La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina Wazed, a démissionné et a fui le pays le 5 août, à en croire le plus haut gradé de l’armée bangladaise. Cette décision est intervenue après que des semaines de manifestations contre un système de quotas pour les emplois publics ont dégénéré en violences.
Le général Waker-uz-Zaman, chef d’état-major de l’armée du Bangladesh et plus haut responsable militaire du pays, a annoncé la démission de Mme Hasina lors d’une conférence de presse télévisée.
Mme Hasina, âgée de 76 ans, est la femme qui est restée le plus longtemps à la tête du gouvernement. Elle a été élue pour un quatrième mandat consécutif lors d’un scrutin qui s’est déroulé en janvier et que ses principaux opposants ont boycotté.
Des milliers de membres de l’opposition ont été emprisonnés à l’approche du scrutin et le gouvernement américain a dénoncé le résultat comme n’étant pas crédible, bien que le gouvernement du Bangladesh l’ait défendu.
La démission apparente de Mme Hasina et son départ du pays font suite à des semaines d’affrontements meurtriers entre les forces militaires bangladaises et les manifestants qui ont protesté contre le système de quotas mis en place par son gouvernement, réservant un pourcentage des emplois publics aux parents des vétérans de guerre.
Les forces bangladaises ont répondu aux manifestations par des coupures d’Internet et des couvre-feux, et ont tiré sur les manifestants avec des munitions de contrôle des foules.
L’agitation n’a cessé de croître et, après de nouveaux affrontements meurtriers au cours du week-end, les forces militaires bangladaises ont semblé céder et se retirer. Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi la capitale, Dacca, et des milliers d’autres sont entrés dans l’enceinte de la résidence de la Première ministre.
Dans son allocution télévisée, M. Zaman a déclaré que « tous les partis politiques » du pays ont discuté du renversement de la direction et ont décidé de former un gouvernement intérimaire.
Le chef militaire bangladais a déclaré qu’il avait ordonné aux troupes bangladaises de ne pas tirer sur les manifestants. Il a promis que l’armée enquêterait sur les semaines d’incidents meurtriers qui ont aggravé l’agitation dans le pays.
« Gardez confiance en l’armée, nous enquêterons sur tous les meurtres et punirons les responsables », a déclaré M. Zaman.
Mme Hasina a également proposé de s’entretenir avec les organisateurs des manifestations le 3 août et d’ouvrir une enquête sur les meurtres de manifestants, mais ces derniers ont rejeté sa proposition.
« On ne peut pas demander justice à un gouvernement de tueurs ni s’asseoir avec eux pour discuter. Le temps de demander pardon est révolu », a déclaré Nahid Islam, organisateur des manifestations, dans un message rejetant les offres de Mme Hasina ce week-end.
L’ambassade des États-Unis à Dacca a émis un avis à la suite du changement de direction, invitant les citoyens américains à se mettre à l’abri, en invoquant la « nature imprévisible et instable de la situation présente ».
« D’autres violences liées à la transition du gouvernement sont possibles. Des rassemblements et des manifestations supplémentaires restent imprévisibles et peuvent se matérialiser rapidement », a ajouté l’ambassade des États-Unis.
Elle a indiqué que l’aéroport international Hazrat Shahjalal de Dacca avait interrompu ses activités et que des manifestants avaient bloqué la route principale de l’aéroport. L’ambassade a néanmoins conseillé aux Américains d’envisager sérieusement de rentrer aux États-Unis lorsqu’ils pourront le faire en toute sécurité.
L’ambassade a également précisé que ses bureaux à Dacca n’étaient ouverts que pour des opérations limitées et que tous les services consulaires de routine étaient annulés jusqu’au 7 août, le personnel de la mission américaine devant s’abriter sur place.
Les fonctionnaires du département d’État américain n’ont pas répondu à la demande d’Epoch Times qui souhaitait obtenir plus de précisions sur la situation au Bangladesh.
Avec Associated Press et Reuters
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