A Toulouse, le maire a annoncé soumettre deux zones commerciales de la périphérie afin de bénéficier du grand plan de transformation lancé par le gouvernement.
La « France moche », construite dans les années 60 autour des villes, va t-elle disparaître? Sur les 1800 zones commerciales que compte le territoire français, le plan de transformation de ces zones, doté d’une enveloppe de 24 millions d’euros, sélectionnera d’abord une trentaine de sites.
Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, entend bien en faire profiter sa ville et a proposé deux de ses zones commerciales pour étude en vue d’une transformation.
« Les zones hyper-commerciales qui ont fleuri pendant 50 ans marquent le pas depuis plusieurs années : les habitudes de nos concitoyens ont évolué et le goût pour les très très grandes surfaces s’est modéré », argumente l’édile, soulignant que « les gens veulent plus d’authenticité ».
Basso Cambo et Mirail Université ciblés
Les deux zones commerciales sélectionnées sont « le centre commercial place Bouillières à Basso Cambo et la zone commerciale près de l’Université du Mirail », précise le maire sur Actu Toulouse.
« Au Grand Mirail, ces transformations doivent permettre de rafraîchir l’espace public en enlevant du bitume et en donnant plus de place à la nature », explique le maire, espérant pouvoir appliquer la loi ZAN (Zéro artificialisation nette), amenant « la ville à se construire uniquement sur elle-même ».
Ainsi évoque t-il la zone commerciale située près de l’Université Jean-Jaurès et de la station de métro Mirail-Université, sorte de « galerie à ciel ouvert » délabrée, mais pourtant bien située.
Quant au centre commercial de Basso-Cambo, l’un des plus grands centres commerciaux de la ville, mais aussi l’un des plus anciens, datant de 1970, le groupe Casino a le projet de démolir l’existant afin de reconstruire à côté, sur l’actuel parking, afin de proposer de nouveaux services visant à « reconquérir l’attractivité du quartier ».
« Nous allons passer d’un hypermarché à un supermarché, ce qui signifie une réduction de la taille du site. Cela correspond à notre nouvelle stratégie », expliquait ainsi à Actu Toulouse, Magali Daubinet, nouvelle directrice générale des Enseignes Casino. Le magasin devrait atteindre une taille maximale de 2.500 à 3.000m2, bien loin derrière les monumentaux centres commerciaux actuels (celui de Labège mesure 34.000m2).
Le magasin sera intégré au sein d’un projet plus vaste incluant 700 logements, un cinéma de 12 salles totalisant 2 006 places, des commerces en pied d’immeuble, un complexe d’e-gaming, une résidence hôtelière en co-living, ainsi qu’un parking silo de 380 à 500 places.
Les travaux devraient démarrer au premier trimestre 2026.
Un plan pour des « espaces de vie » adaptés aux besoins actuels
Ce projet vient ainsi corroborer le plan gouvernemental, la ministre Olivia Grégoire ayant annoncé, avec son collègue en charge de la Transition écologique Christophe Béchu, vouloir faire des zones commerciales des « espaces de vie » qui ne seraient plus dédiées qu’à l’activité commerciale, intégrant justement des logements ainsi que des espaces naturels.
Car, outre l’aspect inesthétique de ces zones, ces bâtiments, construits souvent en tôle, constituent de véritables « passoires thermiques ».
L’absence d’espaces naturels sont un obstacle au développement de la biodiversité et en font aussi des îlots de chaleur lors des fréquentes canicules subies ces dernières années.
L’accessibilité de ces zones est aussi remise en question, puisqu’étant situées en périphérie des villes, l’usage de la voiture y était primordiale, laissant ainsi peu de place aux modes de locomotion plus écologiques tels que le tramway, le vélo ou même le métro.
Un appel à l’expérimentation a été lancé par le gouvernement auprès des collectivités, l’objectif étant de sélectionner 30 territoires qui seront dévoilés en novembre prochain.
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