Une enquête réalisée par le centre de recherches Mercator Forum Migration une Demokratie (MIDEM) de l’université de Dresde en Allemagne, révèle que la population urbaine de gauche serait bien moins tolérante que la population conservatrice rurale. L’étude indique également que cette intolérance de la gauche n’est pas sans conséquences sur les sociétés.
La gauche urbaine moins tolérante, un constat sans appel
Les conclusions de l’enquête intitulée « la polarisation en Europe » et relayée par 20 minutes sont claires : plus une personne est riche, éduquée, urbaine et de gauche, moins elle accepte des opinions qui ne sont pas les siennes. Inversement, un individu conservateur, moins aisé, moins diplômé et vivant en milieu rural est davantage ouvert à ceux qui ne partagent pas sa vision du monde.
Le centre de recherches a notamment mené son enquête en mesurant ce qu’il appelle la « polarisation émotionnelle » des individus sondés, c’est-à-dire l’attitude guidée par les émotions, les passions et les « affects » à l’égard de personnes et de leur prise de position. En d’autres termes, avoir une vision personnelle et non plus politique des avis divergents. Se basant sur différentes thématiques, le MIDEM a aussi interrogé des personnes qui ne partagent pas les mêmes vues, pour nous en dire un peu plus sur ce que les uns pensent des autres. Sur le sujet du réchauffement climatique, l’étude révèle que la polarisation émotionnelle, sur une échelle de 1 à 10, est mesurée à 7,7 pour ceux qui pensent que les politiques misent en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique ne sont pas suffisantes, alors qu’elle est à 6,6 pour les individus affirmant que ces mêmes politiques sont allées trop loin. À propos de l’égalité des sexes, 52 % des personnes progressistes sondées affichent une attitude plutôt négative envers ceux qui pensent que les politiques en faveur de l’égalité des sexes sont allées trop loin. À l’inverse, 53 % des conservateurs affichent une attitude positive envers les progressistes et leur position. Sur les politiques mise en œuvre pour les minorités sexuelles, l’enquête européenne nous indique que seulement 28 % des progressistes ont une image positive des conservateurs affirmant qu’il y a déjà eu trop de choses de faite en faveur des minorités sexuelles. Les conservateurs sont quant à eux 48 % à voir positivement les progressistes sur cette thématique.
Des conséquences sur les sociétés
Cette intolérance de la gauche à l’égard de ceux qui pensent différemment n’est pas sans conséquences sur les sociétés, comme l’affirme le MIDEM. Le centre de recherches analyse que l’intolérance de la gauche liée à une trop forte polarisation émotionnelle favorise la division des sociétés et rend plus difficile l’obtention de compromis politique. Il prend notamment en exemple les États-Unis, où les accords bipartisans entre républicains et démocrates sont de plus en plus rares. Il s’inquiète aussi de l’augmentation de l’animosité depuis quelques années entre les supporters de deux partis politiques américains. Enfin, le rapport s’alarme de la « désintégration sociale » que peut engendrer ce manque d’ouverture d’esprit, puisque les opinions divergentes sont perçues comme une menace et il s’agit donc d’exclure.
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