Selon une étude publiée en début de semaine par l’Institut international de recherche sur la Paix de Stockholm (SIPRI), la France est devenue le deuxième exportateur d’armes au monde, passant devant la Russie, engluée dans une guerre contre l’Ukraine depuis deux ans. Cette seconde place ravie à Moscou s’explique surtout par une augmentation des ventes d’avions de chasse tricolores à l’international. Toutefois, l’hexagone est encore loin d’égaliser les États-Unis qui demeurent le numéro un mondial en matière de vente d’équipements militaires.
Paris prend la place de Moscou
Le classement établi par le SIPRI indique que pour la première fois, la France dépasse la Russie sur le commerce international des armes et prend la deuxième place. Elle représente sur la période 2019-2023 10,9 % des exportations d’armes dans le monde, contre 10,5 % pour Moscou. Suivent ensuite, la Chine (5,8 %), l’Allemagne (5,6 %) et l’Italie (4,3 %). Les États-Unis sont quant à eux loin devant, leur part dans les exportations mondiales étant maintenant de l’ordre de 42 %.
Tout ceci intervient dans un contexte de guerre qui fait toujours rage aux portes de l’Europe entre la Russie et l’Ukraine, le monde entier cherche à se réarmer. Depuis 2019, les importations d’armes sur le vieux continent ont connu une très forte augmentation, environ 94 % par rapport à la période 2014-2018. Même chose de l’autre côté du globe. Pour faire face à la menace chinoise, le Japon et la Corée du Sud ont fait bondir leurs importations d’armes de 155 et 6,5 %.
Les Russes privilégiant désormais leurs armes et leur production pour eux-mêmes ont vu leurs exportations baisser drastiquement, c’est-à-dire d’environ 53 % entre les périodes 2014-2018 et 2019-2023, ce qui a joué en faveur de la France.
La réussite du secteur aéronautique militaire français
Mais le recul important des exportations d’équipements militaires de Moscou pour soutenir l’effort de guerre sur le front ukrainien n’est pas le seul élément qui explique pourquoi la France a détrôné la Russie.
Toujours selon l’institut suédois, les exportations de l’hexagone ont grimpé de 47 % entre la période 2014-2018 et ces cinq dernières années. Cette augmentation est surtout liée à la vente d’avions de combat français, plus précisément le Rafale à des pays d’Asie et d’Océanie et du Moyen-Orient et dans une moindre mesure l’Europe.
À titre d’exemple, Paris en a vendu en tout 94 entre 2019 et 2023. Les principaux clients de la France en matière d’achat de Rafales sont les Émirats-Arabes Unis, l’Inde, le Qatar et l’Égypte. « La France profite de la forte demande mondiale pour dynamiser son industrie d’armement par le biais des exportations », souligne dans un communiqué de l’institut suédois, la chercheuse Katarina Djokic, ajoutant que l’hexagone a « particulièrement réussi à vendre ses avions de combat hors d’Europe ». L’importance du rôle du Rafale dans nos exportations n’est pas près de diminuer.
Interrogé ce mercredi sur le plateau de LCI, l’ingénieur et expert en système d’armes, Marc Chassillan précisait que l’appareil aérien ultra perfectionné représente à lui seul « un tiers des exportations d’armes » de la France et « qu’il va représenter beaucoup plus puisque le carnet de commandes est plein à craquer et que les volumes de Rafales exportés vont aller croissant ».
Ces augmentations des ventes de nos avions de chasse ont de quoi ravir les entreprises aéronautiques tricolores qui se portent très bien depuis deux ans. Dans un article publié en octobre 2022, Epoch Times indiquait que « depuis le début de la guerre (en Ukraine NDLR) les actions de Thalès et de Dassault ont bondi sur les marchés boursiers » et que par exemple l’action de Thalès « était passée de 83 euros avant le début de la guerre à une valeur de 112 euros » quelques mois plus tard.
L’Amérique reste en tête du podium
La France a réussi à prendre la deuxième place à la Russie, mais elle reste très éloignée de la superpuissance militaire exportatrice américaine, et même si les exportations françaises d’armes ont augmenté ces dernières années, il en a été de même outre-Atlantique. Entre les années 2014-2018 et 2019-2023, leurs ventes d’équipements militaires ont crû de 17 %. La raison pour laquelle les armes tricolores rencontrent moins de succès en Europe que dans le reste du monde réside dans le fait que la plupart des pays du vieux continent privilégient Washington à Paris, à l’image de l’Allemagne qui en 2022 choisissait d’acheter les chasseurs américains F-35.
À l’heure actuelle, 55 % des importations européennes viennent des États-Unis. « Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les États européens membres de l’OTAN importent des armes en provenance des États-Unis, notamment l’objectif de maintenir des relations transatlantiques ainsi que des questions plus techniques, militaires liées aux coûts », précise le directeur du SIPRI Dan Smith.
Ce qui est certain, c’est que le monde occidental domine le marché des exportations d’équipements militaires. Les États-Unis et l’Europe de l’Ouest sont aujourd’hui responsables de 72 % de ces exportations.
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