La croissance de l’économie américaine a marqué le pas au deuxième trimestre par rapport au début de l’année mais a affiché un rythme encore solide et meilleur que prévu soutenue par la consommation des ménages.
En rythme annuel, l’expansion du Produit Intérieur Brut (PIB) des Etats-Unis s’est établie à 2,1% d’avril à juin, contre 3,1% au premier trimestre, alors que les analystes s’attendaient à 1,8%, selon la première estimation du gouvernement publiée vendredi
Elle a été tirée par la consommation des ménages qui a progressé à sa plus forte cadence en un an et demi (+4,3%), compensant le fait que les entreprises ont puisé dans leurs stocks plutôt que d’en produire de nouveaux et ont réduit leurs investissements (-0,6%).
Les échanges, handicapés non seulement par les incertitudes autour de la guerre commerciale menée par Donald Trump mais aussi par la faiblesse de l’économie mondiale, ont porté un coup à la croissance trimestrielle américaine. Les exportations ont ainsi chuté de 5,2%, leur plus mauvais score en neuf mois depuis que l’administration Trump a entamé son bras de fer commercial avec la Chine.
Mais les consommateurs ont davantage dépensé dans les voitures, l’habillement, l’alimentation et les restaurants. Les dépenses de consommation pèsent quelque 15.000 milliards de dollars en rythme annuel, dont deux tiers dans les services, pour un PIB total de 21.300 milliards.
Signe que ce relatif dynamisme de la consommation pourrait continuer au prochain trimestre, l’indicateur des ventes finales, qui exclut les stocks et est considéré comme une bonne mesure des dépenses des consommateurs, des entreprises et des services publics, a progressé de 3%, soit plus que le rythme général de la croissance.
Les dépenses du gouvernement qui ont fait un bond de 5%, le plus fort en dix ans, ont aussi largement participé à la croissance au deuxième trimestre. Elles ont été dopées par un rattrapage de dépenses liées au « shutdown » (fermeture partielle) des services administratifs intervenu à la fin de l’année dernière.
Ces chiffres meilleurs que prévu sont publiés avant la réunion monétaire de la Banque centrale (Fed) prévue la semaine prochaine et au cours de laquelle l’institut monétaire s’apprête, selon les marchés, à abaisser les taux pour soutenir l’activité. La Fed est surtout inquiète de l’inflation basse.
Le département du Commerce a par ailleurs publié vendredi une révision des comptes de la nation sur cinq ans. Elle montre que fin 2018, la croissance a été bien moins bonne qu’estimé (1,1% en rythme annuel au 4T au lieu de 2,2%) au moment où la Fed a décidé de relever les taux d’intérêt, ce qui lui a valu des reproches répétés de Donald Trump.
Cette réévaluation a donné aussi lieu à une révision à la baisse de la croissance en glissement annuel du dernier trimestre 2017 au dernier trimestre 2018. Celle-ci s’inscrit désormais à 2,5% au lieu de 3,1% estimés précédemment, bien en-dessous de la barre des 3% revendiquée par le président Donald Trump.
La croissance pour l’année calendaire 2018 n’a toutefois pas été révisée et reste à 2,9%. Le gouvernement publiera le 29 août une deuxième estimation du PIB du deuxième trimestre 2019.
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