La France, mauvaise élève en langues ? Diverses études révèlent que l’enseignement des langues présente encore des faiblesses organisationnelles et politiques conduisant à un niveau général qui pourrait encore être amélioré.
L’anglais, le maillon faible français
La France est le pays d’Europe présentant l’un des plus faibles niveaux d’anglais. C’est le constat effectué par l’organisme de voyages linguistiques Education First dans son 5e baromètre English Proficiency Index (EF EPI). Sur 70 pays étudiés et plus de 900 000 personnes interrogées, bien loin derrière la Suède et les pays scandinaves qui caracolent en tête de classement, la France arrive en 37e position.
La France est en dernière position en Europe pour la maîtrise de l’anglais.
Si le constat général de cette étude révèle une légère augmentation du niveau moyen de compétences en anglais chez les adultes dans le monde, ainsi que la position dominante de l’Europe quant à la maîtrise de cette langue, il met aussi en évidence le manque de progrès dans l’Hexagone, ses résultats EF EPI n’ayant pas évolué depuis ces huit dernières années.
Ces résultats corroborent ainsi la première étude menée par la Commission européenne en 2012 sur les compétences linguistiques des élèves en Europe. Sur les 14 pays européens étudiés, la France arrivait, là encore, en dernière position quant à la maîtrise de la première langue étrangère, à savoir l’anglais, étudiée par les collégiens et lycéens. Mais l’anglais n’est pas la seule langue concernée par ce constat.
Allemand, grec et latin en danger ?
Elle aura déjà fait couler beaucoup d’encre : la réforme du collège entreprise par la ministre de l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem a laissé comme un goût amer chez les enseignants des langues secondes et des langues anciennes, ainsi que les groupements de défense de ces langues.
Les classes européennes et bilangues permettaient aux élèves inscrits d’acquérir un niveau élevé de maîtrise des langues en fin de scolarité. Jugées élitistes, leur suppression représente pour beaucoup la perte de qualification pour les métiers internationaux. En l’occurrence, la fin des classes bilangues en allemand – première des langues secondes enseignées en France, ne se fait pas sans rappeler que l’Allemagne demeure le premier partenaire économique du pays et que davantage de maîtrise de la langue garantit les échanges culturels entre les deux pays sur le long terme.
Parallèlement, la suppression des enseignements du latin et du grec, actuellement en option respectivement dès la 5e et la 3e, fait aussi polémique. Jugées là aussi « élitistes » mais aussi « trop minoritaires » du fait que 20% des élèves choisissent l’option latin en 5e et 2% l’option grec en 3e, les langues anciennes ne seront plus abordées qu’au sein de l’enseignement français, en tant qu’initiation, ou intégrés dans les dispositif des EPI, ces projets interdisciplinaires qui regrouperont plusieurs matières autour d’un projet commun.
Sachant que la mise en place de ces EPI sera fortement dépendante des contraintes budgétaires et des préférences des chefs d’établissement, les inquiétudes semblent pouvoir être fondées. Considérées comme le berceau des langues européennes, le latin et le grec demeurent des incontournables dans la maîtrise structurelle des langues vivantes mais aussi dans la compréhension de l’histoire attachées à ces langues et à leur évolution.
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