Le ministère français des Affaires étrangères est « extrêmement inquiet » de l’état de santé de Bernard Phelan, un Franco-irlandais détenu depuis octobre en Iran, a indiqué sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, confirmant son identité.
Son état de santé est « fragile et nécessite un suivi médical approprié qui n’est pas assuré dans son lieu de détention », a-t-elle déploré.
La sœur de Bernard Phelan, Caroline Massé-Phelan, a précisé que son frère avait entamé lundi une grève de la soif alors qu’il était déjà en grève de la faim depuis le début de l’année. « Il ne va déjà pas bien. Il a perdu du poids », a-t-elle confié, soulignant que leur père âgé de 97 ans et elle-même étaient « extrêmement inquiets ».
Pour elle, cette situation est d’autant plus incompréhensible que son frère, âgé de 64 ans, « adorait l’Iran ». « Il travaillait pour des tours opérateurs, faisait venir des touristes en Iran ». Il a été arrêté alors qu’il était en « voyage d’études », a-t-elle expliqué. « Il n’a pas été jugé » mais a été arrêté au prétexte qu’il faisait de la propagande anti-régime iranien, a-t-elle dit.
Le Quai d’Orsay « multiplie, en lien avec le gouvernement irlandais, les démarches auprès de l’Iran » pour que Bernard Phelan soit relâché « sans délai », a assuré de son côté Anne-Claire Legendre. « Nous vous confirmons que M. Bernard Phelan, ressortissant franco-irlandais, est au nombre de nos sept compatriotes détenus arbitrairement par les autorités iraniennes », a-t-elle par ailleurs précisé.
« Libération urgente »
La semaine dernière, le Quai d’Orsay s’était refusé à tout commentaire. C’est le ministère irlandais des affaires étrangères qui avait confirmé que Bernard Phelan était détenu en Iran depuis octobre.
Mardi, un porte-parole du ministère irlandais a répété qu’il lui apportait « une assistance consulaire en étroite coordination avec la France ». « Cette affaire a également été portée directement auprès des autorités iraniennes », a-t-il ajouté. Selon lui, la situation actuelle de Bernard Phelan « plaide en faveur de sa libération urgente pour des raisons humanitaires ».
Les familles des sept détenus français sont inquiètes alors que l’hiver rend de plus en plus pénibles les conditions de détention. Un froid glacial règne dans les cellules.
Les ressortissants français font partie de dizaines d’Occidentaux détenus en Iran. Leurs soutiens les décrivent comme des innocents utilisés par les Gardiens de la révolution comme leviers dans les relations de l’Iran avec l’Occident. L’Iran et les grandes puissances essaient de ressusciter un accord international de 2015 qui vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire iranien. Téhéran est accusé, malgré ses démentis, de chercher à se doter de l’arme atomique.
L’Iran favorable à des échanges de prisonniers
L’Iran fait valoir que tous les étrangers sont détenus en vertu de ses lois intérieures et s’est dit prêt à des échanges de prisonniers.
De nombreux pays ont demandé à leurs ressortissants d’éviter de se rendre en Iran où les arrestations arbitraires se multiplient depuis les manifestations provoquées par la mort le 16 septembre d’une jeune Iranienne, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs.
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