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La France et l’Ukraine entérinent un accord bilatéral de sécurité

février 17, 2024 11:50, Last Updated: février 17, 2024 12:05
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Le Président Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky ont signé vendredi soir à Paris un accord bilatéral de sécurité censé garantir un soutien civil et militaire dans la durée à l’Ukraine en pleine guerre avec la Russie.

Dans ce texte, la France s’engage à fournir en 2024 « jusqu’à 3 milliards d’euros » d’aide militaire « supplémentaire » à Kiev, après un soutien qu’elle chiffre à 1,7 milliard en 2022 et 2,1 milliards en 2023.

L’accord a été signé en fin d’après-midi au Palais de l’Élysée, après une escale du président ukrainien à Berlin où  l’Allemagne et l’Ukraine ont également signé un accord de sécurité.

Près de deux après le début de l’offensive russe, le 24 février 2022, « notre détermination (à soutenir l’Ukraine) est là, ne faiblit pas et ne faiblira », a martelé un conseiller du chef de l’État français. « Nous sommes déterminés aussi à faire échec à ce pari que fait la Russie », qui « mise sur le temps long, sur notre lassitude », a-t-il insisté.

M. Zelensky était attendu à 18h45 (17h45 GMT) à l’Élysée pour un entretien avec Emmanuel Macron, qui a été suivi de la signature de l’accord, d’une conférence de presse commune et d’un dîner de travail. « Cet accord fait suite aux engagements qui avaient été pris en format G7 en marge du Sommet de l’Otan à Vilnius en juillet 2023 », a rappelé la présidence française.

Un soutien militaire « sur le long terme » du G7

Les dirigeants de l’Alliance atlantique n’avaient alors pas fixé de calendrier pour une adhésion de l’Ukraine, au grand dam de cette dernière, mais les pays du G7 s’étaient engagés à lui apporter un soutien militaire « sur le long terme » afin de l’aider à faire face à l’actuelle offensive russe et dissuader la Russie de toute attaque future contre son voisin.

Le Royaume-Uni a été le premier à conclure un tel accord à l’occasion d’une visite du Premier ministre Rishi Sunak à Kiev le 12 janvier. Les États membres de l’Union européenne n’avaient pas encore sauté le pas.

L’Ukraine poursuit des négociations avec les autres pays du G7, de l’Italie aux États-Unis. Vingt-cinq autres États se sont en outre joints à l’initiative du G7, de la Pologne à la Scandinavie. L’accord portera sur le « soutien militaire dans la durée à l’Ukraine » ainsi que sur le « soutien économique et en matière d’assistance civile pour renforcer la résilience de l’Ukraine », a relevé l’Élysée, sans plus de précisions.

Son contenu sera rendu public pendant la conférence de presse, de même qu’une synthèse de l’aide militaire accordée par la France, régulièrement jugée très inférieure à celle de ses principaux partenaires, ce que conteste Paris. « On n’est pas dans la guerre des chiffres. Tout ça n’est pas réductible à des chiffres », a souligné l’Élysée, mettant en avant « l’aspect qualitatif » du matériel livré (canons, missiles de longue portée Scalp, systèmes antiaériens Crotale, missiles sol-air A2SM etc.).

Concrètement, ces accords de sécurité peuvent porter sur l’octroi d’équipements militaires, interopérables avec ceux de l’Otan, la formation des forces ukrainiennes et le renforcement de l’industrie de défense de l’Ukraine.

Une « coalition artillerie »

Sur le terrain, la situation s’avère difficile pour les Ukrainiens qui manquent d’hommes, d’armes et de munitions, tandis qu’une nouvelle enveloppe d’aide américaine est bloquée au Congrès. Dans ce contexte, Kiev presse l’UE d’augmenter ses livraisons d’obus d’artillerie et de « signer des contrats à long terme avec les entreprises » du secteur de la défense ukrainiennes.

Paris a été à l’origine en janvier de la mise en place d’une « coalition artillerie » visant à renforcer les capacités de l’Ukraine face à la Russie. La France s’est dite prête à produire 78 canons Caesar en 2024 et début 2025 pour l’Ukraine, outre les 30 déjà livrés. Monté sur camion, le Caesar peut tirer des obus de 155 mm à 40 kilomètres de distance.

Olaf Scholz a de son côté donné lundi le premier coup de pioche en vue de la construction d’une nouvelle usine de fabrication d’obus de l’entreprise Rheinmetall qui compte produire, sur l’ensemble de ses sites en Europe, jusqu’à 700.000 obus d’artillerie par an en 2025, contre 400 à 500.000 cette année. Il s’agit de la troisième visite du président ukrainien dans la capitale française depuis le début de la guerre, après celles de février et mai 2023.

Le chef de l’État avait d’abord annoncé en janvier qu’il se rendrait « en février » en Ukraine. Cette visite reste d’actualité, a assuré l’Élysée, sans donner de nouvelle date. Emmanuel Macron avait initialement prévu un déplacement en Ukraine ce mois-ci. C’est finalement son homologue ukrainien qui s’est rendu en Allemagne et en France vendredi pour signer des accords bilatéraux de sécurité.

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