le Pakistan. Régulièrement frappée par des attentats meurtriers, attribués par Pékin à des séparatistes ou des islamistes ouïghours, la région est sous haute surveillance policière.

Plus d’un million de personnes, principalement musulmanes, y ont été internées dans des « camps », accusent des organisations de défense des droits de l’Homme. La Chine affirme qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle », destinés à aider la population à trouver un emploi et ainsi l’éloigner de l’extrémisme et du terrorisme.

La communauté ouïghoure est également soumise à des stérilisations forcées, affirme dans une étude publiée d’Adrian Zenz, un chercheur allemand qui a déjà écrit plusieurs rapports sur les politiques chinoises au Xinjiang.

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