La France a annulé jeudi le visa de circulation sur son territoire du militant nigérien Maïkoul Zodi, réputé pour ses actions contre la présence des bases militaires occidentales, notamment françaises au Niger.
Il a déclaré à l’AFP : « Ils (l’ambassade de France) m’ont envoyé tout à l’heure un courrier par email pour me notifier l’annulation de mon visa. Demain (vendredi) j’irai à l’ambassade pour leur demander les raisons ». Maïkoul Zodi est le coordinateur au Niger de Tournons la Page (TLP), une coalition de plusieurs ONG.
Dans le courrier envoyé au militant, l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, indique : « Je vous informe de l’annulation de votre visa de circulation (…) valable du 03/05/2022 au 02/06/2023 ».
Le diplomate a précisé à l’AFP que le « visa de circulation n’est pas un droit et qu’il est accordé généralement à des personnes qui sont amenées à se rendre souvent en France pour des raisons professionnelles, ce qui n’est pas le cas de M. Zodi », ajoutant qu’il pouvait « parfaitement déposer une demande de visa s’il a un projet de venue en France ou dans l’espace Schengen ».
Maïkoul Zodi est connu pour ses critiques acerbes contre la présence des bases militaires étrangères pour la lutte antijihadiste et notamment l’opération française Barkhane qui s’est partiellement repliée au Niger après son retrait du Mali voisin.
Dans un entretien avec l’AFP, il n’a pas complètement exclu la possibilité de la présence française. « Nous avons besoin de la coopération française. Mais nous ne voulons pas que la France joue un rôle paternaliste au Sahel », a-t-il indiqué.
« Au fil du temps, ces forces sont devenues illégitimes parce qu’après dix ans d’existence, la situation ne fait qu’empirer », avait-il ajouté.
L’annulation de son visa de circulation intervient quelques jours après l’interdiction d’entrée et de séjour en France prononcée contre la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, connue pour ses positions très hostiles à la présence française en Afrique, selon une information de RFI.
Dans sa lutte contre les mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, qui ont des bases militaires à Niamey et dans la région d’Agadez (nord).
En avril, le Parlement nigérien a voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les jihadistes.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.