La France « ne peut plus » faire preuve d’ « indifférence » face aux signaux envoyés par les marchés et « doit prouver sa volonté de stabiliser la situation budgétaire », a estimé mercredi le premier président de la Cour des comptes, après la dégradation de la note de la France.
Si « la signature française reste solide », « les conséquences à attendre sur les politiques publiques ne sont en revanche pas négligeables », a estimé Pierre Moscovici dans une interview au journal Les Echos. Dans ce contexte, « la France ne peut plus continuer à délivrer des signaux aux marchés qui relèvent de l’indifférence. Elle doit prouver sa volonté de stabiliser la situation budgétaire », a-t-il ajouté.
Fin avril, l’agence de notation Fitch a abaissé la note française à « AA- » contre « AA », invoquant les fortes tensions sociales à l’œuvre autour de la réforme des retraites, pour la première fois depuis 2013. L’agence S&P Global, qui accorde actuellement la note de « AA » à la France avec une perspective négative, doit publier ses conclusions le 2 juin.
Pour montrer patte blanche, Pierre Moscovici a appelé le gouvernement à « absolument éviter les baisses d’impôt non compensées, quelle qu’en soit la nature ». Il y a deux mois, la Cour des comptes avait déjà exhorté l’exécutif à faire du redressement des finances publiques dégradées par des crises successives « une priorité nationale », étrillant un manque d’ambition en la matière.
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