Télétravail massif, masque obligatoire dès 6 ans, déplacements limités : le gouvernement français précise jeudi les modalités du nouveau confinement qui entre en vigueur vendredi pour au moins un mois, afin de lutter contre une deuxième vague « sans doute plus meurtrière que la première ».
« Nous avions anticipé la deuxième vague », a assuré jeudi matin devant les députés le Premier ministre Jean Castex, qui prévoit un pic d’hospitalisation en novembre « plus élevé qu’en avril ».
Il doit tenir une conférence de presse à 17H30 GMT après un vote des députés pour préciser les mesures de ce nouveau confinement annoncé par le président français Emmanuel Macron, la veille, pour l’ensemble de la population.
Parmi celles-ci, figurent le port du masque étendu aux enfants à l’école dès l’âge de six ans et le télétravail « cinq jours sur cinq ».
Pas tout à fait identique à celui du printemps
Le confinement ne sera pas tout à fait identique à celui très strict connu au printemps pendant deux mois par la France, lors d’une première vague qui avait fait 30.000 morts.
Principal changement : les crèches, écoles, collèges et lycées vont rester ouverts avec un protocole sanitaire renforcé, ce qui devrait permettre à de nombreux parents de poursuivre le travail.
Les commerces « non essentiels » seront quant à eux fermés, tout comme les salles de cinéma et de spectacle.
« Nous devons continuer à travailler autant que possible, bien entendu dans des conditions sanitaires protectrices et tout en stoppant la circulation virale », car « le chômage et la pauvreté peuvent aussi tuer », a expliqué Jean Castex.
Parcs et jardins, ainsi que les marchés ouverts
Les parcs et jardins ainsi que les marchés devraient toutefois rester ouverts et les compétitions sportives être autorisées.
En résumé, jusqu’au 1er décembre, les Français pourront sortir de chez eux pour travailler s’ils ne peuvent pas faire autrement, aller à des rendez-vous médicaux, faire des courses, prendre l’air ou aider un proche en difficulté.
La France subit de plein fouet la deuxième vague de l’épidémie avec plus de 3.000 patients en réanimation (+127 en 24H), soit plus de la moitié des 5.800 lits disponibles dans tout le pays.
« Un million » de Français actuellement porteurs du coronavirus
Selon le ministre de la Santé Olivier Véran, on peut estimer à « un million » le nombre de Français actuellement porteurs du nouveau coronavirus.
La France a recensé pour le moment 35.785 morts du coronavirus, soit 244 de plus que la veille, selon le dernier bilan officiel diffusé mercredi soir, qui faisait état de 36.437 nouveaux cas enregistrés en 24H.
Dans la classe politique, l’opposition fustigeait « l’échec » d’Emmanuel Macron mais appelait au respect du re confinement.
« Nous respecterons bien sûr les consignes », a affirmé Marine le Pen, la présidente du Rassemblement national (extrême droite). Mais « la gestion erratique de la crise et l’absence d’anticipation de cette deuxième vague sont la raison de décisions qui seront très dures à surmonter pour beaucoup de nos compatriotes et de nos entreprises ».
La presse française adoptait un ton grave
Même son de cloche du côté de la gauche radicale où Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, a dénoncé sur Twitter « l’échec » du déconfinement de l’été. « L’épidémie est hors de contrôle. Le président aussi. Aucune leçon tirée. Tous les foyers de contamination restent ouverts. Mais que reste-t-il de nos vies ? Nous respecterons la discipline sanitaire. Mais sans cautionner ce pilotage incohérent ».
La presse française adoptait de son côté un ton grave face à ces annonces de re confinement, moins de six mois après la fin du premier.
Pour de nombreux journaux, ce deuxième confinement marque une nouvelle rupture dans une année déjà éprouvante.
Le quotidien Libération se lamentait en une du « Jour sans fin » dans lequel semble plongé le pays.
« Il s’agit de se cloîtrer une nouvelle fois. De se couper du monde, des siens, de sa famille, et c’est un crève-cœur en même temps qu’une profonde douleur pour des millions de Français déjà en situation de précarité », déplorait le quotidien régional les Dernières nouvelles d’Alsace.
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