Après le bombardement meurtrier d’un centre de déplacés près de Rafah, la gauche de même qu’une partie de la majorité, font pression pour la reconnaissance d’un État palestinien. Concernant cette frappe, Israel a affirmé avoir frappé « un complexe du Hamas » et mène actuellement une enquête.
La frappe nocturne sur Rafah aurait tué au moins 40 personnes selon le Hamas. Israël affirme avoir frappé « un complexe du Hamas » dans lequel opéraient « d’importants terroristes ». Le gouvernement israélien a déclaré lundi qu’il allait examiner les faits concernant une frappe israélienne qui a ciblé deux responsables du Hamas.
« D’après les premiers éléments, un incendie s’est déclaré après l’attaque. Ces “terroristes” se cachaient en sous-sol », a déclaré Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien, lors d’un point presse. « Nous examinons la question. C’était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d’affreux », a ajouté M. Hyman, en affirmant par ailleurs qu’Israël cherchait à « limiter les pertes civiles ».
« Un geste politique et diplomatique puissant »
La gauche est unanime pour reconnaître une État Palestinien et accentue sa pression sur le président de la République.
Cet « abominable massacre (…) résume ce que sont les assassins de cette armée de criminels de guerre et leurs chefs », a relevé de son côté le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, réclamant la « rupture de la coopération avec le gouvernement Netanyahu et son économie », ainsi qu’un « embargo sur les armes » et la « reconnaissance de l’État de Palestine ».
Position partagée, sur le même réseau social, par la patronne des écologistes Marine Tondelier qui appelle la France et l’Union européenne à « opérer une rupture en urgence dans leur action diplomatique pour stopper ce massacre ».
Le numéro un socialiste, Olivier Faure, a lui aussi souhaité sur TF1 « un geste politique et diplomatique puissant » avec la reconnaissance d’un État palestinien pour que la France « puisse être du bon côté de l’Histoire ». Raphaël Glucksmann souhaite également une reconnaissance immédiate, « Comme Pedro Sánchez (ndlr le Premier ministre espagnol), je soutiens la reconnaissance d’un État palestinien», a t-il notamment déclaré.
Même dans le camp macroniste des voix, à l’image du numéro deux de la liste conduite par Valérie Hayer pour les européennes, Bernard Guetta, appellent à une telle reconnaissance.
« Il ne s’agit pas d’être pro-palestinien ou pro-israélien, il s’agit d’être pro-paix, d’obliger les dirigeants de ces deux peuples à se rasseoir à une table de négociation », a estimé M. Guetta sur Sud Radio, observant que la frappe israélienne faisait suite à un tir de roquettes du Hamas. Selon M. Guetta, il faut aider le processus permettant d’« arriver à la coexistence de deux États» en disant que « nous reconnaissons par avance, avant même que les frontières n’en soient définies, nous reconnaissons dans le principe l’existence d’un État palestinien ».
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait aussi affirmé qu’il est « indispensable » de reconnaître un État palestinien, dans un entretien au Parisien le 24 mai.
Ce n’est pas le moment
Une position qui n’est pas partagée par Emmanuel Macron pour qui la « priorité absolue » est « d’obtenir un accord sur un cessez-le-feu » à Gaza. « Ces opérations doivent cesser. Il n’y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens. J’appelle au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat », a réagi lundi le président français sur X.
Son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, a également récemment déclaré que « la reconnaissance d’un État palestinien n’est plus un sujet tabou » mais que « les conditions ne sont pas réunies, à ce jour, pour que cette décision ait un réel impact ».
François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour le scrutin du 9 juin, met en garde contre le « grand danger de reconnaître aujourd’hui un État palestinien », au risque de « donner le sentiment que l’on donne raison à ceux qui ont déclenché l’attentat terroriste du 7 octobre », même s’il « faudra mettre un jour en oeuvre une solution à deux États », a-t-il déclaré sur France Inter.
« Israël a le droit de se défendre dans le respect du droit international », a-t-il ajouté, jugeant nécessaire de « faire toute la lumière sur les conditions de la frappe (sur le centre de déplacés près de Rafah, NDLR) et ses conséquences réelles ».
M. Bellamy a qualifié d’« absolument terrible » le bombardement dimanche soir d’un centre pour personnes déplacées près de Rafah. La tête de liste LR a également appelé le mouvement islamiste à libérer les otages pour mettre fin à « cette guerre », estimant que c’est « Israël qui est agressé dans cette affaire » et qualifiant l’attaque du 7 octobre comme « le premier pogrom antisémite de l’histoire du XXIe siècle ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.