ÉCONOMIE

La fusion UBS-Credit Suisse ne rassure pas les bourses asiatiques

mars 20, 2023 10:07, Last Updated: mars 20, 2023 10:07
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Les bourses asiatiques creusaient lundi leurs pertes, signe que le retour de la « confiance » des investisseurs mondiaux dans le système bancaire était loin d’être gagné, malgré le rachat de Credit Suisse par UBS annoncé la veille dans l’urgence.

L’indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo perdait 0,98% vers 03h45 GMT, lesté notamment par ses valeurs bancaires. À Hong Kong, les pertes de l’indice Hang Seng étaient pires (-2,51%), tandis que les Bourses de Shanghai et Shenzhen étaient elles en petite hausse.

Les autorités asiatiques tentent de rassurer leurs propres marchés

Matt Simpson, analyste de City Index, relevait toujours une « forte dose de suspicion et de paranoïa » sur les marchés asiatiques dans une note publiée lundi. « Les incertitudes pourraient rester élevées pendant un certain temps » en dépit des diverses mesures de soutien au secteur bancaire, prévenait aussi Stephen Innes de SPI Asset Management.

Les autorités asiatiques tentaient lundi de rassurer leurs propres marchés. L’autorité monétaire de Hong Kong a ainsi qualifié d’« insignifiant » l’impact de la saga Credit Suisse sur son système bancaire, précisant que les actifs de la banque helvétique à Hong Kong représentaient « moins de 0,5% des actifs totaux du système bancaire » de la ville.

À Tokyo, le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno a de nouveau assuré lundi que les établissements financiers nippons disposaient de « liquidités et capitaux abondants » et que le marché financier était « globalement stable ».

Rachat de Credit Suisse pour une bouchée de pain

À l’issue d’intenses négociations ce week-end, le premier groupe bancaire suisse UBS va racheter pour une bouchée de pain son rival en difficulté Credit Suisse, avec d’importantes garanties du gouvernement de Berne qui espère ainsi avoir évité une crise majeure et regagné la « confiance » des investisseurs du monde entier.

Du Trésor américain à la Banque centrale européenne (BCE), ce rachat avait été aussitôt salué par ceux qui craignaient un nouvel emballement des marchés, déjà rendus fébriles par la récente chute de la Silicon Valley Bank et d’autres banques régionales aux États-Unis. Le montant du rachat de Credit Suisse, qui traversait une intense phase de turbulences depuis le début de la semaine, s’élève à 3 milliards de francs suisses (3,02 milliards d’euros), payables en actions UBS, pour une banque qui en valait près du triple vendredi à la clôture de la Bourse.

Une fusion qui pourrait générer des suppressions d’effectifs

Cette fusion va créer un géant bancaire comme la Suisse n’en avait encore jamais connu et suscite des inquiétudes sur de possibles suppressions d’effectifs. « C’est le meilleur moyen d’assurer la confiance », a lancé devant les médias à Berne le président de la Confédération helvétique, Alain Berset, en annonçant l’accord.

Cette solution « n’est pas seulement décisive pour la Suisse (…) mais pour la stabilité de l’ensemble du système financier » mondial, a souligné M. Berset en présence des présidents des deux géants bancaires, Colm Kelleher pour UBS et Axel Lehmann pour Credit Suisse. La ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, a déclaré que la faillite de Credit Suisse aurait pu provoquer « des dommages économiques irréparables ». « Pour cette raison, la Suisse doit assumer ses responsabilités au-delà de ses propres frontières ».

La présidente de la BCE Christine Lagarde a estimé que ce rachat allait « contribuer à rétablir des conditions de marché ordonnées ». Côté américain, le Trésor et la banque centrale se sont dits « satisfaits ».

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