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« La France a tué mon mari » : la prise de parole bouleversante de la veuve du gendarme tué à Mougins

août 28, 2024 14:54, Last Updated: août 28, 2024 22:56
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La veuve d’Éric Comyn, un gendarme de 54 ans mortellement percuté après un refus d’obtempérer ce lundi soir à Mougins (Alpes-Maritimes), n’a pas eu de mots assez durs envers la justice de son pays ce mercredi matin lors d’une cérémonie d’hommage.

Une colère froide et une atmosphère lourde. Lors des funérailles de son mari, Éric Comyn, mortellement percuté alors qu’il tentait de contrôler un chauffard sur la commune de Mougins lundi 26 août, la veuve du gendarme a tancé avec des mots très forts la justice française, responsable selon elle de la mort de l’adjudant. « Je l’affirme haut et fort : la France a tué mon mari, le père de mes enfants. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », a-t-elle martelé.

« Comment ? Pourquoi ? Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législatifs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins ne soient vraiment punis ? Bagne, expulsion, retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite… Et j’en passe », a-t-elle énuméré avant de répéter, la voix enrouée par l’émotion, que « 1981 n’aurait jamais dû exister », en référence à l’abolition de la peine de mort.

« Quelle est la suite pour ce meurtrier ? Déferrement immédiat en attente de jugement, trois repas chauds par jour, aides sociales dans les geôles, alors que les retraités qui ont cotisé toute leur vie doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas chauds par jour. Puis il y aura une réduction de la peine, la remise en liberté, et il recommence », a-t-elle anticipé, fataliste. « Et nous, alors ? Plus de fils, plus de père, plus de frère, plus de mari. Nous, par contre, nous avons pris à perpétuité », a-t-elle rappelé avant d’être chaleureusement applaudie.

Dans la foulée, le maire de Mandelieu-la-Napoule, Sébastien Leroy, a lui aussi rendu hommage à Éric Comyn, soulignant que « Mandelieu a perdu l’un de ses fils, un homme courageux qui a servi la France pendant 30 ans ». Et d’assurer, avec solennité : « Nous serons toujours là pour eux dans les années à venir, car c’est notre devoir de veiller sur vous. »

« Un message lancé à la nation »

Éric Ciotti, présent sur place ce matin, a jugé la prise de parole d’Harmonie Comyn « très forte, très puissante » et a loué son « extraordinaire courage ». « Elle a lancé un message à la nation, a-t-il relevé. Il faut que ceux qui nous dirigent nous écoutent, pour sortir de l’immobilisme. » Sur les réseaux sociaux, Jordan Bardella demande d’arrêter « de tolérer ceux qui pourrissent la vie des Français», d’expulser « les délinquants et criminels étrangers », et de rétablir « une justice qui punit sévèrement ».

« Sa vie a été arrachée sans foi ni loi, avait déploré le maire de Mougins, Richard Galy, un peu plus tôt lors d’un hommage précédent dans sa ville, où a eu lieu le drame. Comment ne pas être en colère dans une société où le respect n’a plus sa place ? Comment ne pas être en colère contre la passivité des suites judiciaires ? Nous pouvons être fiers de nos forces de l’ordre, de leur engagement, de leur dévouement, de leur abnégation, du sens du devoir. Éric Comyn incarnait toutes ces valeurs quotidiennement dans l’exercice de ses missions. »

Alcoolisé au moment des faits, le chauffard vivait en situation régulière en France et possédait le permis de conduire. Multirécidiviste, il compte 10 condamnations à son casier judiciaire pour « des infractions à la circulation routière » mais aussi « des atteintes aux personnes » selon un communiqué du parquet de Grasse, qui a prolongé ce mercredi la garde à vue du tueur de 24 heures.

L’enquête, ouverte pour « meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique », a été confiée à la brigade de recherches de Cannes et la Section de recherches de Marseille.

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