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Pass sanitaire en Guadeloupe : une situation « très explosive », « liée à un contexte très local », déclare Macron

novembre 23, 2021 12:00, Last Updated: novembre 23, 2021 12:54
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Rétablir l’ordre au plus vite ou s’atteler à des mesures sociales d’envergure : droite et gauche conviennent de l’urgence d’agir en Guadeloupe, secouée par une crise violente qui pose un défi à l’exécutif à cinq mois de la présidentielle.

Face à un mouvement de contestation du pass sanitaire et de l’obligation vaccinale des soignants, qui a rapidement dégénéré en violences urbaines, le gouvernement a tenté de réagir vite et fermement par un couvre-feu, 200 renforts de policiers et gendarmes envoyés de métropole, dont 50 membres du GIGN et du Raid et une réunion avec les élus locaux lundi 22 novembre au soir en visio, en raison de la contamination au Covid-19 de Jean Castex.

Une situation explosive liée à un contexte local pour Emmanuel Macron

Le Premier ministre a « condamné avec la plus extrême fermeté » les violences. « J’ai donné toutes les instructions pour que l’ordre républicain soit rétabli », a-t-il martelé, en fustigeant ceux pour qui « il s’agit surtout désormais d’agresser » et de « piller ».

À proximité de la présidentielle, l’exécutif suit de très près une crise sociale dont les ressorts sont multiples. La situation est « très explosive », « liée à un contexte très local », à des « tensions historiques » mais aussi à « certains intérêts qui cherchent un peu à utiliser ce contexte et l’anxiété », a souligné Emmanuel Macron lundi en marge d’un déplacement à Amiens, assurant la Guadeloupe de la « solidarité » de la nation.

La majorité met comme préalable à toute négociation l’arrêt immédiat des violences et le respect de la loi.

« La Guadeloupe, c’est la France, donc la même loi doit s’y appliquer, à savoir l’obligation vaccinale pour les soignants », a insisté la présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée nationale Aurore Bergé sur France 2.

À droite, l’envoi de renforts de forces de l’ordre a été salué.

Les positionnements des candidats à la présidence

« Il faut une réponse sécuritaire », car « les émeutes, certains fauteurs de troubles (…), les barricades, les pillages », sont « déconnectés de la situation sanitaire », a souligné Xavier Bertrand, candidat à l’investiture LR.

« Ensuite, le dialogue avec les élus, mais sur place », a-t-il ajouté sur France Inter, regrettant que le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu ne se soit pas rendu en Guadeloupe.

La nécessité d’un dialogue

Sa concurrente à droite, Valérie Pécresse, a insisté sur la nécessité de « s’appuyer sur les élus de terrain » pour « convaincre sur l’aspect sanitaire » de la vaccination. « La présidence verticale, ça ne marche pas, il faut utiliser les relais de confiance », a-t-elle résumé sur Cnews.

« Lorsqu’on est le gouvernement de la France et qu’on tient la République, on va sur place, on ne se planque pas à Paris », a aussi lancé le N.3 du parti LR Aurélien Pradié, sur LCP.

La candidate RN Marine Le Pen a certes appelé samedi à « rétablir l’ordre », mais aussi à « écouter la colère de nos compatriotes guadeloupéens », car « le pass sanitaire constitue la goutte d’eau qui fait déborder le vase ».

Traiter la racine sociale de la crise

À gauche, on insiste sur les racines sociales de la crise.

« C’est quoi l’ordre républicain quand un tiers de la Guadeloupe n’a même plus accès à l’eau courante », a interrogé le numéro deux de LFI Adrien Quatennens. Alors, « ça suffit d’invoquer la République pour justifier la répression ! », a-t-il lancé sur Twitter à l’adresse d’Aurore Bergé.

Changer la politique de désengagement de l’État vis-à-vis de ces territoires

Chez les écologistes, le candidat Yannick Jadot a jugé dimanche sur LCI « normal que l’État engage des forces pour rétablir la paix en Guadeloupe ».

Mais il a aussi pointé « la responsabilité de ce gouvernement » mais aussi « de l’État depuis plus longtemps que ça », qui s’est « pendant des décennies désengagé de ces territoires, laissant parfois les services publics, les situations sociales dramatiques, très loin des exigences qu’on a en métropole ».

Polémique dans le débat : son soutien à l’envoi de renforts policiers lui a valu les foudres du candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, qui a dit sur Twitter son « désaccord complet ».

« Le gouvernement est responsable du blocage de la situation après plus d’un mois de manifs sans dialogue et en suspendant les soignants non vaccinés. Les troupes et unités GIGN et raid envoyées signalent une intention détestable », a estimé M. Mélenchon.

 


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