Dans sa dernière prévision de budget, la Maison Blanche compte ajouter plusieurs milliers de milliards de dollars à la dette nationale du pays sur les dix prochaines années, alors que les déficits budgétaires connaissent déjà à des sommets historiques.
Les représentants de l’administration ont rendu public le cadre budgétaire de 7300 milliards de dollars du président américain Joe Biden pour l’exercice 2025, qui ambitionne de s’attaquer aux problèmes de la criminalité, la sécurité des frontières et du déficit fédéral.
M. Biden prévoit que le déficit public diminuera de 3000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, par le biais d’augmentations d’impôts sur les riches, de la suppression de niches fiscales et de « réduction des dépenses inutiles consacrées aux grandes sociétés pharmaceutiques et pétrolières et à d’autres intérêts particuliers ».
« Le budget du président améliore les perspectives budgétaires du pays et réduit les risques budgétaires à long terme en réduisant le déficit, en stabilisant les déficits et la dette en tant que part de l’économie à long terme, et en maintenant le poids économique de la dette dans le cadre des normes historiques », a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué.
Le gouvernement fédéral devrait enregistrer des déficits annuels de plus de 1000 milliards de dollars chaque année, soit environ 4 % du produit intérieur brut (PIB). Ce chiffre est supérieur de 20 % à la moyenne des 50 dernières années. Au total, les déficits budgétaires s’élèveront à 16.300 milliards de dollars, en raison de 86 600 milliards de dollars de dépenses et de 70.300 milliards de dollars de recettes.
Selon le budget du président, la dette nationale devrait atteindre 53.000 milliards de dollars d’ici 2034, soit plus de 123 % du PIB.
Selon les dernières données du ministère des finances, la dette nationale s’élève à près de 34.500 milliards de dollars, soit une augmentation d’environ 6.500 milliards de dollars depuis l’entrée en fonction de Joe Biden. Si les projections budgétaires pour l’exercice 2025 sont exactes, la dette nationale augmentera d’environ 53 % au cours des dix prochaines années, selon le plan du président.
Lors d’un discours de campagne en Géorgie le 9 mars, Biden a expliqué que la Réserve fédérale allait baisser ses taux d’intérêt, mais il n’a pas donné de calendrier. La banque centrale américaine s’est elle aussi abstenue de communiquer plus en détails sur le calendrier.
Inquiétudes sur les finances publiques
Plusieurs hauts responsables du Parti républicain ont fait part de leurs profondes inquiétudes.
« Le budget de M. Biden pour l’exercice 2025 alourdit notre dette de 8 trillions de dollars rien que pour les cinq prochaines années », a déclaré un sénateur de Floride. « Il ne s’agit pas d’un budget. Il s’agit d’une nouvelle flambée d’impôts et de dépenses inconsidérées, assortie d’une liste de souhaits politiques de la part du gouvernement, de mauvaises politiques et d’aucune solution pour sauver la sécurité sociale. »
« Le budget de M. Biden n’est pas seulement une erreur, c’est aussi une feuille de route qui accélère le déclin de l’Amérique », a déclaré le leader des Républicains au Congrès.
Selon Stephen Moore, cofondateur du Committee to Unleash Prosperity et ancien conseiller économique de l’ancien président Donald Trump, la première étape pour commencer à faire face aux pressions budgétaires est d’atteindre un taux de croissance économique d’au moins 3,0 à 3,5 %.
« Nous avons connu une croissance deux fois moindre sous Biden. Ce qui se passe ensuite, c’est que l’économie croît plus vite que la dette. C’est ce qui se passe actuellement, et c’est pourquoi nous nous trouvons dans cette dangereuse spirale mortifère », a déclaré M. Moore à Epoch Times.
Maya MacGuineas, présidente du Comité pour un budget fédéral responsable (CRFB), estime qu’il faudrait économiser près de 8000 milliards de dollars « rien que pour stabiliser la dette au cours de la prochaine décennie ».
« Il est dangereux que nous ayons laissé la situation se dégrader à ce point, et nous devons la traiter comme la priorité qu’elle est », a déclaré Mme MacGuineas, ajoutant que Joe Biden « a le mérite » d’avoir prolongé les propositions de réduction du déficit et d’avoir financé de nouvelles initiatives.
« Mais le budget ne va pas assez loin », a-t-elle ajouté.
Selon E.J. Antoni, économiste à la Heritage Foundation, la Maison Blanche s’attend à ce que la Réserve fédérale fasse tourner la planche à billet.
« En d’autres termes, vous aurez beaucoup plus d’inflation. »
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