ÉTATS-UNIS

La Fed relève les taux d’intérêt pour éviter la surchauffe

septembre 26, 2018 22:30, Last Updated: septembre 26, 2018 22:31
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La Réserve fédérale américaine (Fed) a légèrement relevé ses taux d’intérêts mercredi, pour la troisième fois de l’année, insistant sur le dynamisme de la première économie mondiale, avec l’objectif d’éviter la surchauffe.

Les taux, augmentés d’un quart de point de pourcentage, sont portés dans la fourchette de 2% à 2,25%, leur plus haut niveau depuis dix ans, à la veille de la crise financière. La Fed prévoit toujours d’augmenter encore une fois le coût de l’argent en 2018 et trois fois en 2019, selon un communiqué du comité monétaire, publié à l’issue d’une réunion de deux jours.

Le président de la Fed, Jerome Powell s’est fait l’écho, lors d’une conférence de presse, d' »inquiétudes grandissantes de la part des entreprises » du pays, quant aux effets sur leur activité de la guerre commerciale, en particulier avec la Chine. Jusqu’ici, M. Powell avait évité de polémiquer sur les bienfaits ou non des tarifs douaniers mais, en juillet, il avait souligné que si des droits de douane élevés s’installaient « sur une longue période, ce serait mauvais pour l’économie » des Etats-Unis et « des autres pays« .

Pour la première fois depuis 2011, la Fed ne qualifie plus sa politique monétaire d' »accommodante« , ce qui était synonyme d’une politique monétaire à bas taux dans l’optique de soutenir la reprise. Elle n’a toutefois pas encore choisi comment caractériser sa nouvelle approche mais elle continue de plaider pour « des hausses graduelles des taux« .

Les marchés financiers avaient largement anticipé cette troisième hausse des taux au jour le jour. « Notre économie est forte. La croissance avance à un rythme solide. Le chômage est bas, les salaires augmentent et l’inflation est basse et stable » a résumé Jerome Powell.

La Banque centrale a en effet révisé en nette hausse sa prévision de croissance pour cette année aux Etats-Unis, mais a laissé inchangée son estimation d’inflation. Elle table désormais sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 3,1%, contre 2,8% anticipés en juin. L’inflation devrait, elle, accélérer à 2,1%, comme estimé en juin.

Sur le front de l’emploi, le taux de chômage devrait s’établir à 3,7% (+0,1 point) avant de diminuer à 3,5% en 2019 et 2020. Pour 2019, la croissance du PIB devrait ralentir à 2,5%, même si ce taux est légèrement supérieur aux prévisions de juin (+0,1 point). Dans le même temps, l’inflation sera moins forte que prévu à 2,0% (-0,1 point).

Depuis la précédente réunion du Comité monétaire (FOMC), la croissance, toujours dopée par le stimulus budgétaire (réductions d’impôts et augmentation de dépenses), a poursuivi une cadence soutenue, probablement au-dessus de 3% au troisième trimestre en rythme annuel, après s’être affichée à 4,2% d’avril à juin.

Le patron de la Fed a assuré que le système financier américain ne présentait « pas de vulnérabilité flagrante« . Il a admis que certaines valorisations sur le marché boursier étaient « dans la fourchette haute de leur valeur historique » mais ne voit pas une éventuelle correction comme un risque pouvant faire dérailler l’économie.

HS avec AFP

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