La dépouille du général Charles Étienne Gudin, découverte vers Smolensk, va être rapatriée en France. Mais le gouvernement n’est pas enclin à l’enterrer avec les honneurs. Benoît Digeon, le maire (LR) de Montargis (Loiret), refuse quant à lui l’inhumation de ce général d’infanterie dans sa ville d’origine.
La France ne veut pas du général Charles-Etienne-César Gudin (1768-1812), tué lors de la bataille de Valoutina Gora. Ses ossements ont été retrouvés dans un cercueil finement décoré, par une équipe franco-russe en été 2019 près de Smolensk, une ville de l’ouest de la Russie située près de la frontière biélorusse. Des analyses ADN avaient confirmé son identité, nous précisait France 3 en avril dernier. Le militaire était mort à l’âge de 24 ans, fauché par un boulet. Napoléon Ier, très attaché à ce militaire qui avait dû être amputé au niveau du genou, avait veillé sur lui alors qu’il était à l’article de la mort.
L’un « de nos plus brillants généraux »
Mais son rapatriement, prévu mi-juillet de cette année, fait en effet couler beaucoup d’encre, aussi bien du côté de l’Élysée qu’au sein même de la ville natale de ce militaire de haut rang.
L’association du Souvenir napoléonien ainsi que les descendants du général d’infanterie espèrent que ce dernier aura droit à une cérémonie officielle, afin de lui offrir une consécration à titre posthume. Albéric d’Orléans, l’un des descendants de ce grand général d’empire, a rappelé que son aïeul était « un de nos plus brillants généraux », ajoutant qu’il avait « son nom sous l’arc de Triomphe », ainsi que le rapportait encore France 3. Dans une lettre adressée au président de la République, il avait précisé que cet officier « exceptionnel » avait consacré « sa vie à la France » et qu’il s’était distingué « dans les engagements parmi les plus héroïques de notre histoire ».
Pierre Malinowski, ancien assistant parlementaire de Jean-Marie Le Pen à Bruxelles et fervent défenseur du patrimoine militaire de l’Empire, avait émis le souhait de mettre le général à l’honneur, lors du bicentenaire de la mort de Napoléon, indique Le Parisien.
« On n’a pas les moyens de lui construire un mausolée »
Mais Emmanuel Macron a refusé de financer une cérémonie officielle aux Invalides, notamment parce que celle-ci se serait déroulée en présence de Vladimir Poutine, ainsi que le suggéraient les partisans du général. Le Parisien précise en outre que le chef de l’État ne souhaitait pas non plus s’afficher en présence de membres du Rassemblement national.
De son côté, le maire (LR) de Montargis, Benoît Digeon, est farouchement opposé à une quelconque reconnaissance de ce militaire haut gradé. « Nous, on n’en veut pas et on n’a pas les moyens de lui construire un mausolée », a objecté l’édile.
Albéric d’Orléans espère pouvoir inhumer son aïeul dans le caveau familial de Saint Maurice-sur-Aveyron (Loiret), seule issue possible à ce jour. Une demande d’inhumation a d’ailleurs été faite, mais pour le moment, aucun élément de réponse n’a été confirmé, stipule Le Parisien.
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