Le gouvernement a affirmé mardi être « extrêmement vigilant à ce qu’aucun euro d’aide française » n’aille à une « organisation terroriste », même s’il s’est dit défavorable à une « suspension » de l’argent « qui bénéficie directement aux populations palestiniennes ».
« Je n’ignore pas les interrogations sur notre aide humanitaire », a déclaré mardi Elisabeth Borne devant l’Assemblée nationale après l’attaque sans précédent menée contre Israël par l’organisation islamiste palestinienne Hamas qui contrôle la bande de Gaza.
Extrême vigilance
« Notre aide est versée à des organismes de l’ONU sur place, qui agissent directement pour l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la santé ou l’éducation », a ajouté la Première ministre. « Nous sommes extrêmement vigilants à ce qu’aucun euro d’aide française ne parvienne à une quelconque organisation terroriste, ni à Gaza ni ailleurs. »
La cheffe du gouvernement répondait notamment au patron du parti Les Républicains Eric Ciotti qui a appelé à « couper toute aide au développement à ceux qui participent au financement du terrorisme ». La formation de droite a présenté une résolution en ce sens à l’Assemblée.
Messages dissonants au sein de l’Union européenne
La question de l’aide aux Palestiniens a fait l’objet de messages dissonants au sein de l’Union européenne. Un commissaire européen, Olivier Varhelyi, avait annoncé lundi la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de cette aide au développement. La Commission avait ensuite fait savoir qu’elle lançait « un réexamen urgent de l’assistance de l’Union européenne à la Palestine », sans plus faire mention d’une telle suspension.
La France n’est « pas en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes », a assuré mardi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu’elle l’avait « fait savoir à la Commission européenne ».
Une position réitérée depuis Hambourg, en Allemagne, par Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse avec le chancelier Olaf Scholz. En revanche, le chef de l’État s’est dit favorable à « une procédure de revue de toutes les aides européennes », tout en assurant que la France avait de son côté déjà « mis en place des procédures pour nous assurer que l’aide ne permet pas de financer le Hamas ».
« Nous devons lutter de manière intraitable contre le terrorisme et le terrorisme du Hamas, mais nous ne devons pas confondre la lutte contre le terrorisme avec le droit humanitaire le plus élémentaire », a-t-il poursuivi. « Le risque étant sinon qu’un soutien populaire aux actions terroristes les plus extrêmes ne s’installe dans la région », a insisté le président français.
Il a chiffré l’aide française aux Palestiniens à 95 millions d’euros en 2022, versée par le biais des Nations unies à Jérusalem Est, en Csijordanie, à Gaza et dans des camps situés dans les pays voisins.
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