Lorsque Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine, les frontières de la Russie avec des pays de l’OTAN représentaient seulement 6% de leur longueur totale (20.000 km), soit environ 1250 km.
Pourtant, il soutenait que les membres de l’Alliance étaient une menace à sa porte, argument repris en boucle par ses nombreux admirateurs anti-américains en France. Avec l’adhésion de la Finlande (la Turquie a été le dernier membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord à l’autoriser, le 30 mars dernier), il faudra rajouter les 1340 km qui séparent les deux pays. Les frontières de la Russie avec des membres de l’OTAN vont donc plus que doubler en une année ! Longtemps pays tampon entre la Suède et la Russie, la Finlande n’est indépendante que depuis 1917. Elle était auparavant contrôlée par l’Empire russe et a même été attaquée en 1939 par l’armée de Staline contre laquelle elle s’est battue avec héroïsme.
La Russie ne considère pas ses frontières avec les pays voisins comme immuables, les Finlandais le savent. L’invasion de l’Ukraine leur en a fourni une nouvelle preuve, et c’est pour ne pas subir un sort semblable qu’ils ont demandé une entrée rapide dans l’OTAN. L’événement est considérable car un allié d’une si grande importance stratégique n’a pas rejoint l’OTAN depuis l’adhésion de l’Allemagne de l’Ouest en 1955. Stratégiquement, la Finlande sera un défenseur de poids du nord-est de l’Europe et des pays Baltes, toujours convoités par le Kremlin. Avec l’adhésion de la Suède, la mer Baltique sera pratiquement la mer de l’OTAN. Difficile de faire mieux stratégiquement et militairement. Poutine sera-t-il le plus pitoyable stratège de l’histoire de la Russie ?
Pour faire oublier ces échecs, il a arrêté le correspondant du Wall Street Journal en Russie pour… espionnage. L’ « espion » venait d’écrire (28 mars) un reportage accablant sur l’économie russe. C’est la première fois depuis l’arrestation de Nicholas Daniloff en 1986 (UPI et News & World Report) qu’un journaliste étranger est emprisonné en Russie. Des journalistes russes arrêtés, emprisonnés, tués et suicidés…il y en a eu beaucoup ces dernières années. Il n’y a plus aucun doute à avoir sur le régime de Moscou : il s’agit bel et bien d’une dictature qui coule le pays. Un vrai russophile devrait espérer la fin du régime de Poutine le plus rapidement possible.
Article écrit par Nicolas Lecaussin. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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